Nos attrapes-rêves, de Carole Menahem-Lilin

Nos attrapes-rêves, nouvelles, Les éditions Via Domitia, Montpellier, novembre 2023
15 illustrations peintures d’Eve Grenet

De tous âges et immergés dans des mondes tous différents, les personnages des nouvelles de Carole ont pourtant une même quête : s’engager – sans renoncer à leur intime fantaisie ni à leurs questionnements. Attraper leurs rêves, ou se laisser rattraper par eux.
Les figures qui habitent les toiles d’Eve semblent plongées dans une méditation yeux ouverts, qui interroge, elle aussi, le monde.
Le hasard, qui dans les œuvres de ces deux artistes fusionne le sensible et le symbolique, ouvre parfois de saisissants raccourcis.

Quinze nouvelles donc, autant de toiles. Carole et Eve ont découvert avec délectation combien leurs inspirations pouvaient se faire écho. Ce recueil vous invite, en trente déclinaisons, dans leurs univers.

 

EXTRAIT – in Nomades

– Je vole ! dit Mona.
Mona vole, c’est vrai. Hissée sur la barrière, ses pieds, chaussés de sandales à scratch solidement coincés entre les barreaux verticaux, le dos bien droit, elle a lâché les mains et ouvert les bras. Maintenant elle les rabat et les soulève alternativement, à la manière de deux ailes. Pas trop haut ni trop fort tout de même, pour ne pas basculer en arrière. Son petit visage doré se tourne à droite puis à gauche, menton levé elle prend le soleil, yeux fermés elle attend le vent ; elle saisit, dans ce soudain moment bleu, l’intensité des courants ascensionnels et la plénitude du monde.
– Je vole ! répète-t-elle. Elle est heureuse. Pourtant, son petit nez doit se plisser et ses grands yeux se presser fort, pour empêcher les larmes de pleurer.

Ça, c’est moi qui ajoute. Moi, sa mère.
La journée avait mal commencé. J’avais reçu les résultats de l’examen la veille. Insatisfaisants, ces résultats, avait dit mon médecin au téléphone. Comme si c’était moi qui étais en faute. Comme si j’avais échoué à l’examen de la vie.

Ce lieu où tu aurais prévu de te rendre n’a pas de nom, de Françoise Renaud

Ce lieu où tu aurais prévu de te rendre n’a pas de nom, récit, collection Petites Proses, éditions KDP, juin 2023

 

Cet attachement qui relie les deux femmes de ce récit est indéfectible, il survit à toute forme d’événement ou d’accident. Il survit à l’eau et au vent. Il survit à l’éloignement et à la fièvre. C’est une histoire de corps qui porte, de chair qui enfante. L’une de ces femmes reste attachée au lieu où s’est toujours déroulée la vie pour elle et pour sa famille tandis que l’autre née d’elle n’a qu’une soif : partir loin, se détacher de la branche. Un besoin, un destin — devenir elle-même. Et elles n’auront de cesse de se perdre et de se rejoindre dans les lacis du réel, du rêve et du demi-sommeil.

 

 

PRÉSENTATION VIDÉO

 

EXTRAIT

tu ne le sais pas
mais j’aurais fait n’importe quoi pour te rejoindre, j’aurais été jusqu’à Londres ou Bangkok ou Manille

.

j’aurais marché dans les rues bruyantes en quête d’un havre, j’aurais marché longtemps au flanc des échoppes jusqu’au marché flottant de Taling Chan où j’aurais acheté des fruits de nom et d’aspect inconnus, j’aurais chassé une part de ma peur pour montrer un autre visage, tout en mangeant les fruits j’aurais regardé les pirogues qui glissaient sur le fleuve jaune
et la nuit qui tombait

 .

rien que pour te revoir
j’aurais été au bout du monde, j’aurais escaladé les montagnes les plus escarpées, franchi les déserts les plus stériles, j’aurais été à Vancouver ou à Valparaiso, j’aurais marché au flanc de la mer seule ou avec un compagnon de fortune, un voyageur rencontré par hasard qui m’aurait accompagnée jusqu’à ce point-là du voyage parce que j’aurais été trop ignorante et trop effrayée pour le faire seule,
dans l’instant où j’aurais distingué ta silhouette à l’autre bout du quai j’aurais couru vers toi pour te serrer dans mes bras,
à ton côté je me serais enflammée pour l’aspect sauvage des îles vertes ou pour le pittoresque du ciel brûlant derrière les hautes maisons riches en couleurs, des paysages que je n’aurais jamais vus auparavant et qui m’auraient séduite infiniment

