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Conception graphique et webmaster : Pascal Steichen - Rivages Graphiques

Ours

Comité de rédaction : Raymond Alcovère, Anne Bourrel et Françoise Renaud
Comité de lecture :
Dominique Gauthiez-Rieucau et Antoine Blanchemain
Rédactrice en chef  :
Françoise Renaud

Inédits

L’homme qui marche, sculpture d’Alberto GiacomettiFooting, de
Régine Detambel

« À la main ou à la machine ? Clavier ou papier ? Le matin ou le soir ? Dans la cuisine ou sous la véranda ? Avec ou sans musique ? » Personne encore ne m’a demandé si je travaillais plutôt accroupie ou couchée sur le flanc, ou encore dressée sur le trépied formé de mes épaules et de ma nuque, tête en bas et mollets croisés, comme un yogi. Depuis l’expérience du pupitre scolaire, tous semblent convaincus qu’on ne peut penser et écrire qu’assis. On ne tient guère compte du corps de l’auteur, ramené à la posture de l’élève avachi. Pourtant Nietzsche et Giono étaient des marcheurs et non des attablés. Ils entretenaient un foyer de mouvement dans la région des jambes. Pascal Quignard écrit dans son lit ; René Depestre se tient debout face à son lutrin ; quant à moi, je galope sur mon tapis de course qui sent le caoutchouc brûlé. Je jogge comme un hamster sur cette piste noire qui tourne sous moi. L’écrivain ne va nulle part, certes. Mais il y court. Il vit sur l’aile. Dans l’écriture comme dans le footing, le moi brûlant est la matière.

Illustration : L'homme qui marche, sculpture d'Alberto Giacometti, 1947



 

Brèche par où le jour, de Laurent Dhume

huile de Max Neumannj'ai reçu les montagnes qui rosissent avec le soir, leur dentelle, leur orgueil, j'ai reçu l'eau du lac et les vagues et l'écume incessante, les bourrasques les brises et le calme plat, j'ai reçu les frondaisons d'automne le rouille le vert le jaune, les mousses de printemps, l'évidence des fougères la suprématie de la pierre, reçu le nuage monté en neige, le givre fragile, l'ailleurs pénétré des fonds marins, la mélancolie des flammes, il m'a même été donné de recueillir sur mes sourcils d'homme l'éclat du Sahara, souverain.
Homme toujours, fondu sur mes prisons, j’ai pu m’ennuyer à ce recevoir. Une sécheresse d’âme s’infiltrant dedans-dehors corrompait l’essence magistrale, épandait sa morne poussière.
Un paysage s’est tenu hors de l’aride. Un paysage demeure, à chaque pas chaque saison recolore son banal, pousse à l’éclat de muraille. Pays tendre. Et coupe-souffle. Vorace. Sanglant. Dégoûtant. Captivant.
Faucheur de souvenir, un pays chuchote et tonne, appelle, métronome à mes tempes comme écho de ces terres de vide d'où je viens écho de cette brèche d'où je suis apparu, un jour : ces cuisses inconnues qui courent leur velours dans ces rues des villes et qui, je l'ai su, peuvent s'entrouvrir.

Illustration : huile de Max Neumann, site web




Le lendemain matin, variation 4, musique
du Trio Zéphyr, texte de Françoise Renaud

À écouter pendant la lecture : [le Flash Player est nécessaire]

photographie de Corinne Leforestier

Il existe une forêt dense et profonde où le marcheur — le vivant — s'enfonce davantage à chaque pas.
Devant lui, le chemin va. Irrésistible. Rompant les digues d’algues et de racines, s'alignant sur d'anciens talus désormais enlisés sous les feuilles tombées puis dégradées depuis plusieurs automnes.

Ce chemin, il le suit.

Quelquefois il lève le visage et il ne peut s'empêcher de tendre les mains vers ces rais qui trouent la feuillée alors que le jour passe. Il ressent des lumières de gloire, soudaines, d'autres en couleurs froides s'insinuant sous la peau. Presque des orages sans tonnerre.

