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Conception graphique et webmaster : Pascal Steichen - Rivages Graphiques

Ours

Comité de rédaction : Raymond Alcovère, Anne Bourrel et Françoise Renaud
Comité de lecture :
Dominique Gauthiez-Rieucau, Valéry Meynadier
Rédactrice en chef  :
Françoise Renaud
Directeur de publication : Francis Zamponi

Inédits

One way ticket, de Magali Junique

'La courtisane' de Sheyla Castellanos Romero

Esperanza avait immédiatement vu en Gustavo, chauffeur de bus, la solution à son problème. Depuis trois mois elle avait une relation avec lui, il venait chez elle après que les enfants étaient partis à l'école ou dans l'après-midi avant leur retour. Esperanza s'était montrée tour à tour câline, osée, soumise, intrépide, inventive, elle avait même joué plusieurs fois les vierges effarouchées. Gustavo y avait trouvé son compte. Elle aussi : aujourd'hui elle voyageait pour quelques pesos (le prix normal en transport local) avec ses deux enfants et sa mère dans un bus longue distance confortable, équipé d'air conditionné et diffusant en boucle le dernier concert de José José à Mexico.
Certes, Gustavo n'avait pu lui obtenir que deux sièges pour quatre. L’aîné était monté sur les genoux d’Esperanza sans trop de difficulté. La mère, une énorme matrone, avait incliné son siège pour faire place à la petite entre ses seins. À l'arrivée, le siège était resté bloqué à l'horizontale, elles avaient fait comme si de rien n'était, trop contentes d'avoir économisé leur argent et leur temps dans ce trajet extrêmement confortable.

Cependant Esperanza avait eu un doute quand sa mère avait dit « Déjà ! On est arrivés ! Avec ces bus, Santiago-Guantánamo devient un trajet de rien du tout ». Alors elle s'était mise à calculer le nombre de rendez-vous accordés à Gustavo et le temps du trajet, pas le nombre de kilomètres. Le calcul lui avait laissé un doute, surtout si elle rajoutait deux sièges pour quatre paires de fesses, en sachant que celles de sa mère valaient au moins pour une personne et demie.
Aussi en descendant du bus elle avait jeté à Gustavo un dernier regard glacial. Pour qui se prend-il celui-là ? Puis elle avait tourné les talons sans plus de considération, entourée de sa matrone de mère et de ses petits gosses.

Illustration : Sheyla Castellanos Romero, la Courtisane, huile sur toile, 80 x 100 cm
paisdeorishas.blogspot.com





Très cher te souviens-tu de ces heures ?,
de Laurent Dhume

Photographie de Joëlle Colomar

ces heures de lézard au soleil, ces nappes de sensualité qui te baignaient les yeux, ces heures de marche ou de kilomètres avalés en musique dans l'habitacle mobile, de ces heures-là te souviens-tu, ces heures où se découvraient de petites ruelles sombres et vertes rayées d'une lumière généreuse, ces heures d'envoûtement, ces heures de lâcher-prise et d'envol, ces heures confiantes où l'infini clapotait au bord de tes orteils, ces heures bleues ces heures blanches, ces heures ouate et métal, ces heures délicates au jus de tomate et cigarette brûlante, ces heures vierges, ces heures innocentes et boulimiques où tu croquais les nuages les montagnes et les mouettes au son des cloches de vaches ou des drisses agitées contre les mâts, ces heures chien et loup, ces heures lunes de bougies et de rhum, ces heures tourbillons à décaler nu-pieds les parquets et les murs, ces heures râles de fouet et caresses, ces heures à cogner les cœurs, ces heures graves et pénétrantes comme poser le front sur un autre territoire quand un astre fugace cligne de l'œil et t'envoie un faire-part de naissance, tu décachètes alors le pli et baise la petite image du bout des lèvres,
te souviens-tu, te souviens-tu de tes heures, tes heures glaciers tes heures névés,
tes heures dunes et désert, tes heures en mer tes heures en vol en montgolfière à flirter la barbe des épis de maïs, tes heures d'homme tes heures femme tes heures où l'enfance vibre à tes tempes, te souviens-tu, tu baisses tes paupières sur un filament qui glisse, translucide sur le fond orangé de ton intime oculaire et tu inspires, tu t'inspires aux sources du jour, à jouir ces heures où rien ne se dit rien ne se crée sinon l'essence, t'en souviens-tu de ces heures, ces heures, toutes ces heures d'eau fraîche et d'amour ?

