Les Amoutous, de Pierre Ech-Ardour

Les Amoutous, recueil de poésie, L’An Demain éditions, juillet 2024
illustrations Christine Puech

Ce recueil est une allégorie de l’Étang de Thau aux féminines et spatiales transmutations. Il témoigne de mon amour pour ce site localisé au lieu-dit les Amoutous sur la commune de Mèze et est dédié à mes lagunaires amours.

 

EXTRAITS

S’épanouit ton visage
à l’orée du ciel,
me porte ton sourire
sur le nœud coulant
d’une amarre à tes lèvres,
pour apaiser la soif du baiser
secrète irrigue l’eau le feu
du sable au pied de mon exil

Me ramèneras-tu
depuis les apothèmes
de tables à la berge
balayée de passion
où loué le Vivant
abreuve tes paroles ?

————-

Sur la ronde de lumière
s’estompent mes mots
nourris de Magistrau *,
dans la langue du silence
inexprimable le temps
féconde une parole

Contre le vent un peu plus
chaque jour point du nadir
ivre l’obscur œil d’exode

Qui parle ainsi à ton visage entiché ?

* Magistrau : Vent de terre, soufflant de Nord-Ouest.

Ramenez-les à la maison, de Pierre Ech-Ardour

Ramenez-les à la maison, poèmes, collection Étincelles du Levant, éditions Levant, juin 2024 (illustration Ruban Jaune)

 

Après l’ignominie terroriste du 7 octobre 2023, Pierre Ech-Ardour a participé du 25 février au 8 mars 2024 à une mission volontaire organisée par l’Association Générations Gamzon. Cette mission s’est déroulée au centre éducatif de Nitzana, tout près de l’ancienne cité nabatéenne, située dans le sud-ouest du désert israélien du Néguev près de la frontière égyptienne.

Il est présent à Tel Aviv sur la Place des Otages avec familles et sympathisants. C’est pour se rapprocher des vivants, car les otages sont bien de ce monde, qu’il a pris l’initiative du présent recueil pour témoigner que les otages sont toujours vivants. Ce recueil leurs est dédié. Il exprime une expérience inoubliable d’un présent tragique qui ne peut être oublié : Am Israël Haïm ! עַם יִשְׂרָאֵל חַי. « Le peuple d’Israël vit ». Le jour arrivera, parce que nous avons foi en la vie et l’espoir, et nous pourrons apprendre à dialoguer.

 

EXTRAITS

Ne plus connaître le monde
du trésor maintenant morcelé,
intime ronge le désastre
matinales vos ombres arrachées

Vers l’ailleurs des poussières
aux regards malfaisants
tendues sans obole implorent
vos mains un retour,
se nouent souffrances et destins
en la spirale d’espérance
et soufflent sur le malheur
la cruauté et vos blessures

Enfants de la Terre promise,
dans le suspens du dénouement
brûle l’effroi vos innocences

———————————–

Comme un poème écrit au mur
chaque aube prononce une syllabe,
étire le temps de tous les instants,
comme si rien ne se passait
en l’infinie déchirure des jours

Seule mutique la musique
clôt son cercueil de lumière
Renaîtront à Reïm[1] et en Israël
multiples des Tribe of Nova
quand tous nous danserons !

[1] Lieu où se déroula le festival de musique Tribe of Nova, où 364 personnes furent le 7 octobre 2023, assassinées par les terroristes du Hamas. Sur les champs où les victimes ont été massacrées, sont depuis plantés des arbres avec la photo d’un défunt posée au pied de chaque arbre.

 

Rencontre poésie animée par François Szabó avec Quine Chevalier | Gazette Café, Montpellier, le 18 juin 2024 à 18 h

Une rencontre-lecture publique avec Quine Chevalier, Poésie cardinale

L’Association Les Collecteurs et François Szabó vous invite à savourer l’œuvre poétique de Quine Chevalier, toujours renouvelée et exigeante
Être confronté à cette poésie relève d’une expérience rare, on en ressort revigoré : Poésie, essentielle Poésie.

Être en Poésie, de François Szabó

un article de François Szabó paru dans L’Étrave n°281, mai juin 2024
publication bimestrielle de Poètes Sans Frontières (revue papier)

 

Être poète implique à la fois une certaine discipline et une offrande au monde. Exigence de tous les instants, ici la médiocrité n’a pas sa place. On n’est pas poète à moitié ni par intermittence. C’est un métier de vivre, tel que l’énonce Cesare Pavese, c’est une profonde immersion dans la responsabilité qui ne peut être qu’assumée. C’est aimer sans compter, c’est donner sans reprendre, c’est un acte de foi, c’est une exigence sublime.