Bientôt ce jour est passé, il ne sait plus très bien, en tout cas la nuit est là, menaçante, et le conduit au jour suivant. Au cœur des ténèbres vibrantes, des voix s'élèvent et entrent dans sa tête. Il est remué par ces voix, par cette pensée du temps qui coule autour de son corps de marcheur — de vivant —, marquant sa chair bien davantage que les écorces, si bien qu'il n'a pas d'autre choix que de marcher, marcher sur cette route qui va devant lui, irrésistible.
Le voyage est périlleux, nul ne l'ignore et nul ne sait où le chemin conduit.
Lui reste à surveiller le ciel entre les massifs impressionnants des branches, de rares instants dévoilés avec ses colonies d'étoiles.

Au loin des rumeurs de neige, des promesses d'aurores.

Le corps de la musique est pareil à la multitude serrée des troncs de bouleaux dans la forêt boréale.
La mélodie est trouée de lumière, miroitement de la mer qui se retire. Les voix ont la tension des esprits qui les habitent.

Le Trio Zéphyr sur myspace
Photographie : Corinne Leforestier, 2009, site web






Animalysoitquimalypense,
de Denise Miège-Simanski

Oh deer !” de Trish Grantham Le rat-taupe est aveugle; sa peau est rose mais comme la femelle est également aveugle, elle ne s’en aperçoit pas.
Ces animaux vivent entre l’Éthiopie et le Nord du Kenya où ils passent leur temps à creuser des tunnels longs de plusieurs kilomètres.
Ils rêvent souvent ainsi qu’ils prennent le métro.
La reine rat-taupe met bas trente petits par portée.
Il y a beaucoup de princes et de princesses rats-taupes dans ces régions.

Madame Requin-marteau ne veut plus de mari depuis qu’une parthénogenèse a été réalisée au Nebraska.
D’ailleurs, requin-marteau ou poisson-scie, elle n’a que mépris pour la classe ouvrière.

Le cachalot kiné est une espèce rare mais efficace.
Son poids qui avoisine les cent cinquante kilos ne l’empêche pas de réussir en balnéothérapie.

L’otocyon espagnol ne trouve pas de bastoncillos de algodon à la mesure de ses oreilles.
Comme il n’entend aucune autre langue, les pharmaciens africains lui ont vendu des soutiens-gorges, pensant lui faire plaisir.  

Illustration : Trish Grantham, Oh Deer!, papier recyclé, acrylique, aquarelle,
encre et résine sur bois, 12 x 8 x 2,5 pouces (boîte)

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Billet

Des dangers de « se lâcher », de Janine Teisson

photographie de Claude Teisson

Un peu d’histoire à propos de cette expression dont se gargarisent aujourd’hui certains médias et à leur suite tout un peuple de perroquets. Jamais, autrefois (il y a cinq ans), l’amoureux non officiel laissant échapper un « je t’aime » inaudible, l’ouvrier criant à son patron « casse-toi connard ! », la timide jeune fille se retrouvant à danser le flamenco en soutien-gorge sur une table en fin de soirée, ne prononçaient : « Oups ! (surtout ne pas omettre oups !) Je me suis lâché(e) là ! ». Ils se « lâchaient » sans le savoir, les bienheureux ! Et c'était rare. Alors que nous avons aujourd'hui des lâcheurs quasi professionnels qui manquent pour ainsi dire des sphincters de la raison, de la pudeur, de l'honnêteté. Ils ne contrôlent rien et s'en vantent.
Certains avant de se lâcher en avertissent le public. Soyez assuré(e) que le lâchage ainsi annoncé sera fabriqué et anodin, ou tellement énorme que le lâcheur n'aura pas conscience que c'est toute son âme qu'il a mise à nu (s'il en a une).
L’auto lâchage assaisonné de colère peut être méchant. Quand on déballe sa hargne, on ne « lâche pas les chiens », on se charge d’aboyer soi-même contre un plus fort ou plus généralement contre un plus faible (vu et revu à la télé).
Attention ! Si on n’a ni la carrure ni les appuis ni un destin de résistant, se lâcher à bon ou mauvais escient contre le pouvoir sous toutes ses formes peut avoir de fâcheuses conséquences : le licenciement, le divorce d’avec un conjoint riche, la mise au placard, la bastonnade dans une rue déserte, l’exil, l’emprisonnement à vie, la mort violente même. D’ailleurs, la majorité des humains réfléchit à deux fois avant de se lâcher intempestivement contre un plus fort.
N’oublions pas que lâcher est proche de lâcheté. Se lâcher, est-ce un acte de bravoure, de dignité, d’authenticité, ou au contraire de mollesse, de veulerie, de trahison ? C’est selon. Cette action apparemment décontractée et libératrice (lâcher sa ceinture, lâcher la bride, lâcher la grappe, lâcher du lest, lâcher prise, lâcher un pet, lâcher une bourde) ne serait donc pas si anodine qu’il y paraît.
Nous attendons à ce propos vos réflexions, suggestions et témoignages dans le prochain courrier des lâcheurs. Nous n’y répondrons évidemment pas. Oups !... Là !

