Poussin vert, de Marie-Hélène Lafond

Poussin vert, album jeunesse, illustration de Gwenaëlle Doumont, Éditions La Palissade, janvier 2016

Coucerture Poussin Vert de Marie-Hélène Lafond

Un enfant rencontre un poussin vert et se met à le taquiner sur l’air de la chanson « Une souris verte ». S’en suit un dialogue absurde et insolent dans lequel notre petit garçon essaye de pousser à bout le drôle de volatile. Mais le poussin au fort caractère, n’est du tout prêt à se laisser faire et a d’autres tours dans son sac…

Qui lit à l’Élysée ? d’Yves Carchon

illustration d'Yves Carchon

Les commémorations se suivent en ce mois de janvier. François Hollande, dit le Petit, se tourne vers François le Grand qui repose à Jarnac. Pense-t-il trouver un nouveau souffle et une inspiration en dialoguant avec le Vieux ? Vingt ans après, le mousquetaire qui faisait la synthèse comme personne, est à son tour devenu président. Il manie certes avec adresse le fleuret, maîtrise parfaitement l’art de l’esquive, embrouille brillamment son monde, est roi de la palinodie et prince de la volte-face. Que manque-t-il au spadassin qui a flingué Sarko ? François le Grand lisait et connaissait l’Histoire. Hollande le Petit, en bon énarque, ne lit jamais et semble de ne pas connaître notre Histoire… En géographie, voire en géostratégie, on savait Mitterrand imbattable. Il savait où était la Saintonge, par exemple… Pas sûr qu’Hollande le sache ! En revanche, il semblerait qu’avant son accession à l’Élysée, Hollande le Petit n’ait jamais vu d’autres pays que la seule France. Bigre ! Le voyage ouvre pourtant sur le monde… Il semblerait que même en science économique, qu’on enseigne à l’ENA, il n’ait pas beaucoup de lumières. Conduire une vespa ne suffit pas à guider le char de L’État ! Tendre vers la normalité non plus. François le Grand doit bien rire dans sa tombe. Il avait assuré, un peu avant sa mort, que ceux qui le suivraient aux manettes de L’État ne seraient plus que des comptables. C’est pire : ce ne sont plus que des surfeurs qui prennent la vague quand il le faut, avec pour seul souci d’être portés par elle le plus longtemps possible et le plus loin.

On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive

un article critique de Jean AZAREL, 14 janvier 2016
à propos du dernier livre d’Hélène Dassavray, collection Sur le billot, éditions lBl, la Boucherie littéraire, 2015

article AZARZEL
« On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive ». Tel est le postulat, et le titre, du dernier recueil d’Hélène Dassavray paru aux éditions La Boucherie Littéraire. À mots découverts délicatement posés à l’aune de la féminité, Hélène Dassavray raconte l’histoire dans l’Histoire des femmes fontaines, et c’est un bonheur de boire cette eau-là qui mène en douceur à l’au-delà poétique.

« Si une petite mort / Fait jaillir une fontaine de l’aven / Qu’en est-il de la grande et de ses abysses / La femme sage / Le sait / De source sûre ».

On me dira que c’est la moindre des choses que les poèmes ruissellent, coulent, inondent, éclaboussent parfois, s’épandent de page en page comme le meilleur engrais. Certes, mais ils le font ici avec une élégance mesurée, une écriture au doigté fertile, un respect de la matière transfigurée, qui appartiennent à celles qui ont vraiment vécu et savent le raconter avec une humilité palpable.
« Une femme voit couler son sang à chaque lune / Peut être pour cela / Qu’elle éprouve moins le besoin / De Verser celui des autres ».
Il me faut l’avouer : j’ai longtemps cru que les femmes étaient les seules à pouvoir sauver le monde, et accessoirement (égoïstement) ma personne, avant de me rétracter. À la fin de la traversée délicieusement liquide effectuée avec « On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive » d’Hélène Dassavray, je me suis remis à espérer.

