Le Saut dans le vide, de Raymond Alcovère

Le Saut dans le vide, livre d’artiste, avril 2024
à partir d’œuvres originales de Claude-Henri Bartoli

Ce livre est né de la rencontre de l’écrivain avec le peintre Claude-Henri Bartoli autour de la revue L’Instant du monde en 2003. A commencé  un compagnonnage qui s’est traduit par l’illustration par l’artiste des nouvelles La Bête (2010), En avoir ou pas (2014) et Rua da Saudade (2015), aussi une création commune  L’esprit de la vallée ne meurt pas (2014).

Ici, Raymond Alcovère s’est inspiré de peintures spécialement réalisées pour cet ouvrage pour élaborer une narration : « Visite l’intérieur de la terre, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée. » L’ancestrale formule alchimique est le sujet, la quête, du Saut dans le vide : un voyage à travers les spiritualités, de la Chine à la Grèce antique, sur les traces du Philosophe inconnu…

 

Il s’agit d’une nouvelle édition présentée en grand format et imprimée par un éditeur professionnel sur un papier de qualité supérieure Munken (28 pages format 29×42).
Chaque ouvrage est accompagné d’une œuvre originale de Claude-Henri Bartoli (format 21×32, technique mixte : acrylique, encre et pastel)

 

EXTRAIT
(d’après et avec des œuvres originales de Claude-Henri Bartoli)

Le feu du ciel jaillit de cette île. La lumière a besoin de l’ombre. En plein jour, on ne voit rien. La nuit, c’est une explosion, le plus beau spectacle du monde. La terre en fusion propulsée dans l’espace, au milieu de la Méditerranée. L’eau et le feu mêlés. Lire la suite…

Chansons et comptines revisitées au théâtre, de Brigitte Saussard

Chansons et comptines revisitées au théâtre, théâtre pour enfants, (réédition) éditions Retz, mars 2024

 

Ce recueil propose une vingtaine de pièces fines, percutantes et truffées d’humour, écrites pour des enfants de 5 à 8 ans. Elles mettent joyeusement en scène de célèbres personnages issus de chansons et comptines intemporelles dans des univers imaginaires plus loufoques les uns que les autres.
On y fait d’étonnantes rencontres : des Sapins imbus d’eux-mêmes, des amateurs de bal sur le pont d’Avignon, une Poule révolutionnaire, un grand Cerf philanthrope, des Choux prêts à tout pour ne pas se faire manger, un Chat aux prises avec une Bergère fâchée, des Souris vertes fantaisistes, un roi Dagobert mélomane mais tyrannique…

Toutes ces pièces sont à géométrie variable, permettant d’adapter le nombre des acteurs en fonction des besoins d’un groupe où chacun peut trouver sa place. Elles sont aussi l’occasion d’un travail tant de la voix parlée que de la voix chantée.


 

Sonate pour un massacre, de Serguei Dounovetz

Sonate pour un massacre, roman noir, Avallon & co, avril 2024

« Sonate pour un massacre », réédition du polar le plus Rock’n roll de Serguei Dounovetz, publié initialement sous le titre : « Les gens sérieux ne se marient pas à Vegas », chez French Pulp.

Dans le tumulte des années 70, Abel, guitariste d’un groupe garage, voit son monde s’effondrer lorsque le leader de son groupe succombe à une overdose. Dans un sursaut de désespoir, il vole le corbillard qui contient le cadavre de son ami et s’enfuit à travers le Texas. Commence alors une plongée hallucinante, mêlant amour, violence, humour et angoisse… dans un monde sans scrupules où ce n’est pas toujours le plus fort qui l’emporte, mais celui qui sait se jouer des règles.

Un roman tragique aux frontières du Western contemporain, du fantastique et du polar rural, une vision personnelle de l’enfer sur terre…

 

Cantic, livre CD, de Gérard Zuchetto et Sandra Hurtado-Ròs

Cantic, livre CD, éditions Tròba Vox, avril 2024

Poèmes de Gerard Zuchetto, Max Rouquette, Miguel Hernández.
Compositions, chant et piano Sandra Hurtado-Ròs.
Création pour chant, piano et orchestre de chambre, présentée pour la première fois à Narbonne Salle des Synodes du Palais des Archevêques le 30 avril 2022 au profit de l’association Narbonne-Ukraine à Narbonne, et d’Aude Solidarité à l’initiative de l’association Trob’Art Productions Gerard Zuchetto et Sandra Hurtado Ròs.

