Bernadette Lazard

Contact : badoulazard343@gmail.com

Biographie : Petite, j’aimais écrire et écouter.
Une fois disparues mes œuvres enfantines, l’envie est restée lovée en moi alors que mon énergie se dispersait dans l’amour des miens. Des mois, des années, presque une vie m’ont enrichie et l’écriture a repris la place qu’elle avait au temps de l’innocence. Les mots m’ont défiée, sommée de transmettre mon imaginaire, mes émotions.
Les arbres qui crient ou les buissons silencieux m’ont instillé leur ramage. J’aime à imaginer le lecteur au diapason de mes tourments, de mes ivresses, de mes élans, de mes exaltations.
Jadis je lisais des livres que j’aurais aimé écrire, désormais j’écris des livres qui transmettent mon chant intérieur, une tonalité et mon amour pour la musicalité des mots.

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Bibliographie

Tous les volets du matin s’ouvrent sur le monde, poésie, collection « Modernités », La Bartavelle Éditeur, 2011
Itinérantes, nouvelles, éditions L’Harmattan, collection Écritures, 2014

Deux extraits

in Tous les volets du matin s’ouvrent sur le monde
La Bartavelle Éditeur – 2011

Ailleurs à l’horizon. Au fin fond tout se fond
Partout est ailleurs
Au loin comme une lueur aux accents de tant mieux
Oui, c’est sûrement mieux ailleurs
Au bout du monde, aux antipodes
De loin en loin faire le tour de la mappemonde

Monde as-tu du feu ?
On se connaît depuis longtemps, maintenant
On s’exile, on prend le large. On largue les amarres
Besoin de changer d’air
Besoin de mer et de rivières, faim de ce que rien ne lasse
Dans le pays de côté où tout est possible
Ailleurs parce qu’on a peur
Ailleurs parce qu’ici ou là on pleure
On prend congé, emportant une poignée de terre de l’aïeul
Pour un ailleurs hors les murs, hors d’atteinte

Ce quelque part

On s’écarte, on s’évade
Dans le lointain c’est bien
Content sur l’autre continent
On pourra raconter, une fois retombé sur ses pieds
Revenu de son pays de cocagne
Dérouler les souvenirs
Et à nouveau parler d’avenir, d’ailleurs
Avant qu’il ne soit trop tard
Pour le noir sur le vide, une autre nue,
Une couleur jamais entendue
Pour une musique inattendue

Ailleurs pareil tu meurs.

in L’artiste, la rainette et le roi
Éditions L’Harmattan – 2014

Le sous-bois était dense. Elle alluma les codes, se mit à pianoter sur son écran tactile. Appels de phares incessants, suite de coups de klaxons polyphoniques, accélérations brusques. Une précipitation la prenait, une excitation, presque un délire. Elle jetait des coups d’œil sur le rétroviseur. À l’arrière les ténèbres, la lumière à l’avant.
Le visage de Mario apparaissait dans le pare-brise à chaque virage. Il se superposait à celui de Manuel. Seule l’image de Mathieu la laissait en paix. La tombée de la nuit avait engendré une angoisse qu’elle ne voulait pas admettre. Les dangers qu’elle avait ignorés jusqu’à présent s’annonçaient évidents. Elle n’avait pas pris le temps de faire le plein. La berline hybride lui permettrait de basculer en mode électrique. Le relais en autonomie était commode à condition de trouver un point pour recharger le véhicule.