Hommage à Michel Gueorguieff

Michel Gueorguieff, portrait de Studiodelemotte

Michel Gueorguieff était l’un des acteurs les plus présents de la vie littéraire dans la région. Il n’était pas seulement directeur du Festival International du Roman Noir (FIRN). Infatigable passeur littéraire, il ne cessait d’animer des cafés littéraires. Son maître mot était le partage. Il savait nous passionner pour tous ces écrivains magnifiques dont il avait découvert les livres, des plus modestes aux plus illustres. Et poursuivre longtemps les discussions, au décours d’une rencontre ou d’un festival.

Il défendait aussi la cause des auteurs. Il avait participé à l’élaboration de la Charte des manifestations littéraires en Languedoc-Roussillon. Et il n’en avait pas seulement été l’un des tout premiers signataires, il avait décidé de rémunérer les auteurs qui interviendraient en débat pendant son festival. Une attitude si peu fréquente en Languedoc-Roussillon que beaucoup d’auteurs ouvraient de grands yeux en apprenant la chose. Je me souviens de sa joie quand il m’avait annoncé qu’il avait pris cette décision et qu’il allait la mettre en actes. Pure jubilation. Il savait à quel point les écrivains qui tentent de vivre de leur plume dansent sur la corde raide.

Enfin, ne l’oublions pas, Michel, c’était aussi l’homme du courage politique, celui qui avait osé accueillir et soutenir un auteur de noir particulièrement pestiféré, Cesare Battisti. C’est à Frontignan qu’on a pu voir Battisti en visioconférence, avec le parrainage, toujours indéfectible également, de Fred Vargas.