Compagnie cause toujours : ctoujours.free.fr 

Photographie de Joëlle Colomar - www.joelle.colomar.over-blog.com




L'homme qui marche, de Karin Espinosa

dessin aquarelisé de Pascal Nyirimarcher droit devant, en équilibre sur un fil d’idées fixes, d’un pas régulier, surtout ne pas arriver en avance, ne pas devoir m’asseoir sur un banc et attendre - marcher, ne pas m’arrêter, ne pas laisser ma pensée mourir au bord d’un trottoir – marcher en cadence sur les mots qui montent à la tête – ne pas casser le pas, cette jambe qui suit le pied qui avance sans trop savoir où, le laisser faire…
Pourtant ce matin, il a l’air plutôt décidé. Le buste légèrement incliné, il laisse les mots trotter dans sa tête. Il est sorti de chez lui, a humé l’air, regardé le ciel, tendu le bras… non il ne pleut pas, pas encore, me mettre en route, regarder droit devant moi, essayer de ne jamais m’arrêter, même pour traverser, calculer mon coup…
Il a mis son plus beau costume. Un rendez-vous galant ? Il marcherait plus vite. Un entretien d’embauche ? Il traînerait le pas. Difficile à dire. Le feu passe au rouge.
me hâter et prendre le risque, traverser in extremis
Il y va, il se lance. Le pied gauche descend du trottoir, le droit suit, puis tout son corps. Légèrement penché en avant. Les yeux rivés aux bandes blanches presque effacées. Un bolide gris métallisé démarre en trombe. Trop tard.  Il roule sur le capot fumant.
ne pas me retourner, rester là sur le sol tiède, l’odeur de caoutchouc me brûle les narines, je ne me relèverai pas, même pas pour leur faire plaisir, je ne marcherai plus, plus jamais…

Illustration : dessin aquarelisé de Pascal Nyiri




L'arbre, de Simone Salgas

Photographie de Jean-ClaudeGleizes Elle regarde l’arbre. Le tronc du platane. Non, ce n’est pas un arbre. Ce sont deux jambes. Deux cuisses de femme. On voit très bien l’arrondi du genou qui descend vers le mollet.
Entre les cuisses, cette béance sombre, c’est son sexe. De chaque côté, les lèvres qu’elle découvrit bien tard.
Ses sœurs ne parlaient que de leurs corps. Leurs corps, receleurs de mystères, de promesses. D’angoisse. Elles comptaient sur leurs doigts, sur des carnets, la date de leurs règles, vérifiaient que la pilule, elles l’avaient bien avalée. Serena ne comprenait pas. Les règles, c’était surtout un inconvénient mensuel, sur les stades, les pistes de ski. Et du sang. Un sang noirâtre qui sortait à jets, dans une odeur étrange. Cette odeur, elle la respirait, en délices et en secret.
Un jour, sa sœur, regard d’un matin de cadeaux.
– Je l’ai fait. L’amour. Ça brûle au début.
– Comme quand une braise a sauté sur ta joue ?
– Au début. Puis on n’attend que ça, le feu.
Serena regarde les deux lèvres verticales, marbrées de lèpre verte. C’est un arbre. Un platane.
Non. Ce sont deux lèvres vaginales, deux battants d’une porte magique qui un jour livrera ses rubis, ses diamants. Quelqu’un connaîtra le Sésame. Et…
Une main essaie de l’éloigner du platane.
– Essaie d’oublier.

Oublier qu’après les confidences de sa sœur, son miroir lui a découvert deux moitiés de figues mauve, fondantes et fermes, mielleuses ? Oublier la magie cachée de cette incision ? Oublier qu’ils ont été trois à la déchirer, l’un après l’autre, en rigolant et en rotant ?
Elle recommence à crier.

Photographie de Jean-Claude Gleizes




Danse autour de la toile, de Sylvie Léonard

New York, 1943

Jackson Pollock raccrocha le téléphone.  
Jackson Pollock : Mural, 1943. Peggy Guggenheim était très en colère. Elle avait organisé une grande fête pour inaugurer sa nouvelle villa et elle attendait le tableau de Jackson pour décorer son hall d’entrée. Cela faisait plus de six mois qu’elle lui avait commandé une œuvre. Et là, elle lui donnait 24 heures pour la lui apporter.
Jackson restait là, les bras ballants, dans la grande pièce vide. 
Devant lui, une immense toile clouée au mur.
Blanche.
Il avait dû abattre la cloison de son petit appartement pour l’installer. Elle faisait six mètres de large.
Il n’avait plus le choix. Les désirs de Peggy étaient des ordres. Il avala une grande rasade de whisky et se lança à l’assaut de la toile avec l’énergie du désespoir.

Engageant tout son corps comme un boxeur au dernier round, il zébra l’espace vertical d’une large écriture gestuelle. Comme la toile était beaucoup plus grande que lui, il marchait le long du mur à grandes enjambées et peignait à grandes brassées, rythmant les mouvements du pinceau au balancement de ses pas. Les premières figures qu’il avait tracées avaient depuis longtemps disparu, ne laissant sur la toile qu’un réseau de lignes dynamiques organisées comme des corps animés.
Il travailla toute la nuit avec sauvagerie.
Le lendemain, à midi, il avait terminé tout son stock de whisky et le tableau de Peggy.

