Lapin ! Memento Mori !, de Nicolas Gouzy

Lapins clapier
J’étais un « cuniculicide » et je suis toujours un « cuniculiphage ». Je dois me confesser de ces centaines de lâches assassinats que j’ai pu perpétrer sur ces petits animaux innocents aux longues oreilles et au museau en alerte communément appelés « lapins ». Ceux que je mange aujourd’hui sont élevés en batterie, engraissés aux granulés, bourrés d’antibiotiques, étourdis par électronarcose avant d’être tués, pelés et vidés à la chaîne, découpés et enfin emballés sous vide. Mais nous, nous en élevions des vrais, des vivants, dans des coffres en bois ajourés et branlants sans cesse retapés. Cela aurait pu s’appeler des clapiers, presque. Lire la suite…

Pot au feu, de Nicolas Gouzy

Bouillonfeu

Je ne sais pas vous mais moi, quand il ne fait pas beau comme ça, j’ai envie d’un bon pot-au-feu. Le Pot’au’f. ou Potof pour les intimes, c’est d’abord une histoire d’eau bouillie ou plutôt d’ébullition. Au départ une recette anglaise (je vous jure !) du bœuf, du sel, de l’eau froide, un bouquet garni, une « bouillaison » lente et contrôlée, puis, au bout de quelques heures, après avoir vérifié la tendreté de la viande et écumé deux ou trois fois ce qui ne commence qu’à peine à devenir du « bouillon », on ajoute des légumes, dans l’ordre inverse de leur fragilité, le temps qu’il faut. Si l’on commence déjà à douter de sa viande à ce stade, on forcera sur l’oignon brûlé et le girofle, ou sur le bouillon Kub. On peut aussi choisir de tout mettre d’un coup dans un autocuiseur et de tout faire cuire de manière impatiente et un rien aléatoire, c’est vous qui voyez. À l’époque où la viande, les légumes et ma vie avaient encore du goût (la même époque que celle où les enfants savaient se tenir à table, étaient bien polis, où le franc c’était mieux que l’euro et où Roger Gicquel nous faisait encore frémir à la télévision), c’était suffisant. Lire la suite…

Projection et débat, avec Isabelle Colleau, 24 mai 2016

Flore
Entrée 5 €

Une ode à la vie.
Contre les recommandations de tous, un fils sort sa mère atteinte d’Alzheimer de sa maison médicalisée pour la ramener chez elle. Au contact de la nature, elle revient à la vie…
A l’issue de la conférence Isabelle COLLEAU, auteur, vous proposera ses ouvrages « Vivre dans l’oubli » et « Guide pratique »
En savoir plus sur l’auteure et sur l’association

 

Les éditeurs allemands sur la sellette

Un article de Nicolas Garry à ne pas manquer

sur le site ActuaLitté, 23 avril 2016

Copie Privée : les éditeurs allemands ont-ils volé les auteurs ?

éditeurs allemands_ACTUALITTE
La fin est très intéressante !
Pour l’heure, aucune des décisions européenne ou allemande n’a d’incidence en France. « C’est la différence majeure avec la France, où, aujourd’hui, le régime de droit de reproduction par reprographie est certes un mécanisme de gestion collective obligatoire, mais n’est pas une exception au droit d’auteur », nous précisait Philippe Masseron, directeur du Centre français d’exploitation du droit de copie, en mars dernier. Cependant, la décision « peut changer beaucoup de choses, si l’on considère que l’éditeur a toujours été un des bénéficiaires des rémunérations pour un certain nombre d’exploitations ».

Dans ces conditions, il se pourrait bien que tout le principe du registre ReLIRE soit mis en péril. D’autant plus que ce dernier a été porté devant la CJUE, et que ce dernier, fort de la décision Reprobel, pourrait ne pas apprécier ce système français très critiqué. 

Info transmise par Joëlle Wintrebert
Illustration : domaine public, site ActuaLitté

Hollande sur l’autel de la France, d’Yves Carchon

L’autre soir, triste prestation que celle de François Hollande ! Dire qu’on souffrait pour lui ne saurait résumer le gouffre séparant le Président de ces Français venus l’apostropher. Et pas n’importe comment. Le ton semblait donné : parler franc, plutôt net, sans fioritures à un président qui se voulait encore « normal ». Certes, on mettait les formes mais on sentait monter l’exaspération de ces représentants, censés porter la parole citoyenne, qui ne se sentaient plus compris ni en adéquation avec le pouvoir à Paris. Un dialogue de sourds où notre président tentait vaille que vaille d’endiguer l’impatience émanant des questions, dont les réponses ne convainquaient personne. Moi le premier. A croire qu’un spleen démocratique a peu à peu fondu sur l’Hexagone. Oui, le dialogue est bel et bien grippé entre nos dirigeants et nous qui aujourd’hui n’en pouvons mais. Gravissime divorce exposé en direct où notre président se débattait dans la nasse des réalités d’aujourd’hui, rimant hélas avec chômage, précarité, misère, confusion politique et tentation pour de nombreux compatriotes de se livrer aux sirènes du FN. Le dialogue citoyen a bien sûr ses limites, celle notamment de démythifier le Président et sa fonction, au risque de devoir réduire ses interventions et son action à celle d’un comptable devant rendre des comptes aux contrôleurs en chef que nous serions. Dans l’exercice, il y avait hélas de l’hallali, un je ne sais quoi pareil à une fin de règne, piteuse et malheureuse. Dommage. On peut penser pourtant qu’un tel psychodrame aura peut-être le mérite de générer un sursaut salutaire dont notre France aurait besoin. On l’espère de tout cœur, même si l’on a perdu nos dernières illusions.

