La fille du cardinal, d’Hélène Marche | avril 2025

La fille du cardinal, roman, MVO Éditions, 18 avril 2025

L’histoire se déroule dans le Nord de l’Italie, en Sicile et à Rome. À travers cette fiction romancée, l’auteur décrit les femmes du début à la fin du XXe siècle, l’évolution des mœurs… avant guerre et après, le régime mussolinien, la puissance des narcotrafiquants, la mafia…

L’héroïne, Elena, est le fruit d’un amour caché. Un plan machiavélique conduira sa mère, Carmela, à l’abandonner pour sauver l’honneur de la famille. Devenue mère porteuse contre son gré, elle n’a pas d’autre choix que de confier sa fille Elena à un couple richissime et célèbre. Elena grandira auprès de ses parents « adoptifs » à Brescia. Elle vivra dans l’ignorance totale de ses origines jusqu’à l’âge adulte. Sa vie sera jonchée d’évènements parfois tragiques qui vont la perturber jusqu’au lever de ce secret… Un père Cardinal ? Comment réagira-t-elle ?

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EXTRAIT

Malheureusement, ce bonheur se ternit à l’annonce de la mobilisation générale des hommes en état de se battre. L’Italie entra en guerre en 1940 et le père de Carmela fut obligé de rejoindre l’armée mussolinienne, laissant sa femme seule avec ses trois enfants. Carmela et ses frères quittèrent l’école afin d’aider leur mère dans les champs et à la ferme. Au fur et à mesure que les conflits se propageaient en Europe, la misère dans les foyers grandissait. Le cheptel de la ferme diminuait ainsi que les ressources…

            Après tant d’horreurs commises par le régime nazi, les Italiens rejetèrent l’alliance allemande de Mussolini. En 1943, le Grand Conseil fasciste le releva de sa charge, le roi Victor-Emmanuel III reprit sa place de leader du pays et assigna à résidence Mussolini. Mais, quelques mois plus tard, le Führer le délivra et le remit à la tête de la République socialiste italienne implantée à Salò, au bord du lac de Garde.[1]

            En 1944, la guerre terminée, le père de Carmela revint au pays, blessé au bras, très affaibli. Côtoyer tant de morts, de blessés puis son long périple de retour depuis l’Éthiopie l’avaient transformé en zombie. Malgré la joie de retrouver les siens et la fierté qu’il éprouvait de voir comment sa famille avait pu survivre pendant ces terribles années, il continuait à déprimer comme s’il culpabilisait d’être encore en vie alors que beaucoup de ses amis n’étaient pas revenus…

Ce fut l’annonce de l’exécution du Duce en avril 1945 qui le fit sortir de sa torpeur. Tel un miraculé, du jour au lendemain, il reprit en main les activités de la ferme alors que depuis plusieurs mois, il se complaisait à rester assis du matin jusqu’au soir, sirotant en silence son verre de vin ou de grappa . Rien ni personne n’avait réussi à l’extraire de sa léthargie.


[1] L’équivalent italien du gouvernement français de Vichy

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