De nouvelles mesures en faveur de la protection sociale des auteurs, 9 déc 2022

un communiqué de la SGDL, 09/12/2022

Plusieurs mesures récentes viennent améliorer et renforcer la protection sociale des auteurs. Elles sont le fruit des demandes portées par la SGDL et d’autres organisations auprès du Gouvernement et interviennent dans le cadre de la mise en œuvre du « Plan Auteurs » annoncé par la Ministre de la Culture en avril 2021.

Création de l’organisme de «Sécurité Sociale des Artistes-Auteurs»

Depuis le 1er janvier 2019, le recouvrement des cotisations sociales des auteurs est assuré par l’URSSAF artistes-auteurs.
Afin d’assurer la gouvernance et la gestion du régime de protection sociale des artistes-auteurs, un nouvel organisme a été créé, qui a obtenu l’agrément des services de l’État :  la « Sécurité Sociale des Artistes-Auteurs » se substitue, à compter du 1er décembre 2022, à l’Agessa et à la Maison des Artistes.
A l’issue d’un test de représentativité réalisé par l’Etat, les organisations appelées à siéger au sein du conseil d’administration de ce nouvel organisme ont été désignées par un arrêté conjoint des ministres chargés de la Culture et de la Santé.

La Société des Gens de Lettres siègera au Conseil d’administration du nouvel organisme en tant qu’organisation représentant les auteurs du livre. Lire la suite…

Dictionnaire Poétique de l’Urbex, de François Szabo

Dictionnaire Poétique de l’Urbex, photographies et poésie, Cap de l’Étang Éditions, décembre 2022
Photographies de Fabien Lebourgeois

 

Le livre Dictionnaire Poétique de l’Urbex de Fabien Lebourgeois et de François Szabó  est une réponse à la morosité, l’émerveillement peut ainsi jaillir de lieux non dédiés à la fréquentation telles que ces photographies nous le prouvent. Et la poésie est là non pour commenter mais pour vivre avec ce qui vibre en nous unique et inaliénable.  Il suffit alors d’en feuilleter allègrement les pages pour vivre des moments  rares dans l’espace et le temps.

 

Doubles, de Raymond Alcovère

Doubles, recueil de nouvelles, Les Tilleuls du Square / éditions Gros Textes, décembre 2022
Illustration de couverture : Jacki Maréchal

 

Je est un autre, a écrit Rimbaud. Certes ! Mais qui est-il ? Comment le découvrir, où chercher ? En laissant infuser le rêve…

Ces vingt nouvelles ouvrent des portes vers le mystère des doubles, de l’altérité, où surgissent des coïncidences, des correspondances, des éclaircies, un trouble… Le réel, l’Histoire, l’art en sont la trame, mais aussi une quête de la lumière, une possible transcendance…

 

 

 

EXTRAIT

Partir, en bateau, découvrir des aurores bleues, jaune pale, des matins calmes ou bouillonnants, les odeurs de rouille des ports abandonnés, me saouler dans des bars avec des filles faciles et puis partir toujours, pour pouvoir revenir, aimer à la folie la chaleur des nuits d’hiver dans les ports, et encore ce mouvement incessant des bateaux, trépidation, effluves, oublier, oublier le temps, juste une aurore nouvelle au bout du chemin avec l’horizon bleuté et la lumière mouillée du grand large. M’arrêter à Mindelo avec ses squares rectilignes et ses bateaux rouillés, abandonnés au milieu de la rade et les bars, boire du rhum jusqu’à ne plus rien voir, et penser que le monde m’appartient. Voilà ce que j’ai aimé, choisi. Tout plutôt qu’une vie régulière à terre où demain ressemble à aujourd’hui, où l’horizon est borné, les humains prévisibles, le mystère récurrent. En mer, il y a toujours un après, ce grand vent du large qui balaie tout, le sentiment cosmique de la vie. La terre ferme refroidit les hommes, les rend inaptes à vivre, la mer libère de tout, elle n’enferme rien, plus loin on peut toujours rêver une île inconnue, le déchaînement d’une tempête, une aurore boréale, une lumière étale, l’envol des fous de Bassan, un havre de paix. Les ports ne sont pas sur terre mais regardent dehors. Ils ne sont là que pour partir.