Écouter un extrait ici :

Entre lo Zèro e lo Un
i ès tot sol mas n’i a mai d’un
i a l’univèrs
i a l’unitat
e la solesa de cadun

entre lo Zèro e lo Un
un bèl solelh al calabrun
de l’univèrs
la libertat
que rajenta de tant de lum

entre lo Zèro e lo Un
me soi perdut a te cercar
dins l’univèrs
de mon baujum
e per l’amor d’un revolum.

Entre le Zéro et le Un
tu y es tout seul mais il y en a plus d’un
il y a l’univers
il y a l’unité
et la solitude de chacun

entre le Zéro et le Un
un beau soleil au crépuscule
de l’univers
la liberté
qui ruisselle de tant de lumière

entre le Zéro et le Un
je me suis perdu à te chercher
dans l’univers
de ma folie
et pour l’amour d’un tourbillon.

« Pendant les mois de confinement, Sandra a parcouru les plus belles pages de la poésie de ce que René Nelli et Joë Bousquet définissaient comme étant celle du Génie d’Òc et de l’Homme Méditerranéen, alors que de mon côté j’interrogeais dans mon écriture une situation sordide qui, de façon brutale, nous renvoyait tous aux aléas de notre existence et à la fragilité de nos vies, dans l’ensemble des communautés humaines, inopinément mises en danger et conditionnées par des décisions approximatives, aberrantes, liberticides (…)Et nous voici, mis à nus et solitaires à réinterroger nos destins en écrivant des pages de sensibilité dans notre langage familier, celui de la poésie lyrique, forgé dans une alchimie à la fois douce et acide, notre art musical, choisi comme moyen d’expression pour vivre, de tous les pores de notre corps et tous les neurones, notre manière d’être et pour témoigner, avouons-le, de notre existence en ce monde envers et contre tout. »

Sandra Hurtado-Ròs et Gérard Zuchetto : photographie de Francis Fourcou

             2024 Cantic Sinfonic Orquestra, photographie Troba Vox C. Deschamps

 

L’ultime cantic, de Gérard Zuchetto et Sandra Hurtado-Ròs

L’ultime cantic, Le dernier cantique, poésie, éditions Tròba Vox, février 2024
Ouvrage bilingue occitan / français, traductions de l’auteur.
Photographies de Sandra Hurtado-Ròs

Prendre un dernier bateau pour un dernier voyage. Odyssée intérieure, au cœur d’un monde qu’il faut abandonner, Le dernier cantique est un poème occitan, en vers, qui s’étire sur une centaine de pages. C’est le grand chant d’adieu au monde d’un poète qui connut les valeurs humanistes dans une société où l’amour et l’amitié étaient au centre des relations humaines.
Non sans humour et optimisme, l’auteur déroule au fil des mots qui s’entrelacent, tels les vents dans la voile de son bateau en partance, ses espoirs et ses doutes mêlés à la critique qu’il fait des artifices de la société d’aujourd’hui. Réflexion introspective appuyée au fil des pages par un langage photographique des plus subtils.

 

Avis critiques

« Dans ses œuvres poétiques, Gérard Zuchetto explore les chemins de la vie et scrute à l’intérieur des chemins de l’âme humaine. Les deux chemins s’y bousculent, s’y cognent, s’y séparent, s’y joignent et s’y entrelacent, suivant l’aller des mots qui ont leur propre sagesse, reflétant l’anti-hasard dont René Nelli chantait l’évidence discrète. L’auteur marche dans les pas de Raimbaut d’Orange se jouant même des mots qui se jouent de nous, avec clarté dans ce qui est le plus obscur et mystère dans ce qui est le plus clair, suivant un trobar franc et limpide. Poèmes de maturité et de jeunesse tenace s’y enchaînent harmonieusement, pour le plus grand plaisir du lecteur. »
Franc BARDOU (Lo Gai Saber 2022)

