Blanche, châtelaine du Gévaudan, d’André Gardies

Blanche, châtelaine du Gévaudan, roman, TDO éditions, juillet 2020

Valbrèges, le château merveilleux que découvrit Paul Fréval quand il était enfant et qu’il n’a jamais oublié. Des années plus tard, comme un rêve qui se réaliserait, il y séjourne en résidence d’écriture, invité par la comtesse Blanche Maufoid, née de Ségouzac. Outre le roman sur lequel il travaille, Paul Fréval devra réaménager la vaste bibliothèque familiale et faire le tri dans les papiers et documents du défunt Marquis, le père de Blanche. De conversations en conversations il devient bientôt son confident avant d’en être l’amant en dépit de leur différence d’âge.
Mais l’implication de chacun dans cette relation amoureuse ne tarde pas à se déséquilibrer…

Une histoire où il est question d’une femme d’un certain âge qui, du fait de sa naissance et de son éducation, sera toute sa vie à contretemps, jusque dans ces dernières amours. Le tout sur fond d’éoliennes.

 

EXTRAIT – chapitre 1

Tout un luxe de cheminées, de lucarnes, de pans coupés, de toits coniques, ceux des tours d’angle, ceux des échauguettes, se découpe sur le ciel et miroite sous l’éclat des écailles d’ardoises. Un véritable château de contes de fées.
C’est ce que découvre l’homme qui a garé sa 2CV sur le bas-côté de la route, qui, les mains sur le volant, s’attarde un instant avant de s’extirper de son siège puis de traverser la chaussée. Il longe le haut mur d’enceinte qui court sur plus de deux cents mètres, tout en cherchant à regarder par-dessus. De temps à autre il s’arrête, se dresse sur la pointe des pieds, tend le cou, sautille sur place. Tout juste s’il aperçoit le faîte du toit que masquent les frondaisons des grands arbres.
Bientôt, là où le mur s’abaisse légèrement, il prend appui des deux mains, engage le bout de ses chaussures de marche entre deux anfractuosités et, d’un coup de rein, il se hisse. Ayant gagné une quarantaine de centimètres, il a enfin sous les yeux l’arrière du château planté au cœur d’un vaste parc. Lire la suite…

Le cabas de madame Rita, de Marie-Hélène Lafond, avril 2020

Le cabas de madame Rita, roman jeunesse, éditions Averbode, avril 2020

Madame Rita est une petite dame qui habite seule Rue des Rosiers. Lorsqu’elle sort, elle emmène toujours un immense cabas à carreaux. Il parait qu’elle lui parle… Aujourd’hui, c’est jour de marché. Olivia rejoint ses copains, Théodore, Dimitri et Quentin sur le mur des remparts. Les quatre compères ont en effet décidé de percer le mystère du cabas de Madame Rita !

 

EXTRAIT : Rendez-vous au marché

Essoufflée d’avoir couru, Olivia arrive enfin sur le haut des remparts. Quentin, Théodore et Dimitri sont déjà présents, assis sur le parapet, les jambes dans le vide. Ces trois-là sont les meilleurs copains d’Olivia. Les trois mousquetaires comme les appelle sa mère.
– Désolée, lance Olivia en reprenant son souffle. Elle est déjà arrivée ?
– Non pas encore, répondent en cœur les trois garçons.
Olivia se penche par-dessus le mur. Comme tous les samedis, c’est jour de marché sur la place du village en contrebas.
Les forains s’interpellent et se saluent. Leurs étals regorgent de produits du terroir (huile d’olive, gâteaux, charcuterie, fruits et légumes, miels, confitures…etc.). Tous plus odorants et colorés les uns que les autres. Un vrai plaisir pour les yeux et le nez !
Malik échauffe sa voix. Il harangue les premiers passants de sa voix de stentor « Du beau, du bon et du pas cher ! » Juste à côté, Gaston finit de monter sa pyramide d’oignons doux, tandis qu’à sa femme Marie suspend des chapelets d’ail tressé. Un peu plus loin, un poissonnier rafraîchit sardines, maquereaux et tranches de thon rouge en jetant de la glace pilée dessus.
Pour l’instant, les allées sont relativement vides. Tout à l’heure, les touristes, aisément reconnaissables, leurs tenues décontractées et leur visage rose bonbon, vont envahir le marché, si nombreux que le moindre déplacement ressemblera au parcours du combattant.
– Vous l’avez vu ? demande Olivia, en se penchant dangereusement par-dessus le muret.