La Poésie est également le domaine de tous les possibles, car l’élan créateur est le lien de toute floraison et fructification, la poésie est un printemps toujours réitéré.
C’est ardemment affirmer la tendresse comme origine de toute humanité accomplie, de toute manière d’œuvrer au monde.
Si pour Eeva-Liisa Manner, le monde est le poème de mes sens, la solitude est le creuset de l’œuvre poétique :

À quel point la solitude peut se propager de moi, les buissons périssent, les arbres s’enfuient et les martres, les martres.
La froidure de la nuit s’éloigne lentement toujours plus comme la frange d’un glacier et recouvre les petits corps. Les arbres au-dehors soutiennent la vacuité, la solitude comme une pierre passe d’arbre en arbre Infinitude et neige.

Et comme tout philosophe affirmer La Sagesse de l’Amour.
C’est aussi le sens orphique de l’amour qui sauve les âmes de l’errance. Et tel Czesław Miłosz tout mettre en œuvre. Si tel Pierre Reverdy, le poète écrit pour se réaliser, il est redevable à ses prédécesseurs et à l’écoute de ses contemporains. Heureusement il reste des vocations et cela est plutôt réjouissant.

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Rencontre avec Christian Malaplate | salle Pétrarque à Montpellier | 9 mai 2024

Rencontre avec le poète Christian Malaplate
Salle Pétrarque, Montpellier

le 9 mai 2024, de 18 h à 21 h

autour de son livre Aucune aube ne peut garder le secret de la nuit

(éd. Les Poètes Français)

 

« C’est une sorte de voyage où l’auteur chemine entre la réalité et le rêve, dans une communion avec la vie mais surtout avec les mots et les images. Le temps et la mémoire sont les acteurs principaux de cette errance à la découverte du monde extérieur et surtout intérieur. » (René Le Bars)

 

 

Être en partance vers l’ailleurs pour mieux  glisser sur les jours, les heures
Et mieux sentir les forces cachées de la terre.
Les mots se souviendront du juste poids de l’âme dans le plus grand secret.
Les doigts joueront dans le soleil colporteur pour glaner les moissons futures

 

Scène ouverte aux poètes qui souhaitent dire ou chanter leurs textes
contact : christian.malaplate@wanadoo.fr / 0681076141

 

L’ultime cantic, de Gérard Zuchetto et Sandra Hurtado-Ròs

L’ultime cantic, Le dernier cantique, poésie, éditions Tròba Vox, février 2024
Ouvrage bilingue occitan / français, traductions de l’auteur.
Photographies de Sandra Hurtado-Ròs

Prendre un dernier bateau pour un dernier voyage. Odyssée intérieure, au cœur d’un monde qu’il faut abandonner, Le dernier cantique est un poème occitan, en vers, qui s’étire sur une centaine de pages. C’est le grand chant d’adieu au monde d’un poète qui connut les valeurs humanistes dans une société où l’amour et l’amitié étaient au centre des relations humaines.
Non sans humour et optimisme, l’auteur déroule au fil des mots qui s’entrelacent, tels les vents dans la voile de son bateau en partance, ses espoirs et ses doutes mêlés à la critique qu’il fait des artifices de la société d’aujourd’hui. Réflexion introspective appuyée au fil des pages par un langage photographique des plus subtils.

 

Avis critiques

« Dans ses œuvres poétiques, Gérard Zuchetto explore les chemins de la vie et scrute à l’intérieur des chemins de l’âme humaine. Les deux chemins s’y bousculent, s’y cognent, s’y séparent, s’y joignent et s’y entrelacent, suivant l’aller des mots qui ont leur propre sagesse, reflétant l’anti-hasard dont René Nelli chantait l’évidence discrète. L’auteur marche dans les pas de Raimbaut d’Orange se jouant même des mots qui se jouent de nous, avec clarté dans ce qui est le plus obscur et mystère dans ce qui est le plus clair, suivant un trobar franc et limpide. Poèmes de maturité et de jeunesse tenace s’y enchaînent harmonieusement, pour le plus grand plaisir du lecteur. »
Franc BARDOU (Lo Gai Saber 2022)