Vertiges de l’amour, lectures croisées

Lectures croisées de Raymond ALCOVÈRE et Jean AZAREL

Vendredi 5 février 2016 à 19H
Maison pour Tous Albertine Sarrazin
43 rue Tour Gayraud, 34070 Montpellier
contact : 04 67 27 24 66

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Entourés d’artistes peintres et photographes qui exposent leurs œuvres sur le thème de l’amour : Claude-Henri Bartoli, Richard Bruston, Annie Caizergues, Anne Kerzeas, Hélène Ourties, Sylvie Seigneuret, Taouès Talata.
Raymond Alcovère et Jean Azarel vous proposent une lecture croisée de textes sur le thème des vertiges de l’amour au fil de textes récemment publiés et inédits : l’amour filial, la relation de couple, l’amour universel, la passion…, avec la participation littéraire de Christian Bobin et Luc Dietrich, des respirations musicales de Mozart, Erik Satie, Alain Bashung, Pharoah Sanders, Chet Baker,Parqks, Tycho.

Vernissage et apéritif dinatoire en clôture, entrée libre.

Les peintures et photographies resteront exposées à la Maison pour Tous du 30 janvier au 12 février.
Contacts auteurs : Jean Azarel : jtazarel@gmail.com / Raymond Alcovère : raymond.alcovere@gmail.com
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Nouvelles dispositions du régime de retraite complémentaire

Les auteurs qui cotisent pour la retraite (affiliés AGESSA ou MDA) trouveront ci-dessous (bien résumées par la SGDL) les dernières dispositions du régime de retraite complémentaire. Elles ont fait couler beaucoup d’encre et se lever bien des boucliers. On notera cependant que, au moins pour dix ans, avec la prise en charge à 50% de la Sofia via le droit de prêt, ces dispositions restent relativement raisonnables pour les auteurs.

Photo SL6

Les nouvelles dispositions du régime de retraite complémentaire des auteurs (RAAP) entreront en vigueur dès 2016. Le ministère des Affaires sociales a publié le 30 décembre 2015, suite à la décision adoptée par le CA du RAAP en septembre dernier, un décret relatif au régime d’assurance vieillesse complémentaire des artistes auteurs (décret n° 2015-1877) qui vient très largement modifier les dispositions actuelles de cotisation des auteurs à leur retraite complémentaire.

Suite à la décision du RAAP, au printemps 2013, de se mettre en conformité avec la réglementation européenne en abandonnant le libre choix du montant de cotisation par l’auteur pour un taux unique de 8% pour tous les auteurs, la SGDL avait demandé, comme de nombreuses autres organisations, qu’une concertation puisse être organisée sur la mise en œuvre de cette réforme. La décision du CA du RAAP de septembre et le décret du ministère des Affaires sociales de décembre tiennent en partie compte des objections qui avaient alors été apportées.
Toutefois, sur un point, le décret ne correspond pas rigoureusement au dispositif qui avait été présenté par le CA du RAAP aux organisations d’artistes auteurs. Certaines révisions ont été apportées au texte par le gouvernement, elles modifient significativement une proposition dont l’équilibre était déjà complexe et fragile et sur laquelle nous attendions encore des précisions des pouvoirs publics.
Nous avons immédiatement alerté notre ministère de tutelle sur ce point.

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Le Cerbère du Canal, d’Yves Carchon

Le Cerbère du Canal, polar, éditions Aloès, décembre 2015

Couv Le Cerbère du Canal d'Yves Carchon

Polar sur le passage de témoin, la solitude du héros, les jeux de rôle pathétiques entre perdants et prétendus gagnants, Le Cerbère du Canal s’inscrit dans la veine fantastique d’Edgar Poe avec une touche drolatique à la Conan Doyle.

L’enquête confiée au lieutenant Xabata ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Trois crimes perpétrés sur les berges du Canal à Castelnaudary en l’espace d’un mois… Le tueur court toujours… Le lieutenant, vite dépassé, fait appel à Fragoni, ex-privé à la retraite, qui s’offre un tout dernier baroud en se lançant sur les traces du tueur, flanqué de son fidèle chien, le flegmatique Watson…