Vous reprendrez bien du cassoulet ? Ivy et Boris en Pays cathare, de Nicolas Gouzy

Vous reprendrez bien du cassoulet ? Ivy et Boris en Pays cathare, éditions CreateSpace (papier et numérique), avril 2016

 1ère de couv, Nicolas Gouzy, 2016Un roman policier gourmand avec une pointe d’hérésie que les initiés apprécieront à sa juste valeur

Lorsque Dan décide de rejoindre les adeptes d’une secte en Pays Cathare, Ivy s’arme de son chat Boris et part la sauver. Il devient l’instrument puis le principal acteur d’une enquête policière peu banale dans laquelle il devra subir de nombreuses épreuves initiatiques avant de triompher de ses ennemis. De souterrains en découvertes macabres, de banquets rituels en passages à tabac, malgré des passages à vide, il finira par retrouver Dan et par démanteler un réseau d’adeptes de l’ascèse extrême. Mais rien n’aurait été possible sans Boris le chat.
La suite des aventures du trio découvert dans Merci pour les fruits de mer.

 

Au Finisterre de l’imagination, de François Szabo

Au Finisterre de l’imagination, poésie, Obsidiana Press (États-Unis), avril 2016

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François Szabó, poète d’expression française et espagnole, célébrant l’amour courtois (La Fe libreto de ópera, Nouvelles stances à Lénothcka) mais également la flore et le monde (Herbier de Garrigue, Fragilité de cistes, Planète Pacifiée) ainsi que l’intime (Demeure hors néant, La Double impression) évoque aussi la création littéraire (La primera frase es una pregunta, Again, Life is a gift). Poète vivant à Montpellier, le voyage initiatique se fait à travers des lectures et des écritures de langues variées : russe, anglais, catalan, etc.

Au Finisterre de l’imagination est une incitation au voyage avec pour seul bagage le livre et comme seule destination le recoin trop inexploré du rêve immobile.

Reddition des comptes et résiliations de contrat

Un article proposé par Joëlle Wintrebert

Comme nous vous l’avions déjà indiqué, le nouveau contrat d’édition (loi votée en décembre 2014) oblige les éditeurs à vous envoyer des relevés de droits, au plus tard dans les six mois qui suivent l’arrêté des comptes, comme prévu sur votre contrat.
(En général, les comptes sont arrêtés au 31 décembre, et vous devez donc recevoir votre relevé au plus tard le 30 juin qui suit.)

Si ce relevé ne vous est pas envoyé dans les temps, ou s’il est incomplet, vous pouvez dans les six mois suivant la date limite envoyer une mise en demeure. Faute de réponse de l’éditeur, votre contrat est réputé résilié de plein droit (c’est automatique, vous n’avez aucune démarche supplémentaire à effectuer). Si vous souhaitez malgré tout continuer à publier chez cet éditeur, il devra signer avec vous un nouveau contrat (pour chaque titre, s’il en éditait plusieurs).
Si votre éditeur s’est exécuté à la suite de votre mise en demeure dans les délais (trois mois) qui lui sont impartis, mais que son manquement (non-envoi du relevé) se réitère l’année suivante, vous obligeant à une nouvelle mise en demeure, le contrat est cette fois résilié de plein droit, quand bien même l’éditeur vous enverrait ce relevé dans les trois mois.

Ci-dessous :
document SGDL/SNE pour contrôler que votre relevé vous apporte bien les informations suffisantes
— des modèles de mise en demeure et lettre d’accompagnement (bien rigolos) édités par La Charte :
Modèle de mise-en-demeure
Modèle de lettre-accompagnement

 

« L’Apparition » de Perrine Le Querrec, chronique de Jean Azarel

Une chronique sur « L’Apparition », ouvrage paru aux éditions Lunatique

 

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Si le vœu du lecteur est de sortir indemne d’un livre, qu’il ne s’aventure pas dans celui-ci. À l’encontre des écrivains qui chantent  les vertes prairies de l’enfance et ses sucreries, Perrine Le Querrec explore avec l’Apparition des territoires plus reculés aux ritournelles singulières.
Trois pas du côté du banc, et trois pas du côté du lit. Trois pas du côté du coffre, et trois pas. Revenez-ici.
Dans le village intemporel d’Ici-Bas, le roman lance ses dés au gré d’une aventure peu commune, et comme une pièce de monnaie tombe de manière exceptionnelle sur la tranche, le sort en est jeté entre prédestination au malheur, longue traîne des siècles de folie humaine, magie du hasard élémentaire.