 

La Fille des Hauts Plateaux, de Françoise Barry

La Fille des Hauts Plateaux, éditions TDO, avril 2023

Cantal, Aubrac, Cévennes, Grands Causses… Margeride. Une région naturelle et historique, physique et troublante. Parfois merveilleuse. Dure, souvent. Surtout sous l’occupation.
Dans ce contexte, Pauline, brillante à l’école et belle comme l’aurore, aide sa famille à résister à l’âpreté de la vie à Bellecoste, un hameau des hauts plateaux. Son instituteur, touché par son abnégation, la prend sous son aile. Il l’aide à préparer le concours d’institutrice et lui trouve un travail chez ses parents, commerçants à Saint-Alban-sur-Limagnole. Un village aux allures de métropole, pour la jeune fille. Pauline est jeune encore… Elle ignore les délateurs, les prédateurs, certaines ombres de la vie… À la Kommandantur, bien sûr. À l’hôpital psychiatrique où elle intervient parfois, aussi. Peut-être plus près encore…

À travers l’histoire de la jeune Pauline, Françoise Barry traite les thématiques de la ruralité, la psychiatrie, l’occupation et l’amour avec talent.

 

EXTRAIT

A 14h, Pauline se décida à rencontrer François Tosquelles, le fameux psychiatre catalan. Avant de pénétrer dans le château, elle se força à visiter le cimetière sous les cyprès où elle n’avait jamais osé entrer. Un infirmier lui avait expliqué que dans la majorité des asiles d’aliénés, on enterrait presque clandestinement les malades. À St Alban, le personnel, même des patients proches de la défunte ou du défunt, assistait à l’enterrement. Un hommage était rendu à chaque disparu. Trop souvent, les familles étaient absentes… Elles avaient honte d’avoir enfanté un fou, comme s’il était un criminel.

Ce lieu était entouré d’un mur de pierres sèches. De petites croix en bois, noircies par les intempéries, signalaient les tombes des aliénés. Elle s’approcha. Certaines portaient une plaque émaillée sur laquelle était gravé un nom, celles-ci étaient destinées aux religieuses décédées. Les quelques arbres au fond de l’enclos étiraient leurs branches nues vers un ciel sombre. Plus loin, des cyprès. Solitude, désolation, vide. La jeune fille pensa à ces morts sans nom, sans généalogie, sans histoire. Hommes et femmes abandonnés, remplis d’humilité et humiliés. Ils avaient disparu sans laisser de traces, songea-t-elle, errant comme des âmes en peine. Ils étaient partis vers l’inconnu, personne pour leur tenir la main. Suspension du temps par-delà un passage où la vie et la mort ne font qu’un.

Elle frissonna. Elle quitta le cimetière le cœur lourd, un nuage laissa échapper de grosses gouttes. L’étudiante pressa le pas pour se mettre à l’abri. Elle raconta au psychiatre sa visite au cimetière, sa peine de constater cette hiérarchie dans la vie comme dans la mort.

– Dans celui de Cadillac, en Gironde, expliqua le Dr Tosquelles, aux côtés des malades décédés, on trouvait d’autres parias tels que les Gueules cassées de la Grande Guerre, rejetés par leurs propres familles. A St Alban, bien avant mon arrivée, nous avons reçu des Poilus devenus fous. Le fils d’un prix Nobel avait été banni de chez lui. A son retour de la guerre, il montrait des signes de folie.

 

épiStellaires, un recueil de Pierre Ech-Ardour

épiStellaires, poésie, Editions Phloème, mai 2023
illustration de couverture : encre de Jean-Marc Barrier

 

« épiStellaires » est ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le dépli d’une pensée poussée à l’orbe du confin. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, maintenant perpétuels leur vastité et leur respir. Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, « épiStellaires, » est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.

 

EXTRAITS

Depuis l’ombre qui accompagne l’apparent mutisme des arbres, abondent avec la semblance de ta voix cristallines les nuits apaisées. Palpable et visible émane buccale et lumineuse la musicalité de nos silences. Ici nommer les sens éveille leur résilience.

