SSAA : le récit mensonger d’une “refondation”

un article de Nicolas Gary sur le site ActuaLitté, 31/10/2025

Une bataille féroce s’est engagée au Parlement autour de l’article 5 du projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui doit être voté la semaine du 4 novembre. Tandis que 28 organisations professionnelles appellent dans Libération au retrait de l’agréement de la SSAA pour un véritable Conseil de la protection sociale, tout comme le rétablissement des élections professionnels, le lobbying des fondateurs de l’Agessa s’agite.

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Le silence du fleuve, nouvelles d’Horacio Cavallo, traduction d’Antoine Barral

recueil de nouvelles, Horacio Cavallo, traduction de l’espagnol par Antoine Barral, aux éditions L’atinoir, 31 octobre 2025
postface de Juan Carlos MONDRAGÓN

Le silence du fleuve est une suite d’explorations littéraires sur la perte et le souvenir des êtres à travers des personnages et leurs expériences. Les souvenirs, ravivés par des objets, des lieux ou des sensations, témoignent de la présence obsédante du passé dans les vicissitudes du présent. Le thème de l’enfance est aussi abordé avec des regards d’enfants face à la maladie, la mort ou la complexité du monde adulte, dépeints simplement, avec émotion, sans pathétisme. Écrites dans un langage direct et poétique, ces brèves fictions qui évoquent paysages, sensations et souvenirs, permettent au lecteur d’interpréter les silences et les émotions sous-jacents qu’elles contiennent.

en savoir plus chez l’éditeur

Pour la protection sociale des auteurs | Communiqué de Presse du 20 octobre 2025

Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) en discussion : les organisations professionnelles représentatives et majoritaires des artistes-auteurs réaffirment leur soutien à l’article 5, qui garantit l’avenir de la Sécurité Sociale des Artistes-Auteurs (SSAA) au service de l’intérêt général et de la protection sociale des professionnels du secteur.

Télécharger le communiqué de Presse ICI
Le bulletin de la SGDL sur le sujet ICI

ÉCHO DE JOËLLE WINTREBERT :
C’est sans doute aussi en faveur de l’intérêt général et de l’intérêt des artistes auteurs que la SSAA (ex-Agessa) est reconduite sans tenir compte du constat de la Cour des comptes, et sans que des comptes pourtant réputés insincères aient été invalidés ?
Que, par ailleurs, 300 000 euros d’indemnités aient été attribués à l’ex-directeur ? Sans doute pour le récompenser de 40 ans de défaillances.
On s’interroge…

Revenu de base pour les artistes en Irlande | Un pari culturel audacieux ? | octobre 2025

(emprunté à Marion Fraccola, LinkedIn)

L’Irlande vient de trancher : son revenu de base pour les artistes, lancé en 2022 à titre expérimental, deviendra permanent en 2026. Concrètement, 2 000 artistes et travailleurs créatifs percevront 325 € par semaine, soit environ 1 460 € par mois, sans condition de ressources

Plus d’info ici sur Neozone.

Reste à comprendre de quels artistes il est question. Intermittents du spectacle seuls, ou artistes auteurs aussi. 

Être en Poésie (7), de François Szabó

Résurgences 6, Monique Ariello Laugier

Quel est donc le rôle de la langue en poésie ? Si ce n’est l’évidence même qui subjugue ? La poésie est langue à la fois étrangère et familière, pure objectivité et réalité magique, Œuvre de tempérance et d’action, sens intrinsèque inaliénable, vérité de combat, de résistance qui s’ouvre et se déploie infiniment tel est le testament du poète dans l’intransigeance de sublimer vie et à propos de l’être.

Il n’y a donc nulle échappatoire, nul désir au-delà du sens si ce n’est cette ferveur qui accomplit, cette vibration ultime qui fait sens et pratique du réel.

Ainsi le sens est toujours associé à l’intégrité du poème, le dire va au-delà du concept, est illumination, rêve éveillé, futur absolu comme l’amour.

Nul doute qu’il faille retisser le tapis volant du poème dans cet accaparement constant à la figuration de l’œuvre.

Sommes-nous finalement enclins à nous diriger vers l’unique métaphore ?