Lili, La première femme de Vitruve, d’Isabel Lavarec, juin 2020

Lili, La première femme de Vitruve, récit fantastique (manuscrit primé par Arts et lettres de France, 2019), éditions Encre Rouge, 2020

Jason est mort il y a un an. C’est l’occasion, pour son épouse Lili, sa famille et ses amis d’enfance, de se retrouver afin de se soutenir lors de ce triste anniversaire. Tandis que les soupçons d’une amie inconnue pleuvent sur la veuve, Lili égrène ses souvenirs qui pourraient bien faire la lumière sur les derniers moments de vie de Jason.
Quelques temps auparavant, Lili avait été soudainement séparée de son ombre. C’est cet événement, hors du commun, qui allait précipiter le destin.

Lili, La première femme de Vitruve est un récit fantastique où les ombres s’incarnent et entrent en concurrence avec leur ancien corps. Mystère, humour, poésie et philosophie s’y choquent et s’entrechoquent.

La prophétie de Guilhem de Montpellier, de Jean-Luc Fabre, mai 2020

La prophétie de Guilhem de Montpellier, roman historique, éditions De Borée / Centre France Livres, 28 mai 2020

En 989, le chevalier Guilhem prend possession de la colline pierreuse du Montepestelario, dont lui a fait don le comte de Mauguio quelques années plus tôt.
Il a l’ambition d’en faire une grande cité et offre sa protection aux marchands et aux changeurs de monnaie, pour qu’ils l’aident à réaliser ce rêve.

 

EXTRAIT

Le Dimanche 24 février 989 …
Du haut de la colline du Montepestelario, Guilhem regardait passer de fins nuages venus des montagnes, qui s’évanouissaient avant d’atteindre l’île de Maguelone.
Le comte de Mauguio venait de mourir et il avait aussitôt tenu à venir jusqu’ici pour lui rendre grâce de la donation par laquelle il avait fait de lui le maître des lieux.
Il se leva, se dirigea vers son cheval et sortit de son fourreau sa lourde épée de chevalier, qu’il planta dans le sol devant lui.
Fichée entre deux dalles de calcaire, avec sa garde très large terminée par deux boules d’acier, elle formait une croix.
Posant une main dessus, il déclama gravement :
« Aujourd’hui, je jure qu’ici naîtra une cité et que quiconque m’aidera à la bâtir, jouira de la protection de ses murs ».

Au bras du Ciel, de Pierre Ech-Ardour

Au bras du ciel, éditions de l’Aigrette (Marseille), 2020
Peinture de couverture : Solitaire d’Anne Slacik. Postface d’Annie Pibarot.

Au bras du ciel est un recueil de poèmes numérotés de 1 à 70, titrés avec des nombres exprimés en hébreu, persan, grec, latin, arabe d’orient et d’occident.
70, valeur numérique de la lettre hébraïque Ayin, signifiant « Œil et Source ».
Soixante-dix poèmes, tels le nombre des nations, les langues de Babylone, les sages de la traduction, les compagnons du prophète, les années d’exil, les révélées faces, suscitent et accompagnent, avec allégeance, par de dédaléennes voies, l’élévation d’une flamme.

La note d’auteur se conclut en ces termes : Depuis la profondeur du Ciel, témoigne à son bras, mon amour de Vie.

 

extrait du recueil Au bras du Ciel ici
accompagnement artistique Anne Slacik aux éditions de l’Aigrette

  

SANS brise-lames, d’Anne-Marie Jeanjean

SANS brise-lames, prose/poésie, collection Levée d’Ancre, éditions L’Harmattan, mars 2019
Couverture et intérieur : collages de l’auteure

 

Un ouvrage composé de 3 volets (1- Moissons de Ténèbres / 2- NE PAS / 3 – La Marionnette) hantés par un garde-chasse, des absentes, un surprenant « sculpteur ».

« Une écriture dans laquelle l’ordinaire est le théâtre de rencontres étranges (…) Les transformations réelles, rêvées et celles qu’effectue l’écriture nous entraînent dans un processus « dangereux » à l’étrange dynamique. » Christian Cavaillé

 

 

Extrait : Ne pas… (s’étonner)

Enfin, je l’aperçois : silhouette grande et mince, de
dos, portant veste rouge à carreaux. J’accours parmi
la foule, quand peu à peu, « la veste » m’apparaît :
en fait, constituée de ses propres fibres musculaires striées.
… L’écorché du Dr. Fragonard,
de dos, maniant le hachoir dans un geste saccadé d’automate (et dont je vois s’actionner chaque muscle) reste muet à mon cri… et continue à
frapper
sur
le billot.