 

Déceler par la lumière de tes yeux l’envol du cœur
serein dévisager de tes apparaissances la couleur
en le don du regard farde le khôl miroité le ciel

À pleine bouche avec partage d’allègre élégance
épousent fusionnels nos souffles les mots
abstraites fissures en écho de nos utopies

Au capiteux vent bleu fleurant ta chevelure
odorante oint l’aurore graciles tes épaules
d’aromales étoiles comme parfum d’existence

Court joueur le rêve sur les ridules de ton teint
harmonique effleurement d’innés linéaments
amadoue nos frémissements la succulence

De l’emmiellé suc du fruit de songeurs déserts
inéclose appétence à te boire en plénitude
goûte nu mon inavoué baiser levantines tes lèvres,

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Martienne ?, de Janine Teisson

Martienne ?, roman, éditions Chèvre feuille étoilée, mai 2023
couverture : Marion Béclu

Elle atterrit en 1948 chez des humains qui ne l’avaient pas invitée, elle va tenter de se conformer, de se faire oublier, mais décalée, bizarre, elle reste martienne, incapable d’entrer définitivement dans les moules destinés aux femmes, en temps de patriarcat.

Récit d’une vie qui va vers l’affirmation de soi, c’est aussi un récit d’aventure,une histoire burlesque ou grave, parallèle à la grande Histoire avec ses montées vers les indépendances, ses inventions et ses horreurs.

 

 

 

 

EXTRAIT

1948
Par la fenêtre on voit la Méditerranée. Allongée sur la table de la cuisine, une femme pousse dans le monde une créature pesant un peu plus de trois kilos, rouge, gluante, fendue entre les jambes, le pouce enfoncé dans la bouche. Le vieux médecin du quartier fait l’âne, la grand-mère fait le bœuf et la mère ne la regarde pas. Elle ne l’a pas désirée, pas invitée, mais ça ne fait rien, la créature décide de rester quand même.
Sa mère la laisse gonfler dans son berceau en la manipulant le moins possible. Le père est loin. Il est malade. Dans cet après-guerre, les jeunes gens, mal nourris, ont la tuberculose.
Lorsque l’enfant s’éveille de ses longs sommeils, elle a l’impression de tomber. Rien ne la soutient. Elle hurle : Quelqu’un ! Quelqu’un ! Elle en perd le souffle. Ils ne viennent pas. Ils n’aiment pas les cris. Elle a compris. Elle ne hurle plus. Elle se concentre sur ses mains. Courbettes, virevoltes, mouvements d’ensemble, raideurs dressées, envols, ramassements, ploiements caoutchouteux. Elle rit.
La nuit, la solitude est plus difficile à apprivoiser. Bras ligotés sous la couverture bordée serrée, elle est tout entière tendue vers son salut : convoquer ses mains, les faire danser dans sa tête, s’accrocher à leurs arabesques afin que cesse la descente du couvercle noir qui l’écraserait. Elle lutte contre le néant qui l’enserre avec ses inventions minuscules, ses balbutiements silencieux.
Ils disent : elle est sage. La mère oublie l’heure du biberon.

Faute de contraception, la créature présentée ci-dessus est l’un des 77153 petits humains projetés dans la vie en France, cette année-là, en plein baby-boom.

La intuición del agua, L’intuition de l’eau ou Panta Rhei, de Nicole Barromé

La intuición del agua, L’intuition de l’eau ou Panta Rhei, poésie bilingue, espagnol d’Argentine – français, Editorial Leviatan, Buenos Aires
avec 10 photochimères de Hugo Heredia

 

/ Panta Rhei / attribué à Héraclite signifie « Tout s’écoule » dans le sens de « Tout passe, tout change ». / Dans les mêmes rivières, nous entrons et n’entrons pas, et sommes et ne sommes pas (les mêmes) /…

Avoir l’intuition et la force de l’eau, s’écouler et pénétrer le moindre interstice pour créer, générer, vivre.

 

article dans La Gaceta,San Miguel de Tucuman, Argentine, pour le 19e Mai des lettres

 

 

EXTRAIT – On Voudrait

… et les si permettent d’attendre en suspens

que la réalité soit en une vision agrandie
la forme phare du désir

le meilleur instant

séparation ou union
au détour d’une rue

au cœur d’un parc
le silence

la conjecture pressée d’exister
parfois avec des lignes molles

appartenant aux zombies
avec l’incertitude de la métamorphose

en peut-être rien
où se profilait l’heure exquise

ou berçant le miracle
au commencement de l’ère du Verseau

Ailleurs est plus beau que demain, de Béatrice Bourrier

Ailleurs est plus beau que demain, roman, Éditions Maïa, avril 2023


C’est arrivé d’un coup et la vie de Dona a basculé. Après la sidération et le désespoir, elle choisira le combat et la liberté d’écrire son destin ou comment passer de l’aliénation à la volonté d’être soi.
Un bouleversant roman d’une renaissance, quitter la ville, découvrir les possibles et l’ailleurs, un voyage en soi et vers l’inconnu, écrit dans une langue où l’émotion côtoie l’humanité.