Aux confins de la psychiatrie et des anciens mystères, l’écrivain fraye le chemin d’une écriture hallucinée au service d’une urgence à portée universelle. Elle est une des rares auteures contemporaines dont la forme rattrapée par la transe, rend grâce à la Matière tout en l’accouplant à l’Esprit par l’entremise d’un souffle tectonique qui se fond dans la langue. Leur osmose aux abois constitue le porté à connaissance de dégâts séculaires dont Perrine Le Querrec a  hérité par contumace, et qu’elle transcende dans la ferveur d’un imaginaire contraint de se pacser avec la sauvagerie du quotidien.
Dans L’Apparition, le miracle, avant d’être récupéré puis galvaudé par la cohorte des marcheurs du temple, s’entend au sens médiéval, quasi mystique, du terme. Il se débat dans l’espace d’une gouvernance des hommes par les dieux, les croyances, et leurs avatars.
C’est tout juste si nous savions où se trouvait notre main droite, tellement nous étions isolés. 

L’Apparition raconte l’histoire de PetraPieraPierette, trois sœurs qui n’en font qu’une, et de Létroi, l’idiot du village qui les veille pour trois et s’arrime à Piera jusqu’au cataclysme. La chute finale de Piera retournée, lapidée par la multitude, nous renvoie à  celle de Basile, engloutie par la foule, dans le un-happy end de Têtes Blondes. La geste incantatoire de Laitroi (orthographe à bascule), conjuguant scansion catatonique et mantra de longue haleine, clôt ce livre hors normes où, comme chez Rilke Tout ange est terrible.
Mon nom Létroit  / Ma bien aimée apparue te rends en hâte à la montagne offrir tes trois trous des yeux de la bouche / Tu es juste des os de la peau du jus de pierre mon amour.  À la dernière ligne, le lecteur « s’assoit par terre étourdi ». La messe est dite, aussi profane que sacrée.

Toute révélation des grades supérieurs s’acquière à l’arrache. Il est des extases trop profondément outragées pour ne pas exiger des suites littéraires. Au terme de la transmutation des métaux, fussent-il vils et douloureusement abrasifs, Perrine Le Querrec accouche de l’or fin. On ne saurait trop conseiller aux éditeurs qui ont compris que l’écrivaine est un trésor, de la laisser mettre bas sans péridurale ni entraves.

 

 

Résistants, de Thierry Crouzet

Un roman sur Instagram ? « Il y a un potentiel dans cet outil, pour faire de la littérature… »

Au départ, c’est une expérimentation, comme Thierry Crouzet a pris l’habitude d’en réaliser. « Je voulais trouver une solution pour parler au plus grand nombre, d’un sujet grave. » Et pas des moindres : selon les scientifiques, la résistance des bactéries aux médicaments serait aussi sérieuse que le réchauffement climatique. Écrire un livre sur le sujet méritait en effet de passer par des outils inédits…

Lire l’article de Nicolas Gary du 11 avril 2016, site Actua Litté

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le site de l’auteur

Répartition du droit de prêt en bibliothèque, communication de la Sofia

12,9 millions d’euros répartis aux auteurs et aux éditeurs

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La Sofia procède actuellement à la 10e répartition de la rémunération provenant du droit de prêt en bibliothèque, pour les sommes perçues au titre de l’année 2013. Auteurs et éditeurs se voient attribuer 12,9 millions d’euros, répartis en deux parts égales.
L’abondement versé par la Sofia au régime de retraite complémentaire des écrivains, des traducteurs et des illustrateurs s’est accru de 400 000 € par rapport au précédent versement. Par ailleurs, le total des sommes perçues au titre de l’année 2013 (16 798 090 €) est en augmentation de 335 000 € par rapport à la collecte effectuée au titre de l’année 2012.
On notera que l’abaissement du seuil de mise en distribution à 20 euros a décalé d’une quinzaine de jours le calendrier des paiements : en effet, jusqu’à maintenant les droits inférieurs au seuil de 15 exemplaires d’un livre (soit 30 euros environ) étaient conservés dans les comptes des bénéficiaires à la Sofia. Ces sommes étaient distribuées dès qu’elles atteignaient le seuil prescrit. Même si certains montants sont modestes, la Sofia se félicite d’être, désormais, en mesure de verser leurs rémunérations à davantage d’ayants droit.
Pour les droits 2013 en cours de distribution, 367 536 titres ont été rémunérés pour 5 763 134 livres achetés par des bibliothèques, ces ouvrages provenant de 68 000 auteurs et de 2600 éditeurs. Ainsi, pour chaque exemplaire acheté, 1,97 € sont partagés entre auteurs et éditeurs.

Détail de la répartition

Total des sommes perçues pour l’année 2013 16 798 090 €
Abondement du régime complémentaire de retraite des écrivains, des traducteurs et des illustrateurs 2 404 385 €
Montants déduits pour frais de gestion 1 470 923 €
Montant net mis en répartition 12 922 782 €

Une grande partie des projets informatiques ayant été amortie avant de nouveaux engagements, les frais de gestion de la Sofia sont en baisse : ils passent exceptionnellement de 11.81 à 8.76 % au titre de cette répartition.

Illustration : The library, Vieira da Silva, 1949 (huile sur toile)