 

SOFIA | Prise en charge partielle des cotisations de retraite complémentaire des auteurs affiliés au RAAP

une communication de la Sofia, 30/11/2022

L’IRCEC a récemment informé ses auteurs de l’appel à cotisation 2022.

L’IRCEC est la Caisse de retraite complémentaire des artistes-auteurs et gère à ce titre votre régime de retraite complémentaire, le RAAP.
Les auteurs ont été informés par l’envoi d’un mailing de la mise à disposition dans leur espace adhérent du courrier d’appel de cotisation au RAAP 2022. Seuls les auteurs qui n’ont pas encore créé leur espace en ligne et les nouveaux auteurs recevront un appel à cotisation par courrier.
Cet appel à cotisation correspond au montant restant à régler au titre de l’année 2022 pour la retraite complémentaire RAAP. Son calcul s’appuie sur l’assiette sociale 2022 (calculée sur la base des revenus de droit d’auteur perçus en 2021) communiquée à l’IRCEC par l’URSSAF ou, à défaut, celle déclarée par les auteurs dans le cadre de la campagne de pré-appel de l’IRCEC au printemps dernier.
Les auteurs sont invités à régler leur cotisation dès réception de l’appel, mais peuvent néanmoins solliciter auprès de l’IRCEC la mise en place d’un échéancier. Ils ont également la possibilité, jusqu’au 15 décembre, d’exprimer leurs options de cotisation ou d’opter pour le dispositif de surcotisation.

Malgré l’important travail d’analyse mené cette année par les services de l’URSSAF, il est possible que les auteurs de livres concernés par la prise en charge partielle de leurs cotisations par la SOFIA n’aient pas été recensés de manière parfaitement exhaustive.

Cette prise en charge est visible au verso de l’appel à cotisation de l’IRCEC que vous avez reçu ou allez recevoir ces jours-ci dans votre boîte aux lettres et sous l’onglet « Mes documents » dans votre espace adhérent IRCEC (la mention de la prise en charge Sofia n’est pas directement indiquée dans la page « Mes cotisations » mais sur le document téléchargeable en PDF). Lire la suite…

Ateliers Ciclic Livre, un nouveau dispositif de soutien à l’émergence littéraire, 30/11/22

Pour celles et ceux qui n’ont encore publié qu’un livre à compte d’éditeur, un dispositif intéressant.

 

Critères d’éligibilité

  • avoir publié à compte d’éditeur, depuis moins de 5 ans, par une maison d’édition ayant publié plus de 3 auteurs différents.
  • être en mesure de présenter un projet d’écriture personnel
  • être disponible sur les trois mois prévus du programme (voir à droite le calendrier)
  • pas de limite d’âge ni de critère de domiciliation dans la région

Conditions financières et moyens mis à disposition 

Chaque auteur sélectionné reçoit une bourse d’écriture de 1 800 euros brut par mois, sur la durée des trois mois, soit 5 400 euros bruts au total. Cette bourse vise à leur permettre de dégager du temps, sur ces trois mois, pour avancer dans leur projet d’écriture. Les auteurs sont également défrayés pour leur déplacement durant ces trois mois. En contrepartie, ils s’engagent à être disponibles pour les 2 actions organisées avec leur structure binôme, et pour les 4 séances collectives organisées dans le cadre du programme.

contact Alice GINSBERG / Coordinatrice vie littéraire Création | Livre
alice.ginsberg@ciclic.fr

Séminaire INCONSCIENT & RÉVERBERATIONS POETIQUES – Luminitza C. Tigirlas reçoit le poète Stéphen Bertrand – Montpellier, 10 déc 2022

Trouver son propre langage dans une langue : le « savoir-faire » de l’écrivain.

