Charte Info : CSG : L’État bricole, les auteurs le payent

Une explication plus claire (et plus offensive) de ce qui se profile pour les auteurs.

« Une nouvelle réunion entre les ministères de la Culture et des Affaires sociales et les artistes-auteurs confirme l’échec de la concertation promise. Obtenue après que les auteurs ont tiré le signal d’alarme l’année dernière, cette concertation représentait un véritable espoir d’être entendus et de mener les réformes en bonne intelligence. Hélas, durant cinq mois, les artistes-auteurs n’ont été que très partiellement informés de décisions prises de façon unilatérale par les pouvoirs publics. La réunion d’hier a confirmé les pires craintes de la Ligue et de la Charte. »
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une communication de la ligue des Auteurs Professionnels transmise par Joëlle Wintrebert

Ukiak, héros de guerre, de Marie-Hélène Lafond

Ukiak, héros de guerre, roman jeunesse, éditions Nouvelle Bibliothèque Jeunesse, novembre 2018


Ukiak est un jeune chien de traîneau qui n‛a jamais connu que son petit bout de bush d‛Alaska. Alors quand Amaguq, son maître inuit, l‛emmène, lui et ses compagnons Sam et Will, rejoindre la ville de Nome, qui aurait pu imaginer qu‛il allait traverser la moitié du globe, pour venir prêter main-forte aux soldats français engagés dans la Grande Guerre.

Dopés par ses cris d‛encouragements, nous prenons immédiatement de la vitesse. En tête, je mène la danse. Derrière moi, mes « swing dogs » suivent sans forcer. Quant aux « wheel dogs », eux courent consciencieux, appliqués, la tête continuellement baissée, pour garder l‛allure. Bientôt le traîneau de Sam n‛est plus qu‛un lointain souvenir.
Mais la réalité nous rattrape soudain. Absorbé par la course, j‛ai failli de ne pas le remarquer : ce sifflement si caractéristique. Un premier obus dans les sapins à droite de la piste. Aussitôt, Germain saute en bas du traîneau et court à côté. Il nous rattrape et puis nous dépasse. Mais voilà qu‛un autre bruit se fait entendre : celui d‛une mitrailleuse. De la neige mêlée à de la terre et des éclats de bois fusent de toute part. Pas le temps de réfléchir, Germain renverse le traîneau et se laisse traîner dans la neige pour freiner. Le traîneau s‛immobilise. Nous nous plaquons au sol pour éviter de nous faire massacrer.

 

 

Alerte – compensation de la CSG, 26 octobre 2018

Après que la SGDL et les autres organisations d’auteurs avaient violemment alerté les pouvoirs publics sur l’absence de compensation de la CSG pour les auteurs, la ministre de la Culture s’était engagée auprès des auteurs et du Parlement, qui nous avait apporté son soutien, sur une compensation pour 2018.
Il avait toutefois fallu attendre l’organisation des États Généraux du livre pour voir publier en urgence un décret en mai 2018 sur le sujet. Ce décret ne disait malheureusement pas grand-chose, sinon que la mesure de compensation ne concernerait en 2018 que les auteurs affiliés et non l’ensemble des auteurs assujettis et qu’il s’agissait moins d’une compensation sur la perte de revenus 2018 que d’une « aide au pouvoir d’achat ». Le dispositif devait être mis en œuvre par l’AGESSA dans le cadre d’une convention avec l’État qui restait à venir.
Depuis, malgré os multiples relances, écrites ou orale – notamment dans le cadre de la concertation enfin ouverte en 2018 -, aucune information n’a été communiquée par le Gouvernement aux organisations d’auteurs sur le calendrier et les modalités de mise en œuvre du dispositif.
Après une énième relance écrite de la SGDL et de plusieurs organisations d’auteurs, l’AGESSA vient finalement d’adresser directement aux auteurs un mail d’information sur le sujet, sans que personne n’ait été mis au courant de la procédure ni eu communication de ladite convention, si tant est qu’elle existe. Personne n’a d’ailleurs eu communication du rapport de l’IGAC/IGAS sur la CSG, tenu encore aujourd’hui au plus grand secret. On marche sur la tête au Gouvernement !