« Sandra est une musicienne et femme remarquable qui vit dans le Narbonnais et chante dans le monde entier. Née en 1977, elle commença à chanter en public à 15 ans. En elle, il n’y a rien de surestimé, aucune posture ni imposture. Son art est le fruit d’une immense passion et d’un travail de chaque jour. Si son talent est grand, la personne est, elle, l’authenticité même. Loin du show-biz mais, peu importe, au cœur de la vérité de la création. »
Eric FRAJ  (Lo Gai Saber 2023)

En suspens d’un entrelacs de minuits, de Pierre Ech-Ardour

En suspens d’un entrelacs de minuits, recueil de poésie, éditions Tròba Vox, mars 2024
Illustrations : dessin, collage et rehauts de crayon de Robert Lobet
Traduction en occitan par Joan Frédéric Brun (président du PEN Club Occitan)

 

 

Où se poursuit le chemin en la profondeur de l’âme, témoigne par-delà les frontières du temps, suspendu à l’espoir l’appel de la vie avant le premier mot d’amour. Ce recueil échappe à la seule « imagerie » cosmologique de la langue, de l’écriture. Les poèmes sont autant de pierres sur lesquelles s’inscrit l’âpreté de l’ombre quand porte l’obscurité, mais aussi l’instant du livre ouvert que surprend le pressentiment d’éternité.

 

 

 

 

EXTRAIT

Du limon éclot l’arbre de l’incréé néant
Lourde est l’absence en
les treize voies de miséricorde
Clouée s’empêtre
l’enténébrée transparence

Aux noirs yeux amandés
ambiguë l’ombre
aux pieds en la poussière du vide
enracinés ancre les corolles d’exil
en l’humus du gouffre

Fleurit de la bouche la parole
de la terre ceinte à l’éther
Contournant le nuage de la contre-nuit
dans les déchirures de l’obscurité
j’ai vu le bruit

 

Dau lim s’espelís l’arbre de l’increat neient
Grèva es l’abséncia en
las trètze vias de misericòrdia
Clavelada s’embailenca
la transparéncia entenebrida

Als uòlhs negras ametlas
l’ombra ni tus ni vos
dels pès en la polsa dau void
ancora en sas raiç las coròlas exilhencas
dintre lo terranhàs dau degolòu

Enflorís de la boca la paraula
de la tèrra cencha amb l’etèr
Contornant la nívol de la contra-nuòch
dins las estrafiduras de l’escuresina
ai vist lo bruch

Printemps des Poètes pour Pierre Ech-Ardour, autour de Vespérales élégies | du 14 au 22 mars 2024

  • 14 mars à 19 h : Salle Pétrarque à Montpellier, présentation de « Vespérales élégies » à l’invitation de la Société des Poètes français d’Occcitanie.
  • 14 mars à 20 h : Théâtre Carré Rondelet à Montpellier, les Editions Levant présentent leurs deux dernières publications. Lecture de Pascale Goëta de poèmes issus de « Vespérales élégies » avec intermèdes musicaux à la guitare interprétés par Mourad Mancer.
  • 15 mars à 17 h : Lectures de Pascale Goëta (« Vespérales élégies » ), accompagnée de Mourad Mancer à la guitare aux thermes avec intermèdes musicaux, puis à17h30 à la fontaine du Parc Sévigné et à 18 heures à la Librairie Nomade de Balaruc-les-Bains, organisatrice de l’évènement.
  • 16 mars de 17 h 30 à 20 h : Printemps des Poètes, à l’initiative de la « rue de Tunis » à Sète, lecture à trois voix avec mes amis poètes, Eric Sarner et Jean-Yves Tayac.
  • 18 mars à 17 h : Printemps des Poètes, Cercle Occitan Sétois : Dédicaces et lecture à deux voix avec Florian Vernet, traducteur de « Il fut soir il fut matin », à la Baleine rouge, 5 quai Adolphe Merle à Sète.
  • 20 mars à 10 h : Printemps des Poètes, Cercle Occitan Sétois : Dédicaces et lecture à deux voix avec Joan-Frederic Brun, traducteur de « Lagune » et de « En suspens d’un entrelacs de minuits » à la Baleine rouge, 5 quai Adolphe Merle à Sète.
  • 22 mars : Printemps des Poètes avec Año Ranza à Céret (66400).