« Sandra est une musicienne et femme remarquable qui vit dans le Narbonnais et chante dans le monde entier. Née en 1977, elle commença à chanter en public à 15 ans. En elle, il n’y a rien de surestimé, aucune posture ni imposture. Son art est le fruit d’une immense passion et d’un travail de chaque jour. Si son talent est grand, la personne est, elle, l’authenticité même. Loin du show-biz mais, peu importe, au cœur de la vérité de la création. »
Eric FRAJ  (Lo Gai Saber 2023)

En suspens d’un entrelacs de minuits, de Pierre Ech-Ardour

En suspens d’un entrelacs de minuits, recueil de poésie, éditions Tròba Vox, mars 2024
Illustrations : dessin, collage et rehauts de crayon de Robert Lobet
Traduction en occitan par Joan Frédéric Brun (président du PEN Club Occitan)

 

 

Où se poursuit le chemin en la profondeur de l’âme, témoigne par-delà les frontières du temps, suspendu à l’espoir l’appel de la vie avant le premier mot d’amour. Ce recueil échappe à la seule « imagerie » cosmologique de la langue, de l’écriture. Les poèmes sont autant de pierres sur lesquelles s’inscrit l’âpreté de l’ombre quand porte l’obscurité, mais aussi l’instant du livre ouvert que surprend le pressentiment d’éternité.

 

 

 

 

EXTRAIT

Du limon éclot l’arbre de l’incréé néant
Lourde est l’absence en
les treize voies de miséricorde
Clouée s’empêtre
l’enténébrée transparence

Aux noirs yeux amandés
ambiguë l’ombre
aux pieds en la poussière du vide
enracinés ancre les corolles d’exil
en l’humus du gouffre

Fleurit de la bouche la parole
de la terre ceinte à l’éther
Contournant le nuage de la contre-nuit
dans les déchirures de l’obscurité
j’ai vu le bruit

 

Dau lim s’espelís l’arbre de l’increat neient
Grèva es l’abséncia en
las trètze vias de misericòrdia
Clavelada s’embailenca
la transparéncia entenebrida

Als uòlhs negras ametlas
l’ombra ni tus ni vos
dels pès en la polsa dau void
ancora en sas raiç las coròlas exilhencas
dintre lo terranhàs dau degolòu

Enflorís de la boca la paraula
de la tèrra cencha amb l’etèr
Contornant la nívol de la contra-nuòch
dins las estrafiduras de l’escuresina
ai vist lo bruch

Parlottes et grignotes, de Nicolas Gouzy

Parlottes et grignotes, chroniques, éditions Troba Vox, mars 2024
Illustration de couverture : Bruno Béghin

Troisième recueil annuel de chroniques quotidiennes livrées sur Facebook sur tous les sujets et tous les tons. L’auteur y parle de gastronomie, de littérature, d’actualité mais surtout de lui sous forme de billets d’humeur réguliers d’une page environ. Il ne retient que ceux appréciés de ses lecteurs habituels.

 

EXTRAIT

Alors que faire ?

Si jamais je perds, si jamais je te perds, si jamais je vous perds ou bien si je me perds, je sais bien où aller pour vous retrouver et m’y refaire un cœur d’été. Je sais bien que faire de tout, afin de ne plus savoir quoi faire du tout, mais pour mieux apprendre à nouveau, apprendre à aimer tout d’abord : la vie, toi, vous. Si jamais on m’amène dans la grande Forêt, celles des ogres et des loups, des sorcières et des châteaux ensorcelés entourés de ronces, je sais bien comment faire pour retrouver mes frères ou bien ma sœur. Je devrai épuiser l’Ogre et le rendre fou de chagrin, tuer le loup et me vêtir de sa peau, pousser la sorcière dans le four et puis embrasser la princesse, je sais cela. Si jamais je passe à la planche ou si l’on me débarque sur un îlot funeste, si l’on me perd au désert, si la jungle m’entoure, si la neige et la glace m’enserrent, je sais quoi faire ; j’ai lu des dizaines d’auteurs dont les héros ont survécu à bien pire encore. Et si plus tard je suis poursuivi, pisté, guetté, avec appétit, par des zombies, des esprits, des tueurs masqués, des fanatiques adorateurs de dieux sanguinaires, je saurai comment faire, comment brouiller les pistes, comment m’y soustraire, comment leur échapper ; j’ai vu tous les films nécessaires et plus encore. Alors si jamais je perds la partie, si jamais je perds l’amie, si jamais je m’égare et que j’erre loin d’elle et de vous, je sais comment et quoi faire : j’écrirai un long roman d’amour et d’aventure pour que d’autres enfants ne craignent plus la vie.