Lo secrèt de Les, d’Hélène Ourties

Lo secrèt de Les, légende, éditions Sansouire (Nîmes), janvier 2020

Illustrations : Christian Panis (peintre montpelliérain)
Traduction en occitan est de Jean-Claude Forêt (agrégé de lettres, enseigne l’occitan à l’Université Paul Valéry de Montpellier)

 

Le Lez, plus petit fleuve côtier de France, se situe dans l’Hérault. Il abrite une espèce de poisson endémique, unique au monde : le Chabot du Lez.  Découvert officiellement en 1964, cet habitant des fonds caillouteux du Lez est classé parmi les 15 espèces menacées d’extinction en France. Il est donc inscrit dans la Convention Internationale « Natura 2000 » qui œuvre pour la protection des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire, et des zones qui les abritent.
À quelques mètres de la source du Lez, vous pourrez peut-être apercevoir le petit Chabot. Mais qui aujourd’hui connait sa véritable origine ? Pagès, le berger des Cévennes, lui, a une petite idée sur le sujet, voici ce qu’il m’a raconté…

Lo secrèt de Les est la version bilingue Occitan/Français de l’ouvrage paru en 2016  « le secret du Lez » (épuisé).

Extrait

Au matin il partit tôt, d’un pas décidé vers le Lez. Il y découvrit une myriade d’autres petits Chabots ; les poissons ne nageaient pas, tapis sur le fond sablonneux, la tête dans le sens du courant descendant, sans doute pour se nourrir à moindre effort. À son ombre, ils filèrent sous les galets ou dans les chevelures aquatiques. Il plongea ses mains dans l’eau et attrapa sans grande difficulté l’un d’entre eux. Il observa minutieusement le petit animal qui frétillait doucement. Hier soir quelque chose l’avait intrigué à propos de ce poisson, il ne savait pas quoi ; il était venu ici pour trouver une réponse. Soudain le voile se leva… il se souvint de cette nuit extraordinaire à son retour de transhumance… Il sourit…

Enigmatic sound, de François Szabó

Enigmatic sound, in english american, Obsidiana Press (États-Unis), mars 2020

Enigmatic Sound est un recueil en américain de poèmes d’amour à Carole soucieux de la beauté particulière d’une langue étrange qu’est la poésie dans sa formation d’images et de son mouvement cinétique qui ne peut jamais arrêter sa réalité dans son empathie et dynamisme de tous les instants. C’est dans l’entraînant tempo des vagues toujours réitérées toujours s’effaçant puis se recréant que le poème prend vie dans une contemplation toujours neuve.

François Szabó Poet born in Montpellier (France) in 1967, author of more than forty books of poetry in French, American, Catalan, Castellan, Russian and Italian, member of Academy of American Poets, Société des Poètes Français, Poètes Sans Frontières, Poetas del Mundo, 100 Thousand Poets for Change, World Poetry Movement, Autour des Auteurs. Sends a message of faith and hope, love and friendship when all we need in this world is strength and tenderness and poetry can make it always. So, for a better life and harmony. ******Consider for example the lines “and so the lent crescent fine pellicular peal / is for us a celestial vision.” Grammatically correct, yes; using words that exist, yes. But the choice of those words and their ordering is unusual and the strangeness of their juxtaposition gives an elusive quality to the text, the meaning hovering tantalizingly within reach but difficult to grasp. This elliptical daring coupled with the rolling assonance and sonority is what poetry is all about – vivid, provisional, unique and bizarre. It follows in the tradition of English mystics like Hopkins who used that tumble of off-kilter words to great effect: “her earliest stars, earl stars, stars principal overbend us, fire-featuring heaven.” François’ lines “Like was she were / Never woman can be” evoke earlier poets like Blake.

Roger West

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Pulsion vivre, de Françoise Renaud

Pulsion vivre, fragments autobiographiques, collection Petites Proses, éditions Kindle Direct Publishing, mars 2020

Ce livre est issu d’un travail conduit de juin à décembre 2019 au sein des ateliers d’écriture en ligne créés et animés par François Bon (Le Tiers Livre). La proposition générale s’intitulait : Pousser la langue. La bousculer, la déranger, la faire sortir des lieux convenus et des carcans. Moi je pensais : Pousser la vie.

[…] Alors que j’assemblais ces pages, j’ai perçu un bref instant une lumière crue s’allumer en moi et senti le début de quelque chose. Le temps devenait un autre temps. Je pouvais voir la