Pour commencer l’année…

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Comme chaque année je nous souhaite une année nouvelle.
Enfin une année dans laquelle il y aurait du nouveau. Du nouveau doux, du nouveau paisible, du beau nouveau, du nouveau joyeux, du nouveau nettoyé de toute connerie (Ah! quel rêve! Mais la sagesse des uns étant connerie pour les autres, comment procéder ?) et même du nouveau qui ressemble terriblement à l’ancien mais avec quelque chose en plus. Du nouveau en nous car qui peut se vanter d’avoir fait le tour de lui-même (d’elle-même. Que la langue française n’ait pas vraiment de genre englobant les dames et les messieurs, ça alourdit, vous ne trouvez pas ? ) Du nouveau léger, même si Kundera n’est pas d’accord, du nouveau ouvert, zen, solide, sur lequel on puisse s’appuyer. Bon, choisissez chacun votre nouveau et au travail ! Pour moi ce sera un nouveau livre…si possible.
Bises à tous.
Janine Teisson

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Nicolas Ancion, écrivain voyageur

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Nicolas Ancion, écrivain que les voyages et le passage des frontières inspirent achève un long parcours à travers l’Asie. Il nous envoie quelques échos du début de son voyage, à bord du Transmongolien.

CaféBabel : Pourquoi avoir choisi de voyager sur le Transsibérien en particulier?
Nicolas Ancion : Depuis cinq ans, nous voyageons au moins trois mois par année, en famille. Mes enfants et ma femme avaient très envie d’effectuer le périple par la terre, depuis le cœur de l’Europe jusqu’au ventre de l’Asie. Il y a un gouffre entre l’image qu’on se fait des trains de légende et leur réalité concrète. Le transsibérien est une ligne de chemin de fer, pas un train somptueux, comme l’Orient-Express qu’on représente dans les films. Le train en lui-même décevra le voyageur qui s’attendrait à monter à bord d’un engin unique en son genre, façon Concorde ou Titanic.

Lire la suite de cet entretien avec l’écrivain sur CAFEBABEL…

Photographie : Nicolas Ancion, 2015

Chemin des Z’Arts, 5 et 6 décembre

Nous avons le plaisir de vous inviter à découvrir le travail des artistes de St Laurent le Minier, joli village à 5 kms de Ganges, et de leurs invités. Comme d’habitude, l’entrée est libre, l’accueil et la convivialité sont au rendez-vous, l’occasion vous est offerte de découvrir des créations originales et autant de lieux habituellement privés et soudain dévoilés aux promeneurs avant de retourner à leur quiétude hivernale.

Et une fois encore sur le CHEMIN DES Z’ARTS, partez à la recherche des chaussures d’or pour gagner peut-être une des six œuvres offertes par nos artistes.

Expositions et portes ouvertes d’ateliers d’artistes.
Les samedi 5 et dimanche 6 décembre de 10h à 19h

Plus d’infos : chemindeszarts

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Humour à la Beckett

Samuel Beckett, Boulevard St Jacques, Paris, 1985

Preuve que nos préoccupations ne datent pas d’hier, voici un extrait de Lettres I, 1929-1940, (Gallimard), où Samuel Beckett réagit avec humour (et agacement) à une demande de coupe de texte de son éditeur :

« On m’exhorte à faire l’ablation de 33,3 %, fraction éternellement périodique, de mon œuvre. J’ai eu l’idée d’un meilleur plan. Prendre tous les 500e mots, ponctuer soigneusement et publier un poème en prose dans le Paris Daily Mail. Puis publier le reste en édition séparée et privée, avec un avertissement de Geoffrey, comme les délires d’un schizoïde, ou en feuilleton, dans le Zeitschrift für Kitsch3. Ma prochaine œuvre sera sur du papier de riz enroulé autour d’une bobine, avec une ligne perforée tous les quinze centimètres et en vente chez Boots. La longueur de chaque chapitre sera soigneusement calculée pour laisser libre mouvement à l’utilisateur moyen. Et avec chaque exemplaire un échantillon gratuit de quelque laxatif pour promouvoir les ventes. Les Boutiques Beckett pour vos Boyaux, Jesus in péto. Vendu en papier impérissable. Des rouleaux en duvet de chardon. Tous les bords désinfectés. 1000 occasions de s’essuyer en rigolant un bon coup. Également en braille pour le prurit anal. »

Voilà qui donne le ton pour nos futurs exercices d’autodérision filmés… Chacun a sûrement quelque mésaventure de ce type à raconter !

Pascale Ferroul

Photographie : Portrait de Samuel Beckett, Boulevard St Jacques à Paris, 1985