 

Une histoire cévenole, d’André Gardies

Une Histoire cévenole, roman(s), Chum éditions, février 2024
réédition  en un seul volume des deux romans : Les Années de cendres et Le Monde de Juliette.

  

Un ouvrage singulier dans lequel le ramage, comme dirait La Fontaine, se rapporte au plumage, le fond à la forme grâce à une présentation particulièrement originale
Un lieu, les Cévennes, un enfant, devenu homme et ses deux mères, l’une inconnue, la mère biologique, et l’autre la mère adoptive. Deux histoires et comme il est impossible pour le narrateur de faire un choix, un seul livre, avec les deux histoires, vues par les deux femmes, présentées en tête-bêche, pour ne pas faire de préséance.

Deux histoires émouvantes et remarquablement écrites réunies dans un seul volume dont voici la présentation vidéo.

 

 

Lettre à mon ami Shan, de François Szabo

Lettre à mon ami Shan, poésie épistolaire, collection Plume d’ivoire n°43, Cap de l’Étang éditions, février 2024

 

 

Lettre à mon ami Shan est une œuvre épistolaire poétique qui retrace l’amitié de deux poètes, François Szabó et Shanshan Sun, au croisement des chemins, au carrefour entre la Chine et le Languedoc.
C’est aussi la certitude et l’évidence de ce qui fonde l’amitié, le partage des civilisations et de la poésie. De ce qui est irréductible et permanent, chaque jour réitéré.
C’est une condensation poétique des plus grandes significations humaines et civilisationnelles, c’est un texte de référence célébrant de manière érudite et esthétique ce parcours affectif des origines.
C’est également la fidèle évocation de Carole si longtemps occultée et maintenant désormais affirmée

 

Des nuages blancs au thé sublime, de Christian Malaplate

Des nuages blancs au thé sublime,sur la route de l’Inde au Népal, carnet de voyage, éditions Traces de Lumière, novembre 2023
avec ces photographies de l’auteur

L’ouvrage est composé de deux carnets de route.
Le premier carnet s’intitule « Des nuages blancs au thé sublime ». L’auteur y retrace un voyage qu’il a accompli de l’Inde au Népal en passant par le Sikkim, l’Assam et le Ladakh. Un voyage qui a duré une année.
Le second carnet, intitulé « Sur les chemins de vie », retrace ses séjours en Chine, au Sahara, à l’île de Pâques, en Polynésie, au Pérou, en Égypte, et à Conques.

 

EXTRAIT

D’aller à travers mes carnets de route, à la rencontre d’autres religions, d’autres peuples, d’autres paysages, d’autres regards, d’autres présences…  

Toute poésie est un voyage dans les bruissements des mots parmi les feuilles de route. Elle doit être un acte de présence au monde. Les poèmes sont des lieux de rencontres parce qu’on retrouve les froissements de la vie dans les replis de l’âme. Les murmures du cœur deviennent des sons pour des échanges incessants entre le monde réel et le monde spirituel. Ils s’éloignent de la nuit d’exil. Ils reflètent les pulsations secrètes du corps, de l’univers ou de l’âme confondus. Il faut éviter que l’univers soit orphelin de la parole, pour que l’âpre feu du jour continue à illuminer la fleur de la nuit.

Marcher. Joies et bienfaits du proche au lointain, de Pierre-Jean Brassac

Marcher. Joies et bienfaits du proche au lointain, essai, collections Rue des écoles, éditions L’Harmattan, 2024
Préface de Christian Pastre, historien et auteur

 

Qu’apporte donc la marche à ceux qui la pratiquent pour de multiples bonnes raisons et qui voudraient peut-être la pratiquer davantage ? Quels sont les bienfaits, pour votre corps et votre esprit, de ce simplissime moyen de locomotion ? Des réponses à ces questions guident les pas du lecteur tout au long de ce livre qui explore les innombrables facettes d’une pratique à la fois spirituelle et physique, éminemment bienfaisante. Qu’elle se nomme randonnée, marche, flânerie, trek ou promenade… L’auteur apporte des réflexions personnelles, ainsi que des idées de randonnées auxquelles il associe des expériences vécues et des témoignages de penseurs de tous les temps.