Dialogue de Luminitza C. Tigirlas, poète et psychanalyste à Montpellier, avec Stéphen Bertrand, poète, à partir de ses livres.

Petit-Théâtre du Gazette-Café
en partenariat avec La Fondation Européenne pour la Psychanalyse (FEP)

Histoire de la propriété intellectuelle, de Gabriel Galvez-Behar, une chronique d’Anne-Marie Jeanjean

Histoire de la propriété intellectuelle de  Gabriel Galvez-Behar*, Ed. La Découverte, août 2022

L’expression « propriété intellectuelle » m’a longtemps semblé bizarre, aussi ce petit livre proposant une vue très synthétique de la question à travers pays et siècles n’a pas manqué d’attirer mon attention.

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Pour ce qui est de l’Antiquité, en Grèce, si l’origine de l’inspiration est divine, il semble que depuis Hérodote, les auteurs dans de nombreux domaines signent leurs œuvres. En Égypte, un plagiaire de textes fut confondu et puni. Quant à Rome, la volonté de contrôle de la qualité des œuvres intellectuelles par les auteurs était bien réelle.

Au Moyen-Âge : « Le savoir est un don de Dieu et ne peut donc être vendu. »
Il va exister rapidement des tensions entre la gratuité et les besoins de ceux qui œuvrent pour la diffusion des textes bibliques avec de petits arrangements plus prosaïques. Enfin, Thomas d’Aquin donne le « la » et à partir du 12e siècle le travail intellectuel justifie plus ouvertement le salariat, l’économie du livre augmentant rapidement.
Il faut aussi noter que très tôt le savoir-faire des artisans en chacun de leur domaine fut protégé, contrôlé par les confréries, les compagnonnages, et autres corporations (verriers de Venise, métiers de la soie à Paris, etc.).
Techniques et commerce, par leur dynamique, amènent les différents pouvoirs à limiter les autorisations par l’instauration des privilèges (accordés par le roi), par l’Imprimatur pour l’église (Léon X – 1515) et le dépôt obligatoire à la Librairie Royale, etc. D’autre part, les rivalités entre corporations ou à l’intérieur d’un même métier (communauté des imprimeurs et libraires de Paris aux privilèges contestés par les libraires de Lyon et Rouen, par ex.) et l’émergence des marques influent sur les modifications des lois. Lire la suite…

Droits d’auteur : la SGDL prévoit un fonds d’indemnisation

info Agence régionale du Livre Provence-Alpes-Côte d’Azur – 19/10/2022

Le 28 juin 2022, l’Assemblée générale de la Société des gens de lettres (SGDL) a voté la mise en place d’un fonds d’indemnisation permettant le paiement des droits d’auteur en cas de défaillance de l’éditeur à la suite d’une liquidation judiciaire.

 

La Société des gens de lettres a constaté que “lorsqu’une entreprise d’édition est placée en liquidation judiciaire, les auteurs, bien qu’ils aient légalement le statut de créanciers privilégiés, ne recouvrent quasiment jamais les sommes qui leur restent dues au titre des ventes de leurs ouvrages. En effet, l’éditeur n’a pas toujours provisionné dans ses comptes, comme il devrait le faire, les sommes suffisantes pour payer les droits d’auteur. Les actifs de la société disponibles lors de l’ouverture de la procédure collective ne sont alors généralement pas suffisants pour couvrir la totalité des sommes dues aux créanciers privilégiés”.

Afin de remédier à cette situation, la SGDL a donc décidé de créer un fonds d’indemnisation et informera elle-même les auteurs concernés. Ce fonds sera une avancée dans le prolongement de l’amendement du Code de la propriété intellectuelle (article 1352-15) concernant les obligations des éditeurs. Il prévoit qu’en cas de cession volontaire d’activité ou de liquidation judiciaire, l’éditeur fournisse à l’auteur les informations qu’il détient auprès des distributeurs et détaillants sur le nombre d’exemplaires restant disponibles.

La SGDL a sollicité la SOFIA, société de gestion collective du secteur du livre, administrée à parité par des auteurs et des éditeurs, pour apporter une dotation à ce fonds.

Pour plus d’informations : www.sgdl.org

Si la guerre ne meurt, d’Alain Lasverne

Si la guerre ne meurt, poésie, anthologie Cordes tissées 38, éditions Inclinaison, octobre 2022

 

La guerre comme un avenir stationné pour le moment en Ukraine. Comme une attente d’événement. La guerre là-bas vit ici comme un accident de la route. Nous la contemplons derrière nos écrans. C’est l’avenir qui nous obsède. L’Ukraine comme proxy de nos avenir possiblement enterrés dans la guerre généralisée. Peur.

La guerre est un fantasme ici. Une réalité là-bas. Nous sentons sa puissance et sa gloire sombre.

Cet ouvrage s’insère dans l’anthologie au long cours Cordes tissées, dont il incarne le N°38.

 

 

EXTRAITS

Repose en paix

sais-tu où est le pays souverain
où est le pays souverain
qui connaît le pays souverain

pas moi je marche sans regarder derrière
pas moi je regarde les mouettes dessiner le ciel
pas moi je creuse mes pétales en espérant l’été

sais-tu pourquoi les hommes promettent le passé
sais-tu pourquoi tant d’hommes croient en la paix
sais-tu où est le carrefour qui mène à la paix

pas moi je ne sais qu’écrire entre les mots
pas moi j’invente des serments que je ne sais pas lire
pas moi j’ai tué la paix en moi

sais-tu si les bombes resteront au pays mort
sais-tu qui osera jeter les guerriers au pays mort
sais-tu s’ils inventent la guerre pour laisser le pays mort en paix

 

Message de lune

picore la lune
petit cœur de lune

quelque part du fer écrase des chairs
d’y penser j’invoque la lune

grimpe vers la lune
petit cœur de lune

tu ne sauras jamais danser sous le feu
image ne rime pas avec courage

entends-tu le fracas des mots dans le vide ?
supportes-tu la dernière étoile en carton ?

La chair du monde peu à peu pourrit
la brume à venir ne cachera pas l’odeur

tu sais le monde enfoui
bientôt grippé bientôt à l’arrêt

traverse la brume
lève tes ailes fragiles
au moment

ferme les yeux
caresse la lune

 

Entrelacs, de Pierre Ech Ardour

Entrelacs, poème à deux mains, co-autrice Iazel Vallorca, Jean-Claude Taïeb éditions, octobre 2022
première de couverture : « Deaming » (2021, 43×83) de Hadassa Wollman

 

« Un prestigieux jeu poétique à deux voix réussi. Deux auteurs qui par ricochets livrent leur parole. Chaque strophe écrite par l’un donne l’impulsion créatrice à l’autre. Ainsi surgit un entrelacs d’images et de pensées dont le sens se déploie à l’unisson. Tout le travail ludique consiste à ne jamais dévoiler au lecteur qui à écrit quoi. Chaque strophe déteint sémantiquement sur la suivante si bien que le critique littéraire, fin détective, ne pourra déceler quelle face du ruban de Moebius appartient à Iazel Vallorca ou à Pierre Ech Ardour. »

 

 

EXTRAIT

Depuis l’éphémère défigure l’ignorance
toute réalité. Du jeu des corrections,
irréel le vide est folâtre beauté.

L’éventail des possibles
dévoile à contre-ratures,
brise à l’ébauche du sens
les mots non advenus.

Hautes s’éteignent secrètes nos flammes.

Noir providentiel ouvre
claire-voie astrale,
blanche nacelle
où s’aimantent
les arpèges régentés
des cosmos.