Peggy Guggenheim fut enchantée et, malgré quelques grincheux qui parlèrent de macaronis trop cuits, beaucoup, parmi ses prestigieux invités, commencèrent à murmurer qu’un grand artiste était né. L’organisation de la toile était tout à fait nouvelle, sans centre, sans marges, « all over », comme une énergie brute se déployant à l’infini…

Petites Histoires d’artistes – 2012 - histoiresdartistes.fr

Photographie : Jackson Pollock, 1943





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Chez mon libraire, ce n'est pas plus cher !

Deux textes d'auteurs proposés par LR2L, en résonance avec des photographies de Sylvie Goussopoulos (issus du projet d'exposition textes et images lancé à l'occasion des trente ans de la loi Lang).

Librairie L'ivraie, Montpellier – Daniel Lemoigne © Sylvie Goussopoulos

Librairie L'ivraie, Montpellier – Daniel Lemoigne © Sylvie Goussopoulos

En 1972, j'avais dix ans

En 1972, j’avais dix ans et peu d’argent. J’entrais dans la librairie, je devais choisir en format poche un pavé que je ferai durer.
J’aurais voulu que les livres soient vendus au poids avec des saisons de promotions comme les abricots à confiture de la fin juin. Le vendeur aurait posé mon choix de livres sur une balance de Roberval pour vérifier le kilo, et pour faire bonne mesure, il aurait ajouté au hasard un mince bouquin : le livre en prime, l’histoire surprise. Il aurait emballé mes provisions dans un grand sac en papier qu’il aurait fait tournoyer afin que les coins se tordent en couettes. Avec mon kilo de lecture je serais partie me dénicher un coin isolé et je me serais assise confortablement pour dévorer les histoires. J’aurais eu dans mon cartable deux carrés de chocolat à suçoter entre les lignes, ils auraient adouci les épilogues.
Je choisis enfin un livre de poche, un gros bien épais mais bien loin du kilo et pourtant il me ruinait au centime près. C’était L’enfant de Jules Vallès.

Gil Graff

Librairie Mots et merveilles, Font Romeu – Nathalie et James Egreteau © S. Goussopoulos

Librairie Mots et merveilles, Font Romeu – Nathalie et James Egreteau © S. Goussopoulos

Algú m'havia parlat d'ell

Algú m’havia parlat d’ell en un avió tornant de Paris. I amb l’ocasió d’anar a fer esqui de travessia cap els Encantats, els companys van acceptar fer una volta par anar a trobar-lo.
Era el llibreter del poble d’una vall més enllà de la Seu d’Urgell. Un home ja gran que ens va ensenyar somrient el que veníem a veure : donant a la llibreria, una cambra amb un llit, on els clients podien anar a estirar-se per « tastar » (ho va dir així) els llibres ; va afegir que finalment pocs ho feien, però que seguiria perquè era una promesa que s’havia fet quan era nen i que els seus pares no volien que el vespre llegeixi al llit.
Aquell vespre, al refugi d’Amitges, sota la manta amb la frontal per no destorbar, i com tantes vegades des de llavors, a casa o en hotels llunyans, llegint unes pàgines al llit abans de dormir, vaig pensar en el vell llibreter, barrejant en el somni el seu somriure amb les veus amants de la meva infància :
« va nen, prou, apaga la llum i dorm que ja és tard ».

Quelqu’un m’avait parlé de lui dans un avion revenant de Paris. Et à l’occasion d’une randonnée à skis dans les Encantats, mes amis ont accepté le détour pour aller le voir.
C’était le libraire du village d’une vallée perdue au-delà de la Seu d’Urgell. Un homme déjà âgé, qui nous montra en souriant ce pour quoi nous étions venus : ouvrant sur la librairie, une pièce meublée d’un lit où les clients pouvaient s’allonger pour « goûter » (c’est son mot) les livres, ajoutant que peu le faisaient mais qu’il continuait parce que c’était une promesse qu’il s’était faite, lorsque, enfant, ses parents lui interdisaient de lire au lit.
Ce soir-là, au refuge d’Amitges, à la lumière de ma frontale, et comme tant de fois depuis, chez moi ou dans des hôtels lointains, lisant comme toujours quelques pages avant de dormir, j’ai pensé au vieux libraire, mêlant dans ma rêverie son sourire aux voix aimantes de mon enfance :
« allons petit, éteins et dors, il est tard. »

Carrera & Carrera

 

Prochains rendez-vous :

  • 8 février : rencontre avec Marion Aubert au CRAC, Sète (34)
  • 9 février, 12h30 : rencontre avec Patrice Leconte, à la librairie l’Echappée Belle, Sète (34)

La tournée de l'exposition (lr2l.fr)