 

EXTRAIT
MARCHER POUR… CAPTER LE MONDE PAR LES NARINES

Contrairement aux organes de la vue et de l’ouïe qu’impressionnent des vibrations qu’ils transmettent à notre cerveau, l’odorat et le goût sont deux de nos précieux laboratoires chimiques privés. Leur lien avec notre satisfaction, notre plaisir ou leur contraire, s’affirme incessamment, même pendant notre sommeil.
Lorsque nous quittons l’espace domestique pour un séjour prolongé à l’extérieur, notre odorat nous fournit consciencieusement toutes sortes d’indices sur la teneur olfactive des espaces que nous traversons. Ces données viennent compléter ce que nous transmettent les autres modes de perception dont nous disposons.
Nos facultés olfactives sont réputées correspondre à une phase ancienne du développement de la physiologie humaine. Il s’agit d’une forme moléculaire, chimique de perception. Chemin faisant, saveurs et odeurs nous gratifient d’un contact direct avec le monde —un contact qui n’est ni vibratoire, ni magnétique, mais charnel, matériel, concrètement sensuel.
Il existe un lien subtil entre mémoire et olfaction que chacun expérimente en de multiples situations tout au long de l’existence. Le bulbe olfactif se situe dans notre cerveau à côté de l’hippocampe, fidèle enregistreur de nos souvenirs. Cette coopération de tous les instants dans notre boîte crânienne fonde le lien entre les odeurs, nos émotions et notre mémoire.
Où que l’on se trouve, la plupart du temps des effluves viennent impressionner notre odorat et enrichir ainsi de notes olfactives très concrètes le tableau que nous avons sous les yeux. Encore faut-il que la température, l’hygrométrie et l’état de notre muqueuse nasale soient satisfaisants.
Émanations volatiles portées par l’air ambiant, les odeurs se modifient selon la température, la sécheresse ou l’excès d’humidité ; ces variations altèrent ou empêchent la perception olfactive.On le vérifie en hiver : le chemin n’a guère d’odeur ; en revanche à la fin du printemps et en été, souvent, une véritable symphonie de notes parfumées accompagne le marcheur. Le sentier se déroule alors comme une pièce musicale composée d’accords et de mouvements successifs où les fragrances se succèdent comme l’une des formes d’expression enchanteresse du paysage.
Dans le Parc naturel régional du Queyras, dans les Hautes-Alpes, en arrivant par Abriès, une acide odeur de digitales s’impose à l’odorat. En insistant et en humant l’air aux abords de ce village, la première impression olfactive fait place à une sensation caractéristique de fraîcheur et d’eau, de notes âcres puis douces et de relents sirupeux. Nouvelle symphonie concertante : les bois jouent chacun à leur tour avant de jouer ensemble de virtuoses arômes.
Cette palette olfactive s’imprime dans la mémoire de ces montagnes, aussi sûrement que les images transmises par la rétine. Lire la suite…

Phileausophons de Pierre-Jean Brassac

Phileausophons, aphorismes, Monts-Déserts, 2ème semestre 2023
photographies de Didier Almon

L’eau, trésor vivant !
Qu’en faisons-nous ?
Nous la pensons inépuisable, tout comme nous jugeons les ressources naturelles de la Terre illimitées. Nous ne parvenons pas, dans ce domaine comme dans d’autres, à concevoir la finitude de la planète que nous habitons.

Nous n’aimons pas assez l’eau. Nous devrions la chérir ! Tel est le parti pris de ce livre, dont les admirables photographies et les textes incitent à l’amour de ce fluide vital. Phileausophons…

EXTRAITS

Turbidité
Cherchant un passage vers le lait,
l’eau engrange les éléments
opaques de sa blancheur,
devient brume fluide.

*

Limpidité

Si rien n’arrête la lumière,
quand aucune de ses particules
ne retient une miette de clarté,
le fluide est dit limpide.

*
Source

Lucarne la source,
passage des eaux
d’un monde à l’autre.
Seules, inchangées,
Elles jaillissent
après des siècles de sommeil,
de conception d’une pureté.

*

Jaillissement

Vif bouillon fertile à venir,
l’eau s’évade de la lithosphère,
jaillit, explose, s’évapore,
ambitionne l’éther,
féconde à tout va.