Maguelone, de Danielle Helme

Maguelone, poésie, éditions Encres Vives, 2025
Photographie de couverture Danielle Helme

Depuis ce même étonnement de retrouver Maguelone, Danielle Helme regarde irrésistiblement : l’îlot immuable, sa cathédrale romane quand ruisselle de clarté immense l’étang du Prévot, ses colonies de flamants roses. On pense brusquement aux processions d’évêques, de chanoines, du groupe épiscopal médiéval, et des suites de compagnons pêcheurs ou de vignerons de notre époque. Observer la mer avec ses attitudes humaines de colère, de vague à l’âme, de calme, au rythme de l’action des flots qui résonnent et raisonnent dans l’esprit humain. Un vignoble ancestral, la steppe saline véritable miracle d’humilité.

EXTRAIT
L’étang du Prévôt

Dans un temps sans impatience ni mémoire

L’image du ciel, de ses nuages se transfère en lui l’étang, son aspect dans le miroir se projette en lui, le ciel, jusqu’à l’indistinction du sujet et de son image

L’image commune n’affleure que dans l’état des eaux étales

 Il s’agit d’une surréalité dans la réalité : ciel, nuages, soleil, plus ciel virtuel s’emparent totalement de l’étang.

Un grand cormoran noir sur ses échasses capte sa prestance dans l’eau dormante, miroir fidèle, non déformant

Subjugué par l’emprise de la figure mirifique

Sa physionomie reflétée l’immobilise dans son ombre pour ce rendez-vous incontournable

Condamné à la façon de Narcisse, à la contemplation de sa propre image reflétée, dans une source du mont Hélicon. Plus il se regardait, plus il était amoureux de lui-même, ainsi passait ses journées, les mois, les années.

Au bout de l’étang un groupe de flamants rose bec dans l’eau, sans souci de miroir, seulement insatiables d’une nourriture microscopique, plus ils mangent, plus s’écoule leur cours du temps

Tenace les flamants roses sont-ils déçus de cette quête obsédante, de ce besoin sans répit, pour une maigre pitance ?

Une variante du roi Tantale affligé d’une faim et d’une soif éternelles, mais il ne pouvait jamais atteindre l’eau pour étancher sa soif, et chaque fois qu’il essayait de cueillir un fruit, la branche s’éloignait de lui.

Un vol rassemblé de flamants roses survole et je suis leurs lents battements d’ailes jusqu’à ce qu’ils disparaissent sur le scintillement bleu-vert de l’étang de Pierre-Blanche, au-delà du trait ourlé du canal calme.

Près de l’étroit cordon dunaire, ces canards, à fleur de rive, pataugent dans les algues de l’étang, si près

Du chemin de ronde du toit forteresse de la cathédrale, il y a ceux qui ont chassé jadis le canard, muni de sarbacane, il y en avait tant

Et ceux qui après la révolution, Maguelone vendue comme bien national, les pêcheurs d’étang, nouveaux citoyens des lieux les tiraient au fusil, parfois acharnés vis-à-vis des roselières, ou en plein ciel : Tadornes de Belon, Colvert, Sarcelle, Foulque.

Tandis que je croise un groupe de pêcheurs des compagnons de Maguelone installés à bord de leur barque à fond plat

Ils calent des filets pour récolter des poissons de l’étang : loups, soles, dorades

On en mange à leur terrasse, tout contre les vignes, accompagné d’un Insula rosé. On est soudain propulsé dans l’ailleurs de l’air du grand large, et le bleu plus vaste, plus profond.

À proximité de la berge, un héron cendré fidèle à son nid engloutit un poisson, sans se préoccuper de l’aspect dédoublé du ciel qui semble se rendre invisible.

Sur un îlot isolé un couple d’aigrettes à gorge blanche fasciné par l’image commune étang plus ciel virtuel

Pareil au potentiel de l’inconscient qui se reflète dans la mémoire, jusqu’à l’indistinction de l’un et de l’autre

L’image commune affleure, sans cesse à la merci de l’état de béatitude, d’une conscience étale qui réfléchit.