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Chronique livre

Le Poète de Gaza de Yishaï Sarid,
par Raymond Alcovère

Le Poète de Gaza (couv)Voilà un thriller captivant et original. Un agent des services secrets israéliens spécialisé dans la mise en échec des attentats suicides, a pour mission d’exfiltrer un vieux poète de Gaza. La cible, son fils, un redoutable activiste palestinien. L’opération est complexe : pour atteindre le poète, il doit d’abord entrer en relation avec une romancière israélienne, amie du poète. C’est en ça que le polar est intéressant : des relations ambigües et subtiles vont se tisser entre les trois personnages. L’agent, apparemment, réussit dans ses tentatives de manipulation : il se glisse intimement et émotionnellement dans la peau de son personnage. Mais en même temps, au fur et à mesure, ses certitudes vacillent. L’univers de violence et de mort dans lequel il évoluait, qu’il refusait de voir, la folie meurtrière de part et d’autre, le vide de sa propre vie le submergent.
Et le thriller prend insensiblement la forme d’une tragédie grecque, tout en nous plongeant intelligemment dans les méandres de la société israélienne d’aujourd’hui, ses doutes, ses peurs, ses dérives : un monde en perdition traversé par une sensualité diffuse et malgré tout par une forme d’humanité surprenante. Et nous voilà hors des sentiers souvent battus par le thriller, dans un univers tout en demi-teintes, retenue, et interrogations sur le sens de la vie. Magistral !

Éditions Actes Sud, roman traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz
Grand Prix de la littérature policière 2011

 

 

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Les oubliés

Sula de Toni Morrison, par Valéry Meynadier

De l'écriture gospel

Sula (couv)Ce livre est un autodafé. Sous le signe du feu et de la prière. Eva brûle son fils Plum car il est sous l’emprise de la drogue. Hannah la fille d’Eva brûle par accident sous les yeux de sa fille Sula qui « avait regardé sa mère brûler non parce qu’elle était paralysée mais parce qu’elle trouvait ça intéressant ».

Années vingt. Tout se passe dans Le Fond, une terre aride en haut des collines donnée par un blanc à un esclave au cœur d’une Amérique émergeante.
Sula se lie d’amitié avec Nel, elles ont le même âge, elles découvrent tout ensemble : le printemps, les garçons. « Chacune trouva refuge dans la compagnie de l’autre. Elles purent alors ignorer les façons de faire des autres et se concentrer sur leur propre perception des autres. » Quand Nel se marie, Sula va à Nashville, à Détroit, à la Nouvelle-Orléans. Dix ans passent à voyager ainsi de ville en ville quand Sula revient, marquée d’une inquiétante étrangeté dans « un mois de mai comme lustré, avec un miroitement vert ... », elle couche avec le mari de Nel.  

Toni Morrison, seule femme noire à avoir reçu à ce jour le prix Nobel de littérature (en 1993), est née dans l’Ohio en 1931. De culture africaine et afro-américaine, elle chante la cause noire, la négritude, les Noirs américains et les Noirs africains qui, dans son œuvre, sont tous occupés à scier la branche sur laquelle ils sont assis, branche qui appartient au passé, par conséquent à l’esclavage. Comment devenir libre après avoir vécu ce qu’ont vécu leurs ancêtres ?
« Sula n’avait pas d’ego. Et donc aucun besoin de se vérifier elle-même – d’avoir la moindre cohérence ».
L’ego d’un peuple entier a été tué, voici ce que dit ce livre. Sula est une prière crachée à la face de Dieu au rythme d’une écriture gospel, Toni Morrisonpoétique, enragée, engagée. Dans l’ombre de Toni Morrison se tient la grande morte Nina Simone. Elles chantent en chœur la mimèsis, clament l’énergie vitale de la vérité, à nous d’entendre.
Au livre, les mots de la fin : « C’était un beau cri - long et fort - mais il n’avait pas de fond ni de hauteur, que les cercles sans fin de la douleur. » Ils sont aussi les derniers mots de Sula.

Paru en 1973, traduction française de Pierre Alien, chez Christian Bourgois, 1992 – 10/18, domaine étranger, 1993



