Colibris et Traits de plume, de Nicolas Gouzy

Colibris et Traits de plume, recueil de chroniques, éditions TrobaVox (collection Votz de Trobar N° 38), juillet 2021
Couverture de Bruno Béghin

J’écris presque tous les jours un billet d’humeur sur ma page Facebook. Petits textes inspirés de l’actualité, du temps qu’il fait, de mon humeur du moment. Je n’en garde que les plus aboutis et ceux que mes lecteurs préfèrent pour les faire paraître rangés par ordre alphabétique sous forme de recueils. « Colibris… » est le dernier en date d’une série qui en compte déjà trois.
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EXTRAIT

C’est joli un colibri. C’est un joyau qui vole en vrombissant d’une fleur à une autre pour les embrasser. Les Brésiliens l’appellent beija-Flor, les anglais humming-bird et nous oiseaux-mouches, ce qui est moins poétique, il faut l’avouer. Si petit, si minuscule que pour être vu il porte des plumes faites de copeaux d’arcs-en-ciel, d’élytres de cétoines dorées et de papiers de bonbons. Si fragile, si presque rien qu’il a décidé de devenir le plus bel oiseau de la Terre, avec ceux du Paradis. Que serait le monde des volants, voletants, virevoltants sans cet oiseau saphir et émeraude, opale et rubis ? Que serait notre monde à nous, immobiles et privés de ciel, sans ses colibris ? Et quelle tristesse pour toutes ces fleurs qui ne seraient plus embrassées de milliers de petits baisers donnés à toute vitesse. J’aime, comme le beija-Flor, butiner d’un mot à l’autre et ne rien laisser d’autre dans le vent, peut-être, qu’un baiser d’arc-en-ciel dans un monde morose. C’est peu de chose mais au moins c’est joli.