Farfulaisons – Conjugaisons poétiques et farfelues de Stéphane Amiot

Farfulaisons – Conjugaisons poétiques et farfelues, recueil de poésie, éditions Unicité, nov 2023
préface de Rose-Andrée de Laburthe – illustrations de Jorgelina (Prado) Militon

 

Découvrir et apprendre les conjugaisons en s’amusant !

Introduction drôle et instructive à la grammaire du verbe, Farfulaisons (néologisme pour conjugaisons farfelues) met en scène le verbe à travers ses multiples facettes (verbes et modes difficiles, groupes, constructions) dans quarante poèmes octosyllabiques.

 

EXTRAIT

Conjuguer c’est unir
D’un lien conjugal
L’élève et le verbe
Dans le plaisir des mots
Tout est conjugable
Mais il faut adjoindre
Un bon maître
Pas de joug des jeux
Pour subjuguer
Les juntes indigentes
Dans la conjonction
Des coordinations
Que le subjonctif
Devienne subjectif
Pour que les amours
Soient ainsi conjuguées

 

Saisons de lagunage de Stéphane Amiot

Saisons de lagunage, poésie, éditions unicité, mars 2022
préface : Marie Vermunt / photographie de couverture : Emmanuel Tecles

Stéphane Amiot porte au fond de lui-même ces paysages qui ont fini d’être fleuve et qui ne sont pas encore mer. Sa plume trempée dans l’écume des souvenirs dessine le regard du lecteur sur les paysages de Saintonge, flottant parmi les goélands /à l’échancrure des dunes, jalonnés d’ajoncs, ces hautes jambes d’herbes/Tressées de lumière.
Plus loin, au large, une île sculpte l’océan, Autre tentacule continental / Aile / Remords de terre / Qui s’isole et s’insule. Des images, singulières, puissantes, émergent des flots. Les arabesques des mots moutonnent à marée montante, Une écriture des marées qui nous apprend la geste funambule du mort et du vif.
Stéphane Amiot tapisse le jusant, de ses paysages intérieurs sous l’aubier de lune. Ce recueil est une invitation des sens pour écouter car Tout chante sous le voile du silence. (extrait de la préface)

 

FRAGMENT

toi qui marches comme on prie
dans le silence et la fraternité des gouffres
qui vas traversé de folles déroutes
enfrichant de chaque pas le chemin
dans le genêt des escapades
tu éprouves l’apesanteur des sèves
toi qui marches contre la canicule
et ses cigales clouées à l’écorce des arbres
tu sais que longue
est la traversée des pleurs
parmi le saintbois et ses semis hallucinés
qui vouent nos soifs aux cimetières du vent
tu sais la litanie des défaites
les cris repris par les sables
les enfances jugulées
et les bras perdus à étreindre la boue
toi qui marches sur la tombe des pins
tu sais que vivre n’a qu’un temps
que nous sommes tous
des oiseaux sacrifiés
au pèlerinage des flots

 

La nuit m’a soufflé sa lumière, de Stéphane Amiot

La nuit m’a soufflé sa lumière, recueil de poésie, éditions unicité, juin 2021
Préface : Marie-José Aubrière
Photographie de couverture : Emmanuel Tecles

Deuxième volet des écrits de la pénombre, La nuit m’a soufflé sa lumière poursuit, après Bris épars, le dialogue du fruit et de l’arbre, dans une écriture du copeau.
Quand il faut mâcher le pain du deuil et porter outre les yeux enclos de cimetières.

« Ce récit poétique est l’épopée d’une vie humaine où fulgure l’épopée d’autres vies. » (extrait le la préface de Marie-José Aubrière)

 

FRAGMENT

je ne suis 

que de songe 

et de brume

précipité d’orage

la feuille d’automne

murmurée au vent

le souvenir

des cris

inscrits dans l’azur

dans les yeux d’une mère

des bouches d’enfants

à mes épaules d’homme

je ne suis

que du temps

d’une ondée