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Chronique cinéma

Fahrenheit 232, d'Alfred Boudry

image extraite du film 'Phantom of the Paradise' de Brian De Palma

Le cinéma numérique, ce serait mieux que l’argentique, parce que :
- le son est meilleur ;
- les sous-titres sont toujours lisibles ;
- l'image est plus belle...
Stop ! Je ne suis plus d'accord, vu que :
- la question de la qualité de l'image n'est pas d'ordre technique mais esthétique. Une image mieux définie n’est pas forcément plus émouvante. Ce qui disparaît dans le numérique, c'est la texture. Que reste-t-il d'une image sans texture ? un enregistrement ;
- certes, les films n'ont plus besoin d'être montés, donc manipulés, donc abîmés ; mais il faut les télécharger ("injester"). Ceux qui n'ont jamais eu de problèmes informatiques ont le droit de rigoler ;
- un « projecteur numérique 2K » coûte 80 000 €, à la charge de l'exploitant. Même avec une aide, cet investissement aura pour conséquence que les petits exploitants peuvent faire une croix sur leurs prochains bénéfices (d'après le directeur d'un cinéma indépendant de la région Languedoc-Roussillon, d'ici 2013, sept cents à mille exploitants de salle français auront fermé) ;
- sous la pression des distributeurs, les exploitants se sont empressés de jeter leurs anciennes machines avant de former leur personnel pour les nouvelles. Pour l’instant, en cas d’incident, le personnel n'est pas compétent ;
- l'argument décisif pour ceux qui ont imposé le numérique (sans jamais consulter le public) est qu'il permet de réaliser des économies de production, de 10 à 25 % selon les sources. Mais est-ce que le prix de votre place a baissé de 10 à 25 % ? Non.
- le format numérique est étriqué ; il est plus proche du standard carré de la télévision (et pour cause, puisqu'il en vient). Les anciens films convertis au numérique perdent entre 5 et 10 % de chaque côté ;
- d'ici deux ans, les cinémas ne passeront plus que des films numériques. Les chefs-d'œuvre du passé les plus connus seront convertis, bien sûr (baptisés et sauvés, comme en religion), mais croyez-vous qu'un distributeur va sortir en DVD des petits chefs-d'œuvre comme Fantômes à Rome, The Swimmer, Elektra Glide in Blue ou La classe ouvrière va au paradis ? Et si oui, qui pourra les payer 25 € ou 30 € ? Ces films-là deviendront des ovnis clandestins, des souvenirs enfouis dans la mémoire de quelques passionnés, et s'éteindront avec eux.
232° Fahrenheit, c'est la température à laquelle brûle le celluloïd.

Photographie de l'auteur, avec des remerciements à Brian De Palma
pour l'image extraite de son film Phantom of the Paradise



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Entretien

La culture, gage d'émancipation du citoyen, entretien avec Marie-Christine Chaze,
par Françoise Renaud

Marie-Christine Chaze est présidente de Languedoc Roussillon livre et lecture.

Marie-Christine Chaze

Dans quel état d'esprit êtes-vous arrivée à la tête de la structure en mai 2010 ?
D'emblée j'ai choisi de ne pas entrer dans les turbulences, de partir de la situation telle qu'elle se présentait et d'aller de l'avant. Beaucoup de travail avait été réalisé, alors j'ai souhaité que l'équipe continue d'être à l'écoute des acteurs de la chaîne livre et gagne leur confiance ! Mes priorités : nous faire connaître, reconnaître, communiquer pour rendre visible nos actions.

Un rôle en continuité avec votre parcours d'enseignante, puis de chargée de la culture et des enseignements artistiques pendant 7 ans à l'Agglo ?
J'ai toujours été sensible aux enseignements artistiques et j'ai eu la chance de partager ce goût avec des collègues passionnées. Nous nous répartissions les activités en fonction de nos compétences. Quand je dirigeais l'école maternelle dans l'Écusson, un milieu aux cultures très diverses, j'avais à cœur de gérer la mixité sociale. J'étais convaincue que l'éveil par la culture était un atout pour l'égalité des chances. J'emmenais donc mes élèves aux répétitions de l'orchestre, dans les expositions, au théâtre (il y avait des ateliers théâtre à l'école), au musée Fabre. Une anecdote : quand on quittait les hauts murs de l'école pour envahir l'espace du musée, on se faisait plus ou moins rabrouer par les gardiens. Je souhaitais avant tout que les enfants s'approprient le lieu avant de regarder les œuvres.

Au musée Fabre

Toucher le plus grand nombre, est-ce un objectif pour vous ? Une conviction ?
Absolument. J'ai été élue au moment où des investissements importants ont été réalisés dans le domaine de la culture pour les médiathèques et j'ai participé à la construction et à la mise en place du réseau. Un exemple : plus d'un an de discussion pour aboutir au Pass'Agglo qui facilite l'accès aux livres quel que soit le lieu d'habitation. Le combat pour l'accès à la culture pour le plus grand nombre m'a animée et passionnée durant mon mandat.
La culture est un gage pour l'émancipation du citoyen. Utopique sans doute ? (rires). Moi, j'y crois profondément…

Vous avez toujours apprécié le croisement des disciplines ?
Oui. Et je l'ai favorisé en même temps que le croisement des institutions culturelles. Pendant la rénovation du musée Fabre, l'une de mes priorités d'alors — car la culture sans public n'a pas de sens — était de maintenir l'intérêt : visites régulières de chantier, visites guidées avec de la danse, des lectures et des petits concerts.