 

Lettre à mon ami Shan, de François Szabo

Lettre à mon ami Shan, poésie épistolaire, collection Plume d’ivoire n°43, Cap de l’Étang éditions, février 2024

 

 

Lettre à mon ami Shan est une œuvre épistolaire poétique qui retrace l’amitié de deux poètes, François Szabó et Shanshan Sun, au croisement des chemins, au carrefour entre la Chine et le Languedoc.
C’est aussi la certitude et l’évidence de ce qui fonde l’amitié, le partage des civilisations et de la poésie. De ce qui est irréductible et permanent, chaque jour réitéré.
C’est une condensation poétique des plus grandes significations humaines et civilisationnelles, c’est un texte de référence célébrant de manière érudite et esthétique ce parcours affectif des origines.
C’est également la fidèle évocation de Carole si longtemps occultée et maintenant désormais affirmée

 

Vespérales élégies, de Pierre Ech Ardour

Vespérales élégies, recueil de poésie, Éditions Levant, janvier 2024
Illustrations : « Outremer et blanc – reliefs 1. 2 et 3 » de Chantal Giraud Cauchy.

 

Ce recueil poétique est le premier d’une trilogie sujette au soutien triennal pour ce projet de Sète Agglopôle Méditerranée envers les Éditions Levant. Il est illustré de trois œuvres spécialement composées pour le livre par Chantal Giraud Cauchy (Pigments outremer et blanc – 2021).

Le recueil trace les pérégrinations poétiques et cosmologiques de l’auteur entre Sète et Céret.
La voix des poèmes porte une entière adresse à la Vie, à la Liberté, à la Femme et à l’Amour.

 

 

 

FRAGMENTS

Au sel de vie profonde
S’incruste en délivrance
L’orphelin silence
 

À l’abri de tes billets
mûrit indélébile ton cœur,
danse à l’ombre de phonèmes
la sveltesse de ta fraîcheur
Sur mes pas m’incombe à
poursuivre inféconde l’attente,
désillusionne mes espoirs
noire brisante la lumière
Seul l’élixir de ta pierre
sous la nue séraphique
fleure la pluie d’amour
Sur ta robe de printemps
irradie en parhélie gracieux
le galbe de tes jardins,
m’enserre ta voix-frisson
exsangue de poèmes-mânes
Fuguent en ta chevelure
nomades gravées au lunaire halo
les lettres du chant lointain
Profère bleue ta bouche
par la faille du temps
gracile le fil de nos pas intriqués
à l’errance des mots-poussière

 

Ennoblit ton écriture
Égrener les nocturnes épis
Sur la chevelure du ciel
 

Aux lèvres de tes mots,
par la grâce d’éloquence,
édifie chaque syllabe
l’envol de ton souffle
Chaque nuit de justesse
laboure de volés silences,
s’éclipse du vain désert,
déchire l’ombre du vent
Sur la vespérale friche
coudoie l’écho les pierres,
choient d’obscures nues
Mais en l’antre de ta rosée,
greffe à mon tronc le feu
ton arbre de pensée,
m’emmure de fraîcheur
la crête de ta montagne,
me délivre des ailleurs
la volupté de ta maison
À l’abri du tréfonds de nuit
ruissellent d’étoiles tes yeux

 

 

Farfulaisons – Conjugaisons poétiques et farfelues de Stéphane Amiot

Farfulaisons – Conjugaisons poétiques et farfelues, recueil de poésie, éditions Unicité, nov 2023
préface de Rose-Andrée de Laburthe – illustrations de Jorgelina (Prado) Militon

 

Découvrir et apprendre les conjugaisons en s’amusant !

Introduction drôle et instructive à la grammaire du verbe, Farfulaisons (néologisme pour conjugaisons farfelues) met en scène le verbe à travers ses multiples facettes (verbes et modes difficiles, groupes, constructions) dans quarante poèmes octosyllabiques.

 

EXTRAIT

Conjuguer c’est unir
D’un lien conjugal
L’élève et le verbe
Dans le plaisir des mots
Tout est conjugable
Mais il faut adjoindre
Un bon maître
Pas de joug des jeux
Pour subjuguer
Les juntes indigentes
Dans la conjonction
Des coordinations
Que le subjonctif
Devienne subjectif
Pour que les amours
Soient ainsi conjuguées