Vitraux de songe, de Francis E. Sicard Lundquist

Vitraux de songe, poésie, iPagination éditions, 2015

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Il s’agit d’un recueil d’une centaine de sonnets de forme classique, composé de deux parties : Rumeurs d’astres et Ficelles de Soleil, dont l’écriture allie la rigueur du sonnet à la luxuriance d’une langue riche et flamboyante.

Étrangement classique, ce recueil tisse, page après page, une toile infinie de miroirs dans un labyrinthe d’idées dont le luxe et la richesse éblouissent l’esprit et envoûtent l’âme.

Le monde de Juliette, d’André Gardies

Le Monde de Juliette, roman, éditions Lucien Souny (collection Souny poche), septembre 2015

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réédition (revue et légèrement modifiée) du texte précédemment publié aux éditions de Paris / Max Chaleil (2006)

Chassée de sa serre cévenole par la misère, Juliette trouve à se placer dans le Midi. On la retrouve, longtemps après dans la maison de retraite où elle passe ses derniers jours. Malgré sa mémoire qui défaille, qui oublie, qui mélange les dates, les noms, les événements, Juliette revit son passé, avec ses peines, ses douleurs secrètes mais aussi ses joies gagnées sur l’hostilité du monde.
De la richesse et de la vitalité de ses souvenirs monte peu à peu une véritable philosophie de la vie, faite de simplicité, d’amour et d’optimisme.

Les combattants de l’humanité, de Michèle Bayar

Les combattants de l’humanité, roman, Les Presses Littéraires, collection Détours romanesques, novembre 2015

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1933-1950. Pitt et Yvès Krüger, Allemands antinazis et pacifistes contraints à l’exil, créent dans les Pyrénées-Orientales un centre éducatif, accueillent des réfugiés politiques, des orphelins de guerre, de jeunes voyageurs du monde entier, et leur offrent en ces temps de violence et de mort « le plus d’humanité possible »…
Un chien, gardien du souvenir, accompagne l’auteure sur leurs traces. C’est lui qui raconte : Chacun a sa version. Le souvenir, c’est comme un reste de viande, une mémoire qu’on accommode à la sauce d’aujourd’hui avec les sentiments qui demeurent et traversent le temps. Tu peux m’appeler le chien, je t’accompagne.

Pitt et Yvès Krüger ont réellement existé. Le centre éducatif international qu’ils ont créé au-dessus de Mosset, « la Coûme », est devenu une fondation qui porte leur nom et poursuit aujourd’hui dans sa forme contemporaine l’œuvre qu’ils ont initiée.

Lola et le charmeur d’oiseaux, de Marie-Hélène Lafond

Lola et le charmeur d’oiseaux, roman jeunesse, Verte Plume éditions, collection Les Loulous, septembre 2015 (illustration couverture Cathy Quénard)

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Quand Max lui annonce qu’un épouvantail mange les oiseaux dans le grand champ de maïs, Lola pense que c’est encore l’une de ses blagues idiotes. Des épouvantails, il n’y en jamais eu à la ferme !
Pourtant, elle doute : Max avait l’air presque inquiet en le lui disant. Alors quand elle décide d’aller voir de ses propres yeux, Lola ne s’attend pas à passer une journée si étrange…

Lancement de l’enquête sur la situation économique et sociale des auteurs du livre affiliés à l’Agessa

le-philosophe-by-andre-marin-de-barrosL’environnement technologique, économique et culturel de la chaîne du livre connaît une profonde mutation depuis plusieurs années. Dans ce contexte mouvant, la situation se révèle particulièrement préoccupante pour les auteurs et beaucoup s’estiment d’ores et déjà précarisés, paupérisés, fragilisés. Dès lors, c’est l’existence même de l’activité de création qui risque d’être menacée.
Aux côtés des associations d’auteurs et en lien avec le ministère de la culture et de la communication, le Centre national du livre a donc confié à l’institut People Vox la réalisation d’une enquête, destinée à connaître les activités professionnelles et les revenus des auteurs du livre, de la manière la plus exhaustive possible, pour in fine mieux les accompagner et les soutenir.
La participation à cette enquête, via le questionnaire adressé à l’ensemble des auteurs du livre affiliés à l’AGESSA, est essentielle. L’implication de chacun et la précision des réponses seront, en effet, particulièrement précieuse : mieux nous connaîtrons les auteurs du livre, mieux nous pourrons mettre en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien idoines.
Les réponses reçues sont totalement anonymes et traitées en toute confidentialité par People Vox, à des fins purement statistiques.

Si vous avez reçu le questionnaire, vous pouvez y répondre soit par voie postale avant le 7 novembre 2015, soit en ligne avant le 11 novembre 2015, en vous connectant à l’adresse www.enquete-cnl-affilies.fr , muni du numéro d’accès personnalisé figurant en en-tête du questionnaire.
Les résultats de l’enquête seront publiés au cours du premier trimestre 2016.

Membres du Conseil Permanent des Écrivains :
ADAGP – ATLF – CHARTE DES AUTEURS JEUNESSE – COSE CALCRE – EAT – MAISON DE LA POESIE – PEN CLUB – SACD – SACEM – SAIF – SCAM – SELF – SGDL – SNAC – UNION DES POETES ET CIE – UNPI – UPP

Illustration : Le philosophe, d’André Marin de Barros

Préserver le droit d’auteur

Europe : protégez les auteurs, préservez le droit d’auteur !

Europe

Inquiets des projets actuels de réforme du droit d’auteur en Europe, des auteurs européens de livres ont rédigé une lettre ouverte aux instances européennes pour les appeler à préserver le droit d’auteur, garant de la liberté des créateurs et de la vitalité de la littérature européenne.
Tous les écrivains, essayistes, nouvellistes, poètes, auteurs jeunesse, traducteurs, auteurs de BD de tous les pays d’Europe sont invités à signer la lettre ouverte en ligne et toutes les organisations européennes d’auteurs du livre à se joindre à cette initiative pour la relayer.

Pour lire et signer la pétition, cliquer ci-dessous
LETTRE OUVERTE DES AUTEURS EUROPÉENS DU LIVRE

Le Conseil Permanent des Écrivains, qui en a pris l’initiative, signale que la lettre ouverte est traduite en plusieurs langues (vous les trouverez sur le site de la pétition) et demande de relayer aux organisations et auteurs européens.

Again, life is a gift, de François Szabó

Again, Life is a Gift !, poésie, avant-propos de Mandal Bijoy Beg, éditions HOLI (Home Of Letters India), septembre 2015

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Dans ce recueil de150 poèmes en anglais, une citation de vers du poète russe Ossip Mandelstam peut éclairer le propos : Un corps me fut donné – pour quelles fins ? Chant de la vie que ces poèmes courts et vifs où le rythme interne bat à la cadence de celui du cœur. La musicalité non fortuite unifie l’ensemble et transmet un message de paix.

My poetry is my way of life, it’s fusion with the cosmos, it’s every glance of day, it’s the waiting of the surprise at each moment. It’s respiration, weak or strong respiration and then blood beat in my body…

 

Adoption du rapport Reda

un article de la SGDL, relayé par Joëlle Wintrebert

Chapelle Sixtine

Vendredi 17 juillet 2015

La SGDL est globalement rassurée mais reste vigilante suite à l’adoption par le Parlement européen du rapport de Julia Reda.

Le rapport de la commission juridique sur l’évaluation et la révision de la directive de 2001 sur le droit d’auteur a été adopté par le Parlement européen le 9 juillet 2015. Contrairement au texte initial présenté par le rapporteur Julia Reda, le texte adopté apparaît relativement équilibré entre nécessaires évolutions et respect des principes du droit d’auteur.
Les dispositions les plus inquiétantes pour l’avenir du droit d’auteur ont été écartées, en particulier le principe d’une généralisation des exceptions ou limitations au droit d’auteur sans rémunération pour les ayants droit.

Le communiqué du Parlement européen rappelle toutefois qu’il ne s’agit ici que d’une première étape et que « la Commission européenne devrait présenter une proposition d’ici fin 2015 afin de moderniser le droit d’auteur de l’Union Européenne pour l’adapter à l’ère numérique ».
La demande réitérée du Parlement de « revoir les exceptions en vigueur dans les législations sur le droit d’auteur » et « d’analyser la possibilité d’introduire une exception permettant aux bibliothèques de prêter des œuvres sous format numérique » reste toutefois préoccupante.
Le Parlement souhaite en revanche la mise en œuvre de « mesures visant à garantir une rémunération équitable et appropriée pour toutes les catégories de détenteurs de droits, notamment en ce qui concerne la distribution numérique de leurs œuvres, et visant à améliorer la position contractuelle des auteurs, interprètes ou exécutants par rapport aux autres titulaires de droits et intermédiaires », ce dont nous ne pouvons que nous réjouir.
L’inacceptable irresponsabilité des intermédiaires du net vis-à-vis de la diffusion de contenus illicites et l’absence d’harmonisation fiscale entre les grands opérateurs de la diffusion numérique devront également être portées au débat qui occupera tous les acteurs au second semestre 2015.

Le Forum de la SGDL du 22 octobre 2015, consacré à l’avenir du droit d’auteur en Europe, sera l’occasion de débattre de ces sujets déterminants pour l’avenir de la création et des auteurs et de réaffirmer clairement nos positions.

Le rapport Reda expliqué

Illustration : La Chapelle Sixtine
(Ses peintures sont tombées dans le domaine public depuis des décennies, toutefois ses photographies ont longtemps fait l’objet de droits exclusifs au profit d’une entreprise japonaise.)

La discrétion de Pierre-Albert Clément

Pierre CLEMENT à Champdomergue - FR3,2005

Pierre-Albert Clément est décédé à Alès, le 26 novembre dernier. Je l’ai appris hier seulement par son fils à travers un courrier électronique.

Je l’avais rencontré il y  une bonne quinzaine d’années. J’étais alors jeune écrivain et j’avais pu mesurer combien il lui plaisait d’accueillir celui qui débute et cherche ces marques dans ce monde particulier qu’est l’écriture. Un jour de dédicaces dans une librairie d’Alès, il m’avait invitée au restaurant et m’avait mise en contact avec une journaliste qui aimait les romans et leur consacrait des articles — elle aussi est partie il y a quelques années. Je n’oublierai jamais ce mouvement si amical de sa part, presque tendre, que je n’aurais sans doute pas obtenu de mon propre père, d’autant qu’il n’attendait rien en retour sinon un simple sourire.

Pierre-Albert, je connaissais peu, enfin tout de même suffisamment pour l’embrasser quand nous nous rencontrions dans un salon du livre et échanger des propos à propos de l’évolution numérique, de la disparition de certaines maisons d’édition et de nos projets d’écriture. Je le savais grand historien et amoureux du vieux Montpellier, également des Cévennes, des passions dont il ne faisait pas étalage. Il ne parlait pas davantage de son passé engagé, de sa famille. Chez lui, discrétion et grande gentillesse.
Une chose me troublait, son handicap, quand bien même il n’en faisait pas état et ne réclamait jamais l’aide de personne. Était-ce sa main, son avant-bras, son bras qui avait été touché et amputé ? Je n’ai la réponse qu’aujourd’hui : c’est en 1944 qu’il l’avait perdu et tout entier. Il était âgé de 20 ans. Et c’est vers lui que vont aujourd’hui toutes mes pensées, convaincue qu’il serait heureux de savoir qu’à présent je demeure en Cévennes, son pays tant aimé.

Françoise Renaud

Midi Libre lui a rendu hommage : Pierre-Albert Clément n’est plus, novembre 2014

Tintamarre à la ferme, de Marie-Hélène Lafond

1ère de couv, Tintamarre à la ferme, de Marie-Hélène LAFOND

 

 

 

 

 

Tintamarre à la ferme, album, illustrations de Marie-Pierre Tiffoin, coll. Jeunesse, Livr’s Editions, mai 2015

Dans la chaleur de l’après-midi, Horace le chat s’ennuie.
Il ne se passe jamais rien dans cette ferme. Chacun reste dans son coin, personne ne s’intéresse à son voisin. Mais que pourrait faire Horace pour changer la situation ? Soudain, il a une idée de génie…

L'ombre des femmes, de Philippe Garel

Un article de Jean Azarel

affiche L'ombre des femmes

Après s’être quelque peu perdu dans des films en couleur un rien maniérés, Philippe Garrel retourne aux sources et redevient avec L’ombre des femmes le magicien qu’il est depuis un demi-siècle. En 1971, je découvrais son premier long métrage underground culte, La cicatrice intérieure avec Pierre Clémenti et la muse-compagne qui bouleversa sa vie et son cinéma, la chanteuse Nico. Les membres de ce trio, par leur créativité, leur singularité, et osons le terme, leur romantisme, ont aussi bouleversé mon existence. Je n’ai jamais depuis cessé d’aimer ce grand frère intransigeant de Garrel, cinéaste de la pauvreté (il fut un temps où il tournait à la caméra à la manivelle avec les bouts de pellicule ramassés dans les poubelles), peintre et graveur génial des tourments sentimentaux extirpés des regards de ses modèles. Conteur d’histoires finalement simples comme la vie, même si la nature humaine les complique exagérément.
Dans L’ombre des femmes, celui dont on a dit qu’il avait « une caméra à la place du cœur », servi par un noir et blanc magistral, la musique minimaliste de Jean-Louis Aubert, et la concision du discours (durée 1h13), déroule fusion passionnelle, effritement du couple, trahison, amants de secours, remords puis pardon, petits arrangements entre amours, réconciliation finale, bien que le happy end laisse planer le doute. On retrouve en filigrane les obsessions habituelles de Garrel magnifiées par l’image : les vicissitudes de l’art, la nécessité du mensonge, les chambres d’hôtel minables et les intérieurs chiches, l’inéluctable de la perte, le masochisme du manque, l’inconstance humaine.
Les personnages principaux d’un triangle intemporel sont joués par Clotilde Courau qui campe une épouse amoureuse époustouflante de dignité et douleur longtemps contenue avant d’exploser. Elle donne la leçon, au sens noble du terme, à Stanislas Mehrar, le mari, veule et buté à souhait. Car l’ombre des femmes, de cette femme en particulier, cache une lumière trop forte pour l’homme qui la reçoit, d’autant plus forte qu’il est déjà aveugle de trop d’orgueil. En contrepoint, la jeune maîtresse jouée tout en pulpe et sensualité par Léna Paugam s’agite comme un fanal éclairant la nuit de l’antihéros mal en point. Ici, la chair est gaie pour un temps, passant de l’ombre à la lumière, mais vouée à tomber brutalement dans l’obscurité de la rupture. Avec L’ombre des femmes, plutôt encensé par la critique, Garrel construit obstinément à travers les décennies le puzzle d’une œuvre unique, détestée ou vénérée, en maître des émotions, pour un public qu’on peut souhaiter enfin moins maigre que d’habitude.

L'ombre des femmes