Cet objet qu'on appelle livre, vous l'aimez n'est-ce pas ?
Je n'écris pas et ne suis pas forcément grande lectrice, mais le livre m'entoure. C'est d'abord un objet sensuel pour moi. J'ai besoin de le toucher. Et quand j'aime un livre qu'on m'a prêté, je l'achète car il m'est devenu nécessaire de le posséder. Il m'arrive souvent d'écrire dessus !

Que trouve-t-on à votre chevet ?
Des livres bien sûr ! Une cinquantaine au moins. Politique, psycho socio, psychanalyse, philosophie, roman (Le Clézio, Annie Ernaux). Une biographie de Bergman, Edmonde Charles-Roux, Isralevitch. J'en commence un, puis enchaîne sur un autre. Comme je ne lis pas très vite, je les garde longtemps. Parmi mes préférés du moment : De la horde à l'État d'Eugène Enriquez et Pain amer de Marie-Odile Asher sur la cruauté d'un système politique.

Marie-Christine Chaze

Photographie : Autour du portait du jeune Edgard Clarke de François-Xavier
Fabre (1802), acheté par la Communauté d'Agglomération de Montpellier
pour l'exposition Fabre en 2007

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Arts plastiques

La chair n'est pas triste !,
peintures de Jean-Paul Bocaj

toile de Jean-Paul Bocaj

Mexico, 1949. Des chimistes de l’institut national polytechnique viennent de mettre au point l’acrylique, mélange de pigments et de résines synthétiques. Le séchage est ultra rapide, la solidité remarquable et les couleurs ne jaunissent pas. Cette nouvelle technique va révolutionner le monde pictural et peu à peu concurrencer la peinture à l’huile.
La même année, Paris. Naissance de Jean-Paul Bocaj.
Douze mois plus tard, l’acrylique est commercialisé. Jean-Paul prononce son premier mot : « rillettes » et ceci grâce à sa tante Lucienne, célèbre grossiste en viande de taureau.
Autour de 1960, Jean-Paul pleure à gros bouillon devant la banane warholienne. Dans son tailleur-jupe prune, poings sur les hanches, Lucienne gronde l’enfant, non, tu n’y goûteras pas !
Dès lors, pinceaux furieux, aérographe chargé à bloc, Bocaj n’eut qu’une seule obsession : entrer dans les tableaux qu’il crée lui-même, se repaître de jaune et aussi de toutes les autres couleurs, les faire éclater, exploser, vibrer et surtout, rendre hommage à sa belle Lucienne en la parant de tous les atours, en célébrant ses yeux noirs aussi profonds que son décolleté, en lui offrant mille prénoms et mille visages.
Tout s’explique, tout se tient et décidément, oui, « la chair n’est pas triste » !

Anne Bourrel

toile de Jean-Paul Bocajtoile de Jean-Paul Bocaj

toile de Jean-Paul Bocaj

toile de Jean-Paul Bocajtoile de Jean-Paul Bocaj

toile de Jean-Paul Bocajtoile de Jean-Paul Bocaj

toile de Jean-Paul Bocajtoile de Jean-Paul Bocaj

acrylique sur toiles, 2011 - de haut en bas et de gauche à droite :
Frida - Olga on the rock - Lucienne the rillettes - Lola vodka - Fun in Acapulco
Kidnapper - La baie des cochons - Mimosa rumba - Pickup - Mona Lisa klaxonne

www.galeriebocaj.com

 




Concrete Mirrors, David De Beyter

Flying Saucer, photographie de David De Beyter

David De Beyter est né en 1985 à Roubaix. Diplômé de  l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre (Bruxelles), il intègre par la suite le Fresnoy, studio national des Arts Contemporains.
S'il utilise le médium photographique, son travail se tisse d’un réseau complexe de références et de processus aussi bien liés à l’image qu’à la sculpture, l’architecture ou encore l’anthropologie. Le paysage est central dans son travail. Chaque image implique une réflexion sur celui-ci en tant que forme, archétype et système construit, générant alors de nouveaux modèles paysagers.
Il a participé à de nombreuses expositions collectives en France et en Europe, entre autres au projet Régénération 2 : photographes de demain organisé par le Musée de L’Élysée de Lausanne en 2010.

Concrete Mirrors, photographie de David De Beyter

Ces photographies sont extraites du projet « Concrete Mirrors » – une production du Fresnoy, 2010 – qui traite de la représentation de l’ailleurs et s’inspire de travaux et écrits d’architectes prospectifs des années 60, de sites de recherches scientifiques spatiales et d’un ensemble de paysages ayant reçu une sorte d’accréditation populaire de paysage martien ou lunaire. Le virtuel, présent par l’utilisation éparse de la 3D, permet ici à l'artiste de donner une forme d’existence à certains projets architecturaux non réalisés. Cette exploration constitue dans sa finalité un territoire imaginaire, marquée par le temps, perdue dans un anachronisme formel où se rejoue ainsi les événements d’une histoire de l’architecture, et à travers elle, une histoire de l’imaginaire du futur.