 

 

EXTRAIT

Comment supporter que le scintillement des étangs dans l’azur limpide continue après moi ? Je file vers la Méditerranée, Palavas et ses palmiers de riviera. La silhouette majestueuse de l’abbaye romane de Maguelone, souveraine en son île au milieu des eaux saumâtres, me donne envie de la bombarder. Exploser cette beauté, anéantir mille ans d’architecture et de foi, de Gloria et d’ex-voto pour qu’elle disparaisse avec moi, se disperse aux enfers, se pulvérise dans ma désintégration, noyée dans la vase lagunaire. Des flamants roses, comme s’ils pressentaient le vent du boulet, se sont élancés dans une envolée incarnadine et gracile. La beauté du monde me fait mal. De jeunes mouettes me survolent en riant quand l’une d’elles, trop jeune ou kamikaze, s’écrase sur mon pare-brise dans un bruit mat qui me fait gueuler. Elle laisse une traînée écarlate sur le verre qui ensanglante mon paysage. J’ai le cœur qui tape comme un bourdon dans ma poitrine. Cette bestiole était vraiment trop conne, son sacrifice ne m’a même pas défoulée. Je rentre chez moi.

Le Codex de Théo – Barbe Noire, tome 2, de Mylène Lambert

Le Codex de Théo – Barbe Noire, tome 2, bande dessinée, éditions Kennes, février 2023
 

Pour Théo, jeune collégien, tout roule, et il ne conçoit pas la vie sans s’amuser. Pourtant, quand il découvre qu’un enfant de son école est battu, il décide avec Lucie et Paul, sa Théo team, de venir à son secours. Heureusement qu’en se confiant à son journal invraisemblable, il va pouvoir démêler le vrai du faux pour avancer dans une enquête qui le confronte à des ennemis puissants, qui ne sont pas ceux qu’il pense à première vue.

Cette BD aborde sous la forme d’une aventure drôle et avec du suspense, le thème de la violence intrafamiliale.
Une fiche pédagogique en fin d’album donne des informations officielles et insiste sur le fait que la violence n’est pas légale, qu’il faut briser le silence, et alerter autour de soi des autorités de confiance. Des valeurs universelles comme la solidarité ou le bien-vivre ensemble sont mises en avant.

 

 

Mystisorcière et Proutidragon, de Mylène Lambert

Mystisorcière et Proutidragon, album jeunesse, éditions Les Presses Littéraires, avril 2023
pour les tout-petits (20 X 20, 32 pages)

Saperlipopette des pépettes !
Tit’fée est prisonnière de Proutidragon.
Pour dompter ce dragon qui pète, Mystisorcière prépare sa recette secrète aux champipis, euh… aux champibonbons.
Mais crotte de bique magique,
se produit une surprise fantastique !

Une histoire en rimes pour les enfants de 2 à 6 ans, qui fait rire tout en illustrant comment unir nos différences face à l’adversité peut provoquer une chouette amitié.

 

L’inquisitrice, de Joëlle Wintrebert

L’inquisitrice, science-fiction, Ours Éditions, avril 2023

Sur la Terre dévastée par la sécheresse, des préceptes stricts ont été édictés pour la sauvegarde de tous.
Une nouvelle forme d’Inquisition contrôle le respect de la loi.
Quand une dénonciation semble accabler un village perdu dans une lointaine campagne, l’Inquisition envoie une enquêtrice.
Reste à découvrir si l’accusation est fondée…

 

 

 

 

 

 

Vous direz que je suis tombé, de Jean Azarel

Vous direz que  je suis tombé, (Vies et morts de Jack-Alain Léger), biographie, éditions Séguier, avril 2023

fait partie des quatre ouvrages finalistes du Goncourt de la biographie Edmonde Charles Roux 2023 dont les résultats seront proclamés le 11 mai au restaurant Chez Drouant

L’histoire à tiroirs d’un homme qui fut tour poète et chanteur avec l’album pop et culte « Obsolète » sous le nom de Dashiell Hedayat, romancier à succès (« Monsignore », 350 000 exemplaires vendus en France, traduit dans 27 pays, adapté à Hollywood), pamphlétaire visionnaire (« A contre Coran »), poète ( « Jeux d’intérieur au bord de l’océan »), femme  de lettres signant Eve Saint Roch (« Prima Donna »), écrivain beur sous le pseudo de Paul Smaïl (« Vivre me tue »), précurseur de l’autobiographie trash (« Autoportrait au loup »), chroniqueur d’opéras sous la plume d’Aziz Al Kateb, mais encore gauchiste traité plus tard de taupe d’extrême droite, bipolaire amoureux fou de sa mère, personnalité à scandales et honnie par une bonne part de la critique  …
Un grand écrivain contemporain s’est suicidé par défenestration le 17 juillet 2013.