Photographie : Claude Teisson, Jardins de l'Alcazar, avril 2008


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Chroniques livres

BW de Lydie Salvayre, par Antoine Blanchemain

gouache de Maria Elena Vieira da SilvaC’est un long monologue. Monologue à deux, car l’auteur ne parle qu’en son nom, bien qu’il (elle) ne cesse de se référer à ce qu’il (BW, son compagnon) dit.
Dans son désarroi — sa peur de perdre la vue et peut-être sa peur de mourir — il rappelle les souvenirs d’une vie aventureuse, audacieuse, dont il ne lui avait jamais parlé.
Ses vagabondages de jeunesse en Afghanistan, en Inde, au Népal et ailleurs, son passé d’athlète tout-terrain, tout ce qui l’a conduit à mettre la littérature au-dessus de tout et, pour la mieux servir, à finalement se faire éditeur. Jusqu’au jour où il lui a semblé que ce métier, tel qu’il le concevait, était devenu impossible pour des raisons que la surabondance de mauvais livres à l’étal des libraires suffit, hélas, à expliquer.
Tout cela, hier, aujourd’hui, ses confidences à lui, ses émotions à elle, tout est tressé au plus fin, sans qu’aucune maille ne puisse se défaire. La femme qui aime garde sa main dans celle de la romancière que l’on connaissait (La compagnie des spectres, La puissance des mouches, La méthode Mila...).
Ouvrage parfaitement original par son sujet comme par son écriture, qui cavale d’une phrase à l’autre, sans s’arrêter pour souffler, emplissant le lecteur de puissantes bouffées d’oxygène.
Il est sous-entendu — et parfaitement vraisemblable — que le livre a été écrit en deux ou trois semaines. Nécessité sans doute, plus que décision, qui rend ce beau livre encore plus attachant.

Éditions du Seuil, collection « Fictions et compagnie »
Illustration : Maria Elena Vieira da Silva, Bibliothèque, 1953,
gouache sur papier 25 x 16 cm



Aucun dieu en vue d'Altaf Tyrewala,
par Anne Bourrel

photographie de Paul-Eli

« Dans un enfer comme celui-ci, même Dieu serait obligé de crier pour qu’on le remarque. »

Écrivain trentenaire, Altaf Tyrewala appartient à la génération des nouveaux auteurs indiens. Son premier roman, paru en 2007, a été très remarqué en Inde comme en Europe.

Tirewala veut retranscrire la réalité de sa ville Bombay (Mumbai), mégapole de 15 millions d’habitants. Volubile et bruyante, la ville-cité se révèle à travers des personnages — une quarantaine — emblématiques ou insolites auxquels il donne successivement la parole.

Atlaf TyrewalaEntrent ainsi dans la lumière du récit : l'avorteur aussi cynique qu'incompétent, le marchand de chaussures à la remorque de son rêve américain ou cet adolescent hindou en mal de virilité auquel le fanatisme offre un exutoire... On rencontre également un paysan musulman persécuté qui a trouvé refuge dans un bidonville perché au dix-septième étage d'un immeuble, une entremetteuse, un fakir, un tueur de poules, un agent de police presque étonné de se voir mis à pied pour corruption, un journaliste de télévision sans états d'âme, un terroriste, un mendiant acculé à la toxicomanie, un homme d'affaires coupé du monde...

Chaque personnage, chaque situation donne à voir et à entendre l’Inde contemporaine. La structure très claire — des textes courts n’excédant jamais plus de quatre pages — permet au lecteur de ne pas perdre le fil de ce roman foisonnant et polyphonique.