Icosa, photographie de David De Beyter

Elles seront présentées dans le cadre du Festival « Circulations » de la jeune photographie européenne du 25 février au 25 mars 2012 au Parc de Bagatelle à Paris. www.festival-circulations.com

Observatory, photographie de David De Beyter

De haut en bas : Œuvres 2010
Flying Saucer - Concrete Mirrors - Icosa - Observatory

Le choix artistique a été conduit en concertation avec le jeune photographe
Paul-Eli Rawnsley.

 

 

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Parutions - décembre 2011 à février 2012

décembre

Azarel couvMichel ARBATZ
Le Moulin du Parolier, guide pratique pour l’écriture de chansons, augmentée des Copeaux d'atelierréédition n°4, préface d’Anne Sylvestre, Jean-Pierre Huguet éditeur
365 pages, cinq nouveaux chapitres, 49 jeux d’écriture. illustrations : trois cahiers de brouillons autographes de chansons (Brassens, Ferrat, Anne Sylvestre, Allain Leprest, Michel Jonasz, David Mc Neil…)

Azarel couvVéronique BARRAU
L'herbier d'une vie, éditions Plume de carotte, octobre 2011
Notre vie est remplie de croyances et de traditions auxquelles sont associées les plantes. De la naissance à la mort en passant par la vie citoyenne, l'amour et la santé, chaque célébration et passage de notre vie se fait sous la protection d’un végétal, autant de traditions populaires du monde méritant d’être perpétuées.

Azarel couvBernard LONJON
Apollinaire en Bretagne, essai, Nouvelles Éditions À l'Écart
Guillaume Apollinaire s'est inspiré des mythes et mystères de la forêt de Brocéliande et a fait de nombreux séjours en Bretagne. On suit sa trace de La Baule où il noie sa rupture avec Marie Laurencin à l'île de Bréhat où il écrit un scénario de film La Bréhatine et à Kervoyal où il s'inspire de l'océan avant d'être rattrapé en 1918 par la grippe espagnole.

Azarel couvAnnie MURAT
Lolo la vache rousse et le caillou qui parle / Lolo s’en va au bout du monde / Lolo s’ennuie / Le grand voyage de Plop / Tu sais faire ça ?, albums jeunesse, éditions du taillepage
En collection bilingue pour les 2-6 ans (versions français anglais, français allemand, français occitan), en collection Kamishibaï (12 planches illustrées, dans un castelet en carton).

Azarel couvFrédéric QUINONERO
Juliette Binoche, Instants de grâce, éditions Grimal, Paris
Le parcours d'une femme libre, ses choix artistiques, ses engagements, ses contradictions et ses nombreuses facettes : cérébrale et sensuelle, grave et légère, terrienne et spirituelle... Un voyage de près de trente ans à travers les films qui ont jalonné sa vie et une petite leçon d'humanité.

Azarel couvGeorges ROQUES
Élisée Reclus, E A Geografia das liberdades, essai, Editora Imaginaria, édité à Sao Paulo en portugais
Un grand géographe français de la fin du XIXe siècle. 4 auteurs dont deux Montpelliérains. Une géographie des libertés pour une "liber terre". Ceux qui maîtrisent le portugais y trouveront une conception du monde globale, humaniste qui n'a malheureusement pas eu beaucoup d'échos en France.

Azarel couvSimone SALGAS
L'alphabet en goguette,
poèmes, éditions les temps d'art graphique, illustrations Guy Perottet
Les mots seuls ne sont rien, c’est de leurs rencontres que naît une histoire. Simone les “envermeille”, les polit, jusqu’à les rendre brillants comme des miroirs. Comme ces miroirs convexes appelés sorcières qui déforment une image, diffusant la lumière à foison.


janvier

Azarel couvThierry CROUZET
J'ai débranché, autofiction, Fayard
Comment revivre sans internet après une overdose
Ses amis disaient qu’il était addict aux réseaux sociaux. Sa femme se moquait de lui quand il prétendait travailler dans son bureau. Ses enfants ne supportaient plus de le voir jouer avec son téléphone. En février 2011, il a explosé en vol. Lui, qui depuis des années affirmait que le Net aide à changer le monde, a compris qu’il ne l’avait pas aidé à vivre heureux. Il était temps de tout reprendre à zéro.

Azarel couvFlorence FERRARI
Arrêt sur Images, nouvelles, éditions Paul&Mike
Ce recueil se veut un arrêt sur images, un constat, à travers “l’objectif” de l’écriture. Il s’agit de rendre compte d’une réalité : la misère… le mal moral, physique ou métaphysique.IL faut oser regarder au fond du puits pour mieux briser les préjugés qui tuent, et rendre ainsi l’étoile à la poussière.