Avec les témoignages, contributions, apparitions de Dominique Noguez, Philippe Sollers, Bob Dylan, Jérôme Garcin, Francis Bacon, Blandine De Caunes, Bertrand Burgalat, Marcel Proust, Mohamed Ali, Cécile Guilbert, Marc Cholodenko, Claire Taittinger, Yukio Mishima, Philippe Muray, Mozart, Maren Sell, Jacques Henric, Le Caravage, Michel Leiris, Oedipe et Narcisse,..

Une bio pas comme les autres, entre sociologie, psychanalyse, sexe, drogues et pop music, avec les arts et la littérature pour crédo.

 

EXTRAIT

« En 1976, Robert Laffont publie Monsignore que Léger a écrit par un heureux concours de circonstances. Flash-back. Lors d’une première rencontre, le producteur américain David Niven Jr recule devant l’adaptation au grand écran de Mon premier amour, et demande à son interlocuteur s’il n’a pas autre chose de plus jubilatoire à lui proposer. Il existe une glorieuse incertitude de la littéarature comme du sport. Dans l’avion retour, léger trois lignes dans Le Monde sur une affaire trouble dans laquelle se trouve impliqué un prélat du Vatican. Il torche une esquisse du futur Monsignore. Cette fois, Niven est enthousiasmé, persuadé qu’un auteur à succès français parlant du pape va faire un carton aux Etats-Unis.

Best-seller inattendu, le livre va bouleverser la vie de Léger. Parodie de polar américain, roman à la Dumas, avec prêtre play-boy, escort-girls et mafiosi, malgré ses cinqcents pa ges bien tassées, il rencontre l’adhésion de trois cent cinquante mille lecteurs, puis est traduit en vingt-trois langues….

Voilà Léger riche, génial, adulé. Ce succès surpise lui permet de mener grand train. Il dilapide son argent en agapes, organise moult bombances, achète sculptures, tableaux, savoure des jours radieux, « habité par cette sorte d’allégresse insolente qui fut naguère le sceau d’un certain XVIIIè siècle » soulignera avec justesse l’écrivain Marc Villemain. »

 

Colette Richarme (1904-1991), une artiste en quête d’absolu, ouvrage collectif, contributions de Françoise Renaud

Colette Richarme (1904-1991), une artiste en quête d’absolu, ouvrage collectif, coffret en deux volumes, éditions Deuxième époque, février 2023

Il a fallu plusieurs années d’effort, de concertation et de passion autour de l’œuvre de cette artiste pour que paraisse cet ouvrage collectif très impressionnant en deux volumes couleurs rassemblés en coffret et d’un format original (20 x 26) adapté à la reproduction des œuvres. Une publication dirigée par Jean-Luc Bourges (conservateur du musée d’Albertville) et Régine Monod (présidente de l’association Richarme). L’ouvrage est édité chez Deuxième époque.

Françoise Renaud a contribué avec bonheur à ce travail, écrivant sur des sujets librement choisis : lacs, pietàs, amitié avec Joseph Delteil, expérience d’écriture de sa biographie poétique de Richarme (Au-delà du blanc, CLC éditions, 2010), évocations musicales du peintre, autant d’articles devenus contribution à cet ouvrage d’une grande richesse porté par 40 auteurs et près de 750 œuvres.

EXTRAIT

N’aimerais-tu pas écrire des petits textes autour de son œuvre pour des événements, des expositions ? Toujours aux aguets et sensible aux propositions de hasard, je m’étais engouffrée dans la brèche.

Mais rien n’est jamais gagné d’avance. À chaque projet d’écriture comme à chaque aventure amoureuse, il faut tout recommencer. Et qui pourrait dire si l’élan arrivera et se prolongera, si les mots sauront envahir la page pour décrire les saisons, les joies, les jours difficiles, les vignes autour de la maison, les ciels, les neiges subites, l’atelier et sa lumière particulière, les tableaux en chantier ? Les mots sauront-ils donner idée des différents visages de la femme devant son chevalet et des états véritables de son âme ? Au commencement du travail, on ne peut rien promettre.

 

présentation complète ici sur le site de Françoise Renaud
 site de Colette Richarme

 

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