En l’état actuel de ce que nous savons, seuls les auteurs affiliés à l’AGESSA ou à la MDA ont dû recevoir ou vont recevoir, ou devraient recevoir ce fameux mail d’information. Lire la suite…

Inondations 2018, une chronique de Nicolas Gouzy

Chronique d’un événement, 2018

Trente ans d’une vie dans une benne de tracteur, trente années de labeur englouties par l’eau furieuse du Lauquet, entremêlées, concassées et dont il ne reste plus que des débris méconnaissables recouverts d’une boue noirâtre à l’odeur putride. Rien ne subsiste, rien n’a résisté. L’inondation a laissé en s’évacuant le fantôme du niveau atteint sur les murs, plus de deux mètres cinquante, c’est sûr. On a beau fouiller la vase à la recherche de quelque chose de récupérable ou simplement d’identifiable, le constat est partout le même : « à la benne ». Les sacs-poubelle en plastique noir, ces indéchirables de 100 litres dont on ne savait que faire, s’éventrent consciencieusement, laissant glisser dans la ruelle où ils s’empilent les entrailles d’une vie. On ne mesure pas ce que trente ans d’habitudes, trente ans de travail, de patience, d’efforts représentent en « vrai », le poids, le volume, la diversité, le tout d’une vie. Au bout du centième sac noir, après que les jeunes du village ont viré les meubles les plus lourds et les plus volumineux, les indestructibles bahuts, les imposants canapés et les étagères sur-mesure, il faut accepter que le tout soit devenu indistinctement le futur contenu d’une déchetterie monumentale où tout un village finira amassé. Trente ans de souvenirs, quand ce n’est pas une vie perdue, trente années d’économies, d’emprunts, trente ans pour réussir son jardin, pour punaiser aux murs quelques affiches-conseils dérisoires sur les risques de l’alcool ou du tabac. Et toujours l’odeur âcre et grasse du limon apporté par ce ruisseau d’habitude si vert, si tranquille, fainéant même et avare de son eau. Reste le vide, toujours sali, d’un quotidien meurtri, la porte qui ne ferme plus, comme un vertige triste qui vous serre là et la sirène d’un camion de secours qui retentit au loin. Lire la suite…

Partage des savoirs : journée com 2, 11 octobre 2018

Belle rencontre entre membres de Autour des Auteurs sur le thème « Communiquer plus efficacement autour de nos événements d’auteur (compositions de message, traitement d’image, utilisation des réseaux sociaux, teasers et autres objets de communication ». Reçus par Sylvie Léonard et conduits par Françoise Renaud, tous ont progressé dans leurs pratiques quotidiennes et sont repartis avec quelques outils supplémentaires dans leur musette et des pistes à creuser !
Convivialité au rendez-vous. Et bien sûr qu’on recommencera…

Photographies : Sylvie Léonard et Françoise Renaud, octobre 2018

Passation entre deux ministres de la culture, 16 octobre 2018

La passation entre les deux ministres de la culture : l’ancienne et le petit nouveau… vue par ActuaLitté. Un article de Béatrice Courau du 16 octobre 2018.
Au terme d’un discours « interminable », commentera un membre de l’assistance, Françoise Nyssen aura donc laissé ce jour sa place à Franck Riester. La locataire de la rue de Valois quitte les salons après 517 jours. Et des derniers mois particulièrement chaotiques.

Lire la suite ici : Culture : Franck Riester, ministre sous les auspices d’Astérix et Pavese

Photographie : © Ministère de la Culture

Ces Héraultais qui font l’histoire, de Raymond Alcovère

Ces Héraultais qui font l’histoire, récits, Le Papillon Rouge éditeur, octobre 2018

Par leurs talents, leurs innovations, leurs aventures…, ces personnages d’exception ont offert un grand destin au département de l’Hérault. Bon nombre d’entre eux sont restés célèbres comme Georges Brassens, Guy de Chauliac, Paul Valéry, Pierre-Paul Riquet, Jean Moulin ou Françoise de Cezelli, surnommée la Jeanne d’Arc du Languedoc. Mais qui se souvient d’Alexandre Grothendieck, étrange personnage qui deviendra le plus grand mathématicien du XXe siècle ; de Barthélémy de Lesseps, miraculé de la fameuse expédition La Pérouse autour du monde ; d’Yvette Labrousse, modeste fille de traminot qui épousera l’homme le plus riche de la planète ; ou encore d’Antoine Balard, inventeur méconnu qui révolutionnera la photographie et de nombreux médicaments. Époustouflante, enlevée, la vie de ces 50 explorateurs, écrivains, peintres, révolutionnaires, sportifs, hommes politiques, scientifiques, artisans héraultais… se lit comme un roman.

Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

format : 15,5 x 23,5 cm / 264 pages / 200 illustrations

Chronique de Jean Azarel : « Cent lignes à un amant » de Laure Anders

Cent lignes à un amant, de Laure Anders, éditions La Boucherie Littéraire, 2018
Une chronique proposée par Jean Azarel


Laure Anders inaugure la nouvelle collection « Carné poétique » des éditions La Boucherie Littéraire dirigées par Antoine Gallardo. À la manière d’un Georges Perec au féminin, Laure Anders ne se souvient pas en quatre cent quatre-vingt séquences mais embrasse cent fois un amant (bienheureux), délictueusement vouvoyé.
On ouvre ce recueil qui sied à l’été comme on ouvre la bouche, avec du rouge à lèvres déjà présent sur la couverture. Bonne nouvelle (bien qu’il ne s’agisse pas du genre littéraire éponyme), les fragments de Laure ont le goût d’un bonbon sur la langue. Vite passé (ça se lit vite) mais bien prégnant ensuite (on y revient, c’est trop bon). Je vous embrasse parce que vous me faîtes fondre.. Suffisamment long donc pour finir sous perfusion de baisers une fois extraite la substantifique moelle de l’acte répétitif. Suffisamment court aussi pour laisser en apnée le lecteur qui n’a plus qu’à en redemander. Et quand ce sera fini, je pourrai tendre les bras devant moi et vous effleurer, là, du bout des doigts. Je pourrai presque vous toucher encore.
D’aucuns (les pisse-froids sont partout) diront qu’on est dans le clip poétique, la bluette sentimentale, le petit plaisir de plage paresseux, et alors ? Faisant partie des ânes qui boivent avec délices les accords de bouche même quand ils n’ont pas soif, je ne saurai dédaigner pareil aveu de sensualité textuelle d’autant que sa saveur s’érotise de ci de là d’une délicatesse polissonne joliment distillée. Je vous embrasse sur la nuque, assise à califourchon derrière vous sur une selle en cuir. Dans le frétillement d’une écriture fluide et ramassée, intime sans chichi ni pathos intello, avec sa manière de laisser filer les mots en douceur dans les courants en y ajoutant de subtils effets de nageoire, il y a de la petite sirène chez Laure Anders(en).
Madame, puisque vous m’y avez autorisé par votre dédicace, je vous embrasse. Mais pas trop, de peur de mal étreindre vos cent lignes de droits et de devoir(s), tout le reste est littérature.

Les lys blancs de Clara, d’André Gardies

Les lys blancs de Clara, roman, Chum éditions, juillet 2018

Trouvé dans la rue et transporté d’urgence à l’hôpital, Jean Robin a sombré dans le coma. Au réveil, dix années de sa vie se sont effacées. Jour après jour, Il tente de se retrouver, de se reconstruire, aidé par la psychologue du service. Un lent travail sur lui-même avec la remontée de souvenirs enfuis, la résistance aussi d’un profond sentiment de culpabilité.

Un cheminement délicat, trouble aussi, qui entre en résonance avec les propres résistances de Florence , la psychologue, qui finit aussi par donner un  sens au sifflement obsédant d’une locomotive à vapeur.

Enjeux actuels du statut des auteurs

Un article du Ciclic (agence régionale culturelle de la région Centre-Val-de-Loire), relayé par Occitanie Livre & Lecture, qui fait le point sur la situation actuelle des auteurs (même si on doute que la fin du papier débouche sur quoi que ce soit d’optimiste).

On trouve la page consacrée à ce sujet sur le site OLL ici.
Et sur le site du Ciclic, on peut lire l’article Les auteurs en quête d’un statut social

Également un article sur le site OLL : « Comprendre le prélèvement à la source pour les auteurs »

Infos transmises par Joëlle Wintrebert
Illustration : sculpture, Marie-Lydie Joffre