Traduit de l'anglais (Inde) par Marc Boyer, éditions Actes Sud 2007
Photographie : Paul-Eli Rawnsley



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Les oubliés

Le Régiment noir d’Henry Bauchau,
par Valéry Gabriel Meynadier

Henry BauchauBien sûr, il y a l’histoire qui se déroule aux États-Unis, guerre de Sécession – l’histoire du premier régiment noir de notre histoire humaine – et il y a l’écriture.
L’écriture de fond d’Henry Bauchau — quand l’histoire n’est que prétexte à écriture et que les deux au fil des pages s’équilibrent mot après mot, se respectent, se toisent et finissent par s’aimer comme les deux héros, l’un blanc l’autre noir —, quel amour de l’être et du verbe être !
Pierre le Blanc pense noir de plus en plus et Johnson le Noir pense liberté quand nous lecteur, de plus en plus, on sent l’oeuvre qui chemine en nous car l’écriture ne se lasse pas d’éclairer les profondeurs de l’âme. Elle fouille, débusque. Bauchau est un traqueur d’âme ; et nous piège allègrement.

Au cœur du livre, Pierre rencontre Ti-Kou, le peau-rouge ou le devenir animal. « Si tu chasses l’ours ou le loup, il faut que tu sois cet ours ou ce loup. Aujourd’hui, il faut être Ti-Kou car c’est lui que l’on va chasser... ». Pierre devient Cheval Rouge. En vérité, il n’y a qu’un seul personnage : un Je en devenir qui devient Tu et Vous et On. Les pronoms personnels swinguent à un rythme d’épopée.
Livre initiatique : preuve que nous tous à un moment donné, nous devenons l’Autre. Pierre, blessé à mort devient Jonhson fait prisonnier et vendu comme esclave. « Pierre marche enchaîné sur la route... et Jonhson concentre toutes ses forces sur le lit pour supporter le mal. » L’écriture de Bauchau abolit les frontières : je suis toi / tu es moi. Pour le meilleur et pour le pire.

Le Régiment noir est un livre de tous les temps écrit dans un présent étincelant qui nous tient chaud, nous épaissit le sang, nous donne envie d’aller voir du côté la Différence. Un livre qui nous tient la main. Alors, allons voir...

Éditions Gallimard, 1972 - Fonds Henry Bauchau


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Entretien

Passion : Libraires, entretien avec Éric Mercy et Claire Neirac-Debebelque, librairie Un point un trait à Lodève, par Marie Bronsard

Éric Mercy : vétérinaire pendant vingt ans, dont quinze en Afrique dans des programmes de développement, rêvant de devenir libraire.
Claire Neirac-Debebelque : juriste et amoureuse de la chose écrite - a fait sa thèse sur le droit d’auteur. Au tournant du siècle, Éric la charge de lui dégotter un lieu où accomplir sa reconversion. Elle trouve une mercerie en vente aux ravissants et désuets volets de bois, pas loin du musée.

tableau de Dominique MantelPourquoi la librairie, au terme d’un parcours si mouvementé ?
Éric : J’ai toujours beaucoup lu. Mon père qui s’adonnait à la reliure, a façonné l’intérêt que je portais au livre (contenu et objet). Pour moi le libraire était un être libre et « libertaire », sans doute pour en avoir connu un à Marseille qui peignait au fond de sa vieille librairie !
Claire : Tu es devenu libraire pour peindre ? (rires)
Éric : Et je ne suis pas déçu en dehors du fait que nous travaillons trop pour gagner trop peu. Mais pour rien au monde je ne changerai. J’y ai gagné en liberté d’esprit et en qualité de travail. Je suis maître chez moi.

Le rapport lecteur/acheteur ?
Éric : Les clients discutent, commentent, se passionnent, nous font part de leurs goûts, rejets et enthousiasmes. J’en ai appris plus sur la littérature ces dernières années qu’en quarante ans et j’ai vérifié ce dont je me doutais : dans les livres, on découvre le monde.

Comment avez-vous constitué votre fonds ?
Éric : D’abord au hasard, puis grâce aux conversations avec les lecteurs.
Claire : Pour le polar, nous avons demandé à des amis connaisseurs d’établir des listes. Pas sûrs de tenir le coup, nous avons décidé de nous entourer d’ouvrages que nous aimerions nous partager en cas de faillite ! Pas d’offices — hormis quelques exceptions —, donc pas de gestion des retours. Et puis avec le temps, on a découvert des auteurs qui sont venir nourrir le fonds.