Chiméries, de Stéphane Amiot

Chimèries, poésie, éditions Unicité, 2e trimestre 2025
Préface de Pierre-Jean Brassac / photographies Emmanuel Teeles

Ce recueil rassemble des textes en prose poétique écrits entre 2016 et 2024 et explore des thèmes variés tels que l’itinérance, la mémoire, la nature et les transformations urbaines. Il s’inscrit dans une continuité poétique marquée par les influences littéraires de Lautréamont, Borges et Bashô.

FRAGMENTS

Quartier de Saint-Cyprien.
Hôpital de la Grave.

Les monstres s’accumulaient contre les ponts, colonisant les arches, happant les lampadaires comme des lucioles de printemps.
Les berges suintaient de leurs mues huileuses où se noyaient les enfants du soir.
On s’enferma dans les palais surplombant la Garonne. Sur les terrasses aériennes on dînait aux spasmes du fleuve qu’épousaient d’immenses siréniens de glace carénés de moraines. On ne vit pas les marelles s’enfoncer dans la vase ni les cours endormir les derniers cris d’école.
Les rires capitulèrent, les quais pourrissaient comme des figues, les digues se faisaient l’écho d’avalanches.
Le Dôme de la Grave disparut un matin.
Au crépuscule, des fêtards caressaient encore son sein rose.
Les rues amphibies glissèrent leurs pavés dans les limons rouges de la mangrove des Filtres.

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Être en Poésie (6), de François Szabó

illustration : Monique Ariello Laugier

Vivre et écrire ce n’est pas donner des leçons, juste montrer la voie. Lorsque le sens est conforme à l’existence, alors tout va de soi, ce réalise inéluctablement. Un juste retour des choses, une adéquation entre fidélité et imagination, amour et création. Ce qui importe, c’est s’affirmer soi-même comme entité non destructible, c’est faire perdurer l’œuvre comme témoignage unique de réalités inaliénables. Ainsi la ferveur trouve son sens, ainsi la vérité, tendre vérité gagne.

Écrire c’est bâtir, écrire c’est œuvrer à cette chère humanité, écrire c’est aimer et tenter de célébrer ce qui demeure le plus cher : être poète c’est exister dans les occurrences les plus diverses, être en poésie, c’est le savoir et garder cet ardent astre en nous.

Vivre et écrire ce n’est pas donner des leçons, juste montrer la voie. Lorsque le sens est conforme à l’existence, alors tout va de soi, ce réalise inéluctablement. Un juste retour des choses, une adéquation entre fidélité et imagination, amour et création. Ce qui importe, c’est s’affirmer soi-même comme entité non destructible, c’est faire perdurer l’œuvre comme témoignage unique de réalités inaliénables. Ainsi la ferveur trouve son sens, ainsi la vérité, tendre vérité gagne.

Écrire c’est bâtir, écrire c’est œuvrer à cette chère humanité, écrire c’est aimer et tenter de célébrer ce qui demeure le plus cher : être poète c’est exister dans les occurrences les plus diverses, être en poésie, c’est le savoir et garder cet ardent astre en nous.

Le Bestiaire de Janine Teisson | lecture en solo | 10 octobre 2025 au Gazette Café, Montpellier

INTERVENANTE : Janine Teisson, autrice

Janine Teisson lira des passages sur le thème des animaux : chevaux, chats, sauterelles, poissons, choisis dans ses nombreux ouvrages Martienne ? et La petite cinglée, Le règne animal, l’enfant plume, Thalasso crime etc…

Le vieux qui construisait son château, de Marie-Hélène Lafond

Le vieux qui construisait son château, roman jeunesse, éditions Bougainvillier, septembre 2025
Illustrations Laura Soprano

Dans son nouveau lycée, Max a du mal à se faire des amis. Aussi quand, Diego lui propose de rentrer à pied plutôt que de prendre le car après les cours, il n’ose pas dire non.

Sur le chemin, les adolescents passent devant le terrain d’Albert, un vieil homme solitaire. Aussitôt Diego l’apostrophe et l’injurie. Max est choqué !
Le garçon ne peut s’empêcher de revenir plus tard pour en savoir plus. Il apprend alors qu’Albert est en train de… se construire un château ! Max décide lui prêter main forte et entraîne son meilleur copain, Dgibril, dans cette étonnante « mission ».

Au fil des jours, Albert et l’adolescent deviennent amis. Jusqu’au jour où Albert se fait agresser et voit son château en chantier en partie détruit…

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