Azarel couvGildas GIRODEAU
Deliri nuclear
, roman, Curbet edicions, col.leccions Polar, traduction catalane d'Ingrid Obiol
À Port-Vendres, la mort d'une scientifique travaillant pour un laboratoire d'océanologie, amène Paul Feder dans les corridors du lobby nucléaire. Il y trouvera un savant désabusé, un vieux policier illuminé, une jolie femme névrosée et quelques cadavres encore tièdes. Un thriller étonnant, à la sauce catalane. Mais si un jour la réalité rattrapait la fiction ?
A Portvendres, la mort d’un científic que treballava per a un laboratori d’oceanologia porta a en Paul Feder als corredors del lobby nuclear. Es troba amb un saberut desenganyat, un vell policia il·luminat, una neuròtica atractiva i uns quants cadàvers encara tebis. Un thriller fulminant a la catalana. Però, què passaria si un dia la realitat superés la ficció ?

Azarel couvBernard LONJON
Maurice Chevalier, le chéri de ces dames, biographie, Editions du moment
Maurice Chevalier fut l'artiste de tous les défis, l'inventeur du one-man show qui, en 70 ans de carrière, 60 films, 1000 chansons, a conquis le monde. A force de talent et de pugnacité, le gavroche de Ménilmontant est devenu une légende de Hollywood. De Fréhel à Mistinguett, de Marlène Dietrich à Patachou, de Yvonne Vallée à Nita Raya, son sourire ravageur a séduit les plus belles femmes de son époque.

Azarel couvValéry MEYNADIER
Entre, nouvelle, chez Blurb, encres de Marie-Lydie Joffre
(Sous-titre : L'arbre chez le psy)
L'écrivain part à la recherche des racines sensorielles d’une famille pour mieux percevoir dans les interstices secrets de la vie, l’élan d’une destinée. Les encres (arbres extérieurs ou intérieurs, toutes sortes d’arbre) l'accompagnent, comme prédestinées au souffle de la nouvelle.

Azarel couvFlorian MANTIONE
Les 13 secrets des 3 chasseurs de têtes, essai, éditions Athéna-Pâris
Le rôle d’un chasseur de têtes est de trouver rapidement et confidentiellement le cadre le mieux adapté au poste à pourvoir, avec des exigences en termes de formation, de fonction et de secteur d’activité. Un double livre imprimé tête-bêche qui révèle les méthodes utilisées par 3 chasseurs de têtes pour y parvenir.

Azarel couvAnnie MURAT
Merci Monsieur Siffflll, album jeunesse, éditions du taillepage, collection Doudou 6-8 ans
On est plutôt bien dans le grand chêne ; c’est pour ça qu’il y a tant de locataires. Madame Hou, la chouette grognon a des problèmes avec les souriceaux du rez de chaussée qui l’empêchent de dormir.

Azarel couv
Annie MURAT 
Le grand voyage de Plop / Tu sais faire ça ?, albums jeunesse, éditions du taillepage, collection bilingue pour les 2-6 ans (version français chinois)


Azarel couvJanine TEISSON
L'enfant plume, récit autobiographique, éditions Le Chèvre Feuille étoilée, version poche (éditions précédentes : Nil, 1997 - J'ai lu)
Pendant dix ans, l'auteur tient le journal d'une traversée de la douleur : l'anorexie de son enfant. Une aventure périlleuse pour la jeune fille qui met sa vie en jeu, aussi pour ses parents décapés par le désespoir, acculés à la recherche de leur vérité.

Azarel couvJo WITEK
Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée, roman jeunesse, éditions du Seuil
Xavier le savait : c’était une très mauvaise idée d’aller chez le coiffeur une veille de rentrée au lycée. Résultat : le voici avec une tête de premier de la classe. Et impossible d’y échapper : demain, c’est avec cette tête-là qu’il devra faire ses premiers pas au lycée... (on retrouve le personnage de Récit intégral (ou presque) de mon premier baiser deux ans plus tard)

février

Azarel couvGildas GIRODEAU
La paix plus que la vérité, roman, éditions Au-delà du raisonnable
Un journaliste catalan, écrivain à la dérive, est entraîné par un réfugié espagnol sur les chemins du passé, la chute de la dictature franquiste. Les témoins se taisent encore, le plus souvent pour laisser leurs enfants construire la paix. Mais peut-on enterrer la vérité ? Deux femmes, que tout semble opposer, lui indiqueront les chemins de la paix et la place de la vérité. 

Azarel couvJo WITEK
Peur express, thriller ado, Actes Sud Junior
Un train bloqué sur un viaduc en pleine tempête de neige, dans une nuit profonde. Six jeunes passagers, sans lien apparent entre eux, sont la proie de phénomènes étranges : accès de violence, visions fantomatiques, voix de revenants, rituel satanique... Un voyage dans le paranormal, à la frontière de nos croyances et certitudes. 
Des extraits sur www.actes-sud-junior.fr

 

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