La librairie est petite. Il faut passer commande.
Claire : Avec Internet — notre pire ennemi —, les gens se sont habitués à le faire, à ne pas obtenir tout de suite ce qu’ils désirent.

Moi qui croyais plus néfaste la concurrence des librairies de la capitale régionale, décidément je date !
Claire : Nous avons beaucoup appris en adhérant à l’association de libraires LIBERL. Au cours des réunions, nous échangions idées et informations. Nous pensions en termes de réseaux et non de concurrence. Les liens tissés perdurent en dépit de la dissolution au profit de LR2L, mais la dynamique a changé.

L’avenir ?
Nos salaires augmentent dans des proportions modestes. La librairie est petite mais jouit d’un public fidèle. Beaucoup de nos clients sont devenus des amis et les visiteurs du Musée ont pris l’habitude de faire un tour chez nous en sortant. Chaque année ils reviennent : une grande satisfaction…

Illustration : Dominique Mantel, huile sur toile, 2006, blog.


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Arts plastiques

Jean Millon : le travail à l'encre

encre de Jean MillonDe l’école de photographie de Serge Gall à la calligraphie chinoise avec Shan Shan, le lien s’est fait, presque intime pour Jean Millon. Il a poursuivi la calligraphie auprès de Nobuyo Kojima, sa passion se nourrissant de cette liberté offerte par les hiragana et kata kana japonais, plus légers que les idéogrammes chinois.
Des ouvrages l’ont inspiré et l’inspirent encore : Shi Tao de François Cheng, sous-titré « la saveur du monde » ou encore L’art chinois de l’écriture de Jean-François Billeter. Les arts de peindre de la Chine ancienne et du Japon jusqu’aux mangas japonais ou coréens le touchent profondément.

 

encre de Jean Millon

 

encre de Jean MillonL’essentiel pour Jean Millon, c’est l’émotion face au flottement de l’œuvre sur papier, habitant l’espace du pinceau. Il s’approprie le papier de riz, en réinvente les formes, les contours, le transforme à l’aide de la cire ou d’autre vernis dont il a le secret, le chauffe, le découpe et le grave. Les principes de la calligraphie sont toujours présents à son esprit, le mouvement des formes et aussi les tensions, le blanc et le noir, les juxtapositions d’encres de couleur.

Jean Millon expose et anime des stages à la villa des Cent Regards depuis 2005.
Il est l'illustrateur de Papillon d'encre de Jean-Marie de Crozals, éd. Domens,
et de L'Or du pardon de Quine Chevalier, éd. Encre et Lumière.





Photographie - Reflets de Joëlle Colomar

photographie de Joëlle Colomar

Admiratrice des œuvres de Doisneau, Joëlle Colomar s’est lancée depuis cinq ans dans la photographie. Cet art lui apporte désormais une part d’évasion vitale alors qu’elle est confrontée quotidiennement dans sa profession à la souffrance, à la déchéance et à la mort.
« La photographie explore au-delà des mots. L’observation ouvre sur le merveilleux, l’infini. » Elle s’attache à capturer la lumière, recherche les transparences, traque les détails que la vie moderne ignore. Au fond elle revisite un monde oublié : celui de notre quotidien. Pour exemple, ces images dérobées aux eaux du Lez.

photographie de Joëlle Colomarphotographie de Joëlle Colomar

Photographies réalisées durant l'hiver 2008, face à l'Hôtel de Région à Montpellier

 


 

Scènes de méninges, Pierre-Yves Beltran

Geisha Dream« Au-delà d'une simple expression décorative, Pierre-Yves Beltran donne à voir à travers des objets, des portraits et des scènes intimistes, une réalité forte et essentielle des sujets qui le préoccupent… À sujet différent, conception et création différentes : ici la matière brute, le support rugueux et une certaine pauvreté picturale volontaire; là l'explosion des couleurs, la surcharge voulue, l'addition des formes et l'enchevêtrement des perspectives.
Tout ceci concourt à une interprétation binaire : synthétiser notre observation ou l'enrichir par notre imaginaire. Légitimer ainsi l'œuvre dans sa subjectivité. » BTN (critique d'Art)

Intimité

photographie de Joëlle Colomarphotographie de Joëlle Colomarphotographie de Joëlle Colomar

De haut en bas et de gauche à droite :
Geisha Dream, acrylique sur toile, 80 x 80 cm
Intimité, huile sur toile, 97 x 130 cm
Personnage et statue, acrylique sur toile, 80 x 80 cm
Le bouquet, acrylique sur toile, 80 x 80 cm
Fenêtre sans couleur, acrylique sur toile, 50 x 50 cm

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Événement

Notre rentrée littéraire, par Raymond Alcovère

Café des Auteurs du 29 septembre 2009 au Baloard à Montpellier
Sept écrivains pour témoigner de la diversité, de la richesse des écritures et des inspirations en Languedoc-Roussillon…

café des auteurs : 7 ouvrages

Dans Mosaïque des autresses, Katherine Roussos se demande pourquoi diable les femmes sont dupes dans les jeux de l’amour … on est loin des contes de fées qui colorent encore la vision de ces éternellement délaissées, violentées, pourtant toutes aimantes. Alors pourquoi s’accommodent-elles de leur sort ? Une tentative de réponse avec ce roman bigarré, drolatique…

La Créode de Joëlle Wintrebert couvre plus de 30 ans de création : une anthologie de ses nouvelles de science-fiction augmentée d’une étude de Roland C. Wagner, d’une interview et d’une bibliographie exhaustive. Interroger le futur, pour elle, c’est parler du présent. Quelle que soit la thématique abordée, en fil d’Ariane de son écriture, l’élégance du style…

Quatorze juillet, les philopyges s'en mêlent, premier roman d’Antoine Barral. Un roman foisonnant aux personnages réels et inventés où l’humour et la dérision tissent et détissent l’histoire, l’officielle comme l’officieuse de la Belle Epoque. On voyage entre Paris, Afrique, Amérique du Sud. Tout nous laisse à penser que, de cette France de l’affaire Dreyfus, on n’est pas encore sortis…

Fidèle à son esprit iconoclaste, Janine Teisson est arrivée chaussée de La Pantoufle écossaise. Présente ces dernières années en jeunesse, elle aspire à revenir vers la littérature adulte. À une remarque du public qui disait combien la fraicheur de ses livres jeunesse tranchait avec la noirceur de ses textes adultes, elle a répondu que c’était là deux aspects constitutifs de sa personne. Penser ensemble les contraires, voilà qui est revigorant !

café des auteurs : 7 ouvrages

Françoise Renaud a présenté son onzième roman : L’autre versant du monde. Pour la première fois elle s’attaque à la question du couple et c’est un voyage en Inde qui sert de déclencheur à l’intrigue. Son style : limpide. « Au fond tout s’était passé comme si le sombre des forêts l'avait initiée au tumulte des foules, comme si le blanc du Nord l’avait préparée à la poussière safranée des larges plaines indiennes. Le temps et le dépaysement allaient se charger d’achever le travail, révélant certaines zones insoupçonnées du cœur. »

Si les années 60 et 70 ont été un tournant au XIXe siècle, on constate qu’il en a été de même au XXe. Frédéric Quinonero le raconte avec Les Années 60 : Rêves et révolutions à travers le prisme de la chanson. Années magiques avec, pour guides, Brel, Brassens et Ferré, également Cloclo, Sheila et Hallyday, ou encore Polnareff et Dutronc. Un tableau contrasté, savoureux.

Le point d’orgue de la soirée ne pouvait être que poétique. Anne-Lise Blanchard l’a délicatement posé avec Un jour après l’autre, recueil pareil à un journal, reconstitution sensible d’une journée. « Le vent d’hiver égratigne les arbres repliés sur leurs griffes à vif. Entre les bâtis en deuil jargonnent les corbeaux. Vent déferlant de face, suspendre sa respiration, en marin de campagne. »

café des auteurs : 7 ouvrages

Hervé Pijac en maître de cérémonie, a su créer le liant entre chaque univers, aidé par Michel Arbatz à la guitare avec l’humour et l’irrévérence nécessaires à toute belle soirée.


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