En suspens d’un entrelacs de minuits, de Pierre Ech-Ardour

En suspens d’un entrelacs de minuits, recueil de poésie, éditions Tròba Vox, mars 2024
Illustrations : dessin, collage et rehauts de crayon de Robert Lobet
Traduction en occitan par Joan Frédéric Brun (président du PEN Club Occitan)

 

 

Où se poursuit le chemin en la profondeur de l’âme, témoigne par-delà les frontières du temps, suspendu à l’espoir l’appel de la vie avant le premier mot d’amour. Ce recueil échappe à la seule « imagerie » cosmologique de la langue, de l’écriture. Les poèmes sont autant de pierres sur lesquelles s’inscrit l’âpreté de l’ombre quand porte l’obscurité, mais aussi l’instant du livre ouvert que surprend le pressentiment d’éternité.

 

 

 

 

EXTRAIT

Du limon éclot l’arbre de l’incréé néant
Lourde est l’absence en
les treize voies de miséricorde
Clouée s’empêtre
l’enténébrée transparence

Aux noirs yeux amandés
ambiguë l’ombre
aux pieds en la poussière du vide
enracinés ancre les corolles d’exil
en l’humus du gouffre

Fleurit de la bouche la parole
de la terre ceinte à l’éther
Contournant le nuage de la contre-nuit
dans les déchirures de l’obscurité
j’ai vu le bruit

 

Dau lim s’espelís l’arbre de l’increat neient
Grèva es l’abséncia en
las trètze vias de misericòrdia
Clavelada s’embailenca
la transparéncia entenebrida

Als uòlhs negras ametlas
l’ombra ni tus ni vos
dels pès en la polsa dau void
ancora en sas raiç las coròlas exilhencas
dintre lo terranhàs dau degolòu

Enflorís de la boca la paraula
de la tèrra cencha amb l’etèr
Contornant la nívol de la contra-nuòch
dins las estrafiduras de l’escuresina
ai vist lo bruch

Printemps des Poètes pour Pierre Ech-Ardour, autour de Vespérales élégies | du 14 au 22 mars 2024

  • 14 mars à 19 h : Salle Pétrarque à Montpellier, présentation de « Vespérales élégies » à l’invitation de la Société des Poètes français d’Occcitanie.
  • 14 mars à 20 h : Théâtre Carré Rondelet à Montpellier, les Editions Levant présentent leurs deux dernières publications. Lecture de Pascale Goëta de poèmes issus de « Vespérales élégies » avec intermèdes musicaux à la guitare interprétés par Mourad Mancer.
  • 15 mars à 17 h : Lectures de Pascale Goëta (« Vespérales élégies » ), accompagnée de Mourad Mancer à la guitare aux thermes avec intermèdes musicaux, puis à17h30 à la fontaine du Parc Sévigné et à 18 heures à la Librairie Nomade de Balaruc-les-Bains, organisatrice de l’évènement.
  • 16 mars de 17 h 30 à 20 h : Printemps des Poètes, à l’initiative de la « rue de Tunis » à Sète, lecture à trois voix avec mes amis poètes, Eric Sarner et Jean-Yves Tayac.
  • 18 mars à 17 h : Printemps des Poètes, Cercle Occitan Sétois : Dédicaces et lecture à deux voix avec Florian Vernet, traducteur de « Il fut soir il fut matin », à la Baleine rouge, 5 quai Adolphe Merle à Sète.
  • 20 mars à 10 h : Printemps des Poètes, Cercle Occitan Sétois : Dédicaces et lecture à deux voix avec Joan-Frederic Brun, traducteur de « Lagune » et de « En suspens d’un entrelacs de minuits » à la Baleine rouge, 5 quai Adolphe Merle à Sète.
  • 22 mars : Printemps des Poètes avec Año Ranza à Céret (66400).

 

Soirée poésie avec Christian Malaplate et Pierre Ech-Ardour, Montpellier, 14 mars 2024

dans le cadre du Printemps des Poètes

jeudi 14 mars 2024 / de 18 h à 21 h

Salle Pétrarque à Montpellier

 

« René CHAR,  Le veilleur insoumis »,  par Christian Malaplate 

    

Résistant à toutes les occupations militaires ou intellectuelles il était un bloc de granit monolithique dans ses jugements cassants et définitifs. Poésie sacrificielle du soleil, four à chaux des mots, la poésie de René Char est accaparante. Habitant des hautes solitudes, comme Saint-John Perse, il n’a pas sa palette de couleur. L’homme tenait sa lumière de sa liberté. Il écrit par fragments en lançant fiévreusement des brandons de mots. Il voulait être ce veilleur insoumis et fraternel qui prend soin des hommes autour du feu, face aux monstres. Lui, le capitaine Alexandre de la résistance, est le Char de la vie. On tombe sur ses poèmes comme sur des éclats de silex. Mais on sait en le quittant qu’il a allumé des feux pour faire reculer les ombres. René Char s’est autant voulu au cœur de l’homme qu’au cœur de la vie. René Char est l’infinitude.

 

Pierre Ech-Ardour avec son dernier ouvrage « Vespérales élégies », pérégrinations poétiques et cosmologiques de Sète à Céret

Ce recueil poétique est le premier d’une trilogie sujette au soutien triennal pour ce projet de Sète Agglopôle Méditerranée envers les Éditions Levant. Il est illustré de trois œuvres spécialement composées pour le livre par Chantal Giraud Cauchy (Pigments outremer et blanc – 2021). Le recueil trace les pérégrinations poétiques et cosmologiques de l’auteur entre Sète et Céret. La voix des poèmes porte une entière adresse à la Vie, à la Liberté, à la Femme et à l’Amour.

 

 

 

 

Scène ouverte à tous les poètes

Contact : christian.malaplate@wanadoo.fr / 0681076141

 

Vespérales élégies, de Pierre Ech Ardour

Vespérales élégies, recueil de poésie, Éditions Levant, janvier 2024
Illustrations : « Outremer et blanc – reliefs 1. 2 et 3 » de Chantal Giraud Cauchy.

 

Ce recueil poétique est le premier d’une trilogie sujette au soutien triennal pour ce projet de Sète Agglopôle Méditerranée envers les Éditions Levant. Il est illustré de trois œuvres spécialement composées pour le livre par Chantal Giraud Cauchy (Pigments outremer et blanc – 2021).

Le recueil trace les pérégrinations poétiques et cosmologiques de l’auteur entre Sète et Céret.
La voix des poèmes porte une entière adresse à la Vie, à la Liberté, à la Femme et à l’Amour.

 

 

 

FRAGMENTS

Au sel de vie profonde
S’incruste en délivrance
L’orphelin silence
 

À l’abri de tes billets
mûrit indélébile ton cœur,
danse à l’ombre de phonèmes
la sveltesse de ta fraîcheur
Sur mes pas m’incombe à
poursuivre inféconde l’attente,
désillusionne mes espoirs
noire brisante la lumière
Seul l’élixir de ta pierre
sous la nue séraphique
fleure la pluie d’amour
Sur ta robe de printemps
irradie en parhélie gracieux
le galbe de tes jardins,
m’enserre ta voix-frisson
exsangue de poèmes-mânes
Fuguent en ta chevelure
nomades gravées au lunaire halo
les lettres du chant lointain
Profère bleue ta bouche
par la faille du temps
gracile le fil de nos pas intriqués
à l’errance des mots-poussière

 

Ennoblit ton écriture
Égrener les nocturnes épis
Sur la chevelure du ciel
 

Aux lèvres de tes mots,
par la grâce d’éloquence,
édifie chaque syllabe
l’envol de ton souffle
Chaque nuit de justesse
laboure de volés silences,
s’éclipse du vain désert,
déchire l’ombre du vent
Sur la vespérale friche
coudoie l’écho les pierres,
choient d’obscures nues
Mais en l’antre de ta rosée,
greffe à mon tronc le feu
ton arbre de pensée,
m’emmure de fraîcheur
la crête de ta montagne,
me délivre des ailleurs
la volupté de ta maison
À l’abri du tréfonds de nuit
ruissellent d’étoiles tes yeux

 

 

Présentations de Pierre Ech-Ardour au festival de poésie Voix Vives | Sète, 22 & 25 juillet 2023

Rencontres autour de son dernier recueil de poésie « épiStellaires, » éditions Phloème (juin 2023).

Samedi 22 juillet :
– à 15 heures, Place du Livre (Place de la Mairie) « De voix en voix ».
– à 18 heures, sur le chalutier Nocca, quai du Général Durand « Poète en voisin ».

Mercredi 25 juillet :
– à 18 heures, Place du Livre « Les éditeurs proposent’ avec les Éditions Phloème.

 

 

épiStellaires, un recueil de Pierre Ech-Ardour

épiStellaires, poésie, Editions Phloème, mai 2023
illustration de couverture : encre de Jean-Marc Barrier

 

« épiStellaires » est ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le dépli d’une pensée poussée à l’orbe du confin. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, maintenant perpétuels leur vastité et leur respir. Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, « épiStellaires, » est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.

 

EXTRAITS

Depuis l’ombre qui accompagne l’apparent mutisme des arbres, abondent avec la semblance de ta voix cristallines les nuits apaisées. Palpable et visible émane buccale et lumineuse la musicalité de nos silences. Ici nommer les sens éveille leur résilience.

 

Déceler par la lumière de tes yeux l’envol du cœur
serein dévisager de tes apparaissances la couleur
en le don du regard farde le khôl miroité le ciel

À pleine bouche avec partage d’allègre élégance
épousent fusionnels nos souffles les mots
abstraites fissures en écho de nos utopies

Au capiteux vent bleu fleurant ta chevelure
odorante oint l’aurore graciles tes épaules
d’aromales étoiles comme parfum d’existence

Court joueur le rêve sur les ridules de ton teint
harmonique effleurement d’innés linéaments
amadoue nos frémissements la succulence

De l’emmiellé suc du fruit de songeurs déserts
inéclose appétence à te boire en plénitude
goûte nu mon inavoué baiser levantines tes lèvres,

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Entrelacs, de Pierre Ech Ardour

Entrelacs, poème à deux mains, co-autrice Iazel Vallorca, Jean-Claude Taïeb éditions, octobre 2022
première de couverture : « Deaming » (2021, 43×83) de Hadassa Wollman

 

« Un prestigieux jeu poétique à deux voix réussi. Deux auteurs qui par ricochets livrent leur parole. Chaque strophe écrite par l’un donne l’impulsion créatrice à l’autre. Ainsi surgit un entrelacs d’images et de pensées dont le sens se déploie à l’unisson. Tout le travail ludique consiste à ne jamais dévoiler au lecteur qui à écrit quoi. Chaque strophe déteint sémantiquement sur la suivante si bien que le critique littéraire, fin détective, ne pourra déceler quelle face du ruban de Moebius appartient à Iazel Vallorca ou à Pierre Ech Ardour. »

 

 

EXTRAIT

Depuis l’éphémère défigure l’ignorance
toute réalité. Du jeu des corrections,
irréel le vide est folâtre beauté.

L’éventail des possibles
dévoile à contre-ratures,
brise à l’ébauche du sens
les mots non advenus.

Hautes s’éteignent secrètes nos flammes.

Noir providentiel ouvre
claire-voie astrale,
blanche nacelle
où s’aimantent
les arpèges régentés
des cosmos.

 

Lecture de Pierre Ech-Ardour au festival Voix Vives, Sète, 25 juillet 2022

Pierre Ech-Ardour sera invité en « Poète en voisin »

pour son dernier recueil Enceinte d’infinitude délivre la lumière le silence

(éd. des Poètes Français, mars 2022)

présence le lundi 25 juillet à 17 heures

cour du Temple Protestant, 32 rue Maurice Clavel – Plan 17 / interrogé par Paul de Brancion

    

 

Enceinte d’infinitude délivre la lumière le silence, de Pierre Ech-Ardour

Enceinte d’infinitude délivre la lumière le silence, recueil de poésie, Éditions les Poètes français, mars 2022
Illustration de couverture : œuvre d’Iris Terdjiman

 

 

Ce sont des poèmes respectueux de leur destinataire, qui accordent une place importante à la pluralité de sens et à la liberté de compréhension. Le fait qu’ils n’aient pas de titres évite notamment d’en figer l’interprétation. Ils donnent accès à ce que Jean-Bertrand Pontalis désignait pour évoquer un texte en prose (dans son livre Le dormeur éveillé) la « mémoire rêveuse », qu’il définissait comme « traversée d’images, de souvenirs, d’instants ».
(commentaire d’Annie Pibarot)

 

 

EXTRAIT

S’épanche imperceptiblement
lustrale l’élégie de ta langue
Par-delà pénombre et apparence
depuis l’orbe fugaces déversent
tes mots spacieuses moult exhalaisons

Comment ne pas étreindre tes accents
impétueux aux atemporels messages ?
Dans la soif de nos apartés
à satiété se contient ta voix
tel un chant qui me déleste

Ténue tatoue assouvie ton écriture
le sépulcre où reposent nos insomnies
Effeuillés et mordus
témoignent ces os desséchés
Confluence de nos vies