Rencontre, lecture et débat, avec Janine Teisson | jeudi 10 octobre à Montpellier

Rencontre et lecture avec Janine Teisson

autour de son roman Ô Karim

 

 S’en suivra un débat autour des thèmes : l’intégration, l’intégrisme, la Justice, l’éducation, le partage des cultures.

Local de l’association Odette Louise

au 14/16 Rue Marcellin Albert, à Montpellier Celleneuve.

 

Ô Karim, de Janine Teisson

Ô Karim, roman noir, éditions Chèvre feuille étoilée, mai 2024

 

Karim a 18 ans. Sensible, sportif, il prépare son bac quand soudain son destin bascule. Racisme ordinaire, injustice, prison infestée de drogues, intégrisme musulman vont se liguer pour le détruire. L’amour de sa sœur Halima, interne aux hôpitaux de Montpellier, de sa mère, de Céline la bibliothécaire, de Ted Leouf son ami graffeur n’y pourront rien.

Tout au long de ce roman qui commence par une tentative de meurtre, Halima, prise en tenailles entre intégristes moyenâgeux et nervis d’extrême-droite, exprime la douleur, la colère, le courage et la résistance d’une jeune femme qui croit dans les valeurs de la République et mène sa vie comme elle le décide.

 

EXTRAIT

Ô Karim, tu es parti en emportant un énorme morceau de ma vie, est-ce que tu le sais ? Quant à maman, j’ai peur que ce soit son âme…

Les policiers ont pris la boite à chaussures bleue qui contient tes souvenirs. Quand le plus âgé a plongé sa main dedans, j’ai eu envie de crier : « Vous n’avez pas le droit ! » Mais oui, ils l’ont. Des photos de classe, des Pokémon, un scoubidou, quelques cartes postales, le cahier rouge que Céline t’avait offert pour que tu y notes des poèmes et ton petit carnet de proverbes que tu avais commencé en CM2. Il l’a feuilleté. L’espoir fait vivre. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Au collège tu as continué avec des citations : Gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis je m’en charge. (Voltaire). Mais toi, tu n’as su te garder de personne. Tu as grandi avec des garçons qui, à partir de douze ans, ont commencé à se prendre pour des caïds, qui méprisaient les filles, qui n’apprenaient plus en classe sous prétexte qu’ils ne voulaient pas obéir à des femmes, et les profs sont presque toutes des femmes.

/…./ Je voulais que tu sois moderne. Républicain. Féministe même. Je voulais que tu sois « L’Arabe idéal du vingt et unième siècle ». Beau, sportif, intelligent, pas sexiste, en marche vers de belles études, un beau métier. Ô Karim !

 

 

Lecture à trois voix avec Janine Teisson | Gazette Café Montpellier | 13 décembre 2023

OSEZ LE DECALAGE  / Osez offrir des mots en cadeau

Lecture à trois voix avec Janine Teisson, autrice, Véronique Bros, poète, Claire Henquet, passeuse de mots

 

Sur les thèmes de l’enfance, de l’amour, du corps, du travail, du rire, Janine Teisson et Véronique Bros liront leurs textes. Lectures rythmées, bousculées par les textes poétiques dits par Claire Henquet : Laabi, Siméon, Rilmbaud, Georges Brassens, Devos etc…

 

Enfance et adolescence, performance lecture et danse avec Janine Teisson, 2 déc 2023, Montpellier

Janine Teisson entourée de jeunes lecteurs et danseurs lira des extraits de ses livres NON !, Icare mon amour, Martienne ? et La petite cinglée.

Intervenants : Janine Teisson, quatre lecteurs et trois danseurs de l’association I.Peicc (peuple et culture) de la Mosson.

 

 

Martienne ?, de Janine Teisson

Martienne ?, roman, éditions Chèvre feuille étoilée, mai 2023
couverture : Marion Béclu

Elle atterrit en 1948 chez des humains qui ne l’avaient pas invitée, elle va tenter de se conformer, de se faire oublier, mais décalée, bizarre, elle reste martienne, incapable d’entrer définitivement dans les moules destinés aux femmes, en temps de patriarcat.

Récit d’une vie qui va vers l’affirmation de soi, c’est aussi un récit d’aventure,une histoire burlesque ou grave, parallèle à la grande Histoire avec ses montées vers les indépendances, ses inventions et ses horreurs.

 

 

 

 

EXTRAIT

1948
Par la fenêtre on voit la Méditerranée. Allongée sur la table de la cuisine, une femme pousse dans le monde une créature pesant un peu plus de trois kilos, rouge, gluante, fendue entre les jambes, le pouce enfoncé dans la bouche. Le vieux médecin du quartier fait l’âne, la grand-mère fait le bœuf et la mère ne la regarde pas. Elle ne l’a pas désirée, pas invitée, mais ça ne fait rien, la créature décide de rester quand même.
Sa mère la laisse gonfler dans son berceau en la manipulant le moins possible. Le père est loin. Il est malade. Dans cet après-guerre, les jeunes gens, mal nourris, ont la tuberculose.
Lorsque l’enfant s’éveille de ses longs sommeils, elle a l’impression de tomber. Rien ne la soutient. Elle hurle : Quelqu’un ! Quelqu’un ! Elle en perd le souffle. Ils ne viennent pas. Ils n’aiment pas les cris. Elle a compris. Elle ne hurle plus. Elle se concentre sur ses mains. Courbettes, virevoltes, mouvements d’ensemble, raideurs dressées, envols, ramassements, ploiements caoutchouteux. Elle rit.
La nuit, la solitude est plus difficile à apprivoiser. Bras ligotés sous la couverture bordée serrée, elle est tout entière tendue vers son salut : convoquer ses mains, les faire danser dans sa tête, s’accrocher à leurs arabesques afin que cesse la descente du couvercle noir qui l’écraserait. Elle lutte contre le néant qui l’enserre avec ses inventions minuscules, ses balbutiements silencieux.
Ils disent : elle est sage. La mère oublie l’heure du biberon.

Faute de contraception, la créature présentée ci-dessus est l’un des 77153 petits humains projetés dans la vie en France, cette année-là, en plein baby-boom.

De la petite cinglée à la martienne, lecture de Janine Teisson | Gazette Café à Montpellier, 28 mars 2023

 

Janine Teisson lira des extraits de ses livres : La petite cinglée, NON !, L’enfant plume et Martienne ?, son prochain livre, lectures entrecoupées de poèmes extraits des recueils : Icare mon amour et Renaître.

Ces lectures dessinent l’itinéraire d’une femme entre patriarcat et féminisme, soumission et révolte, rires et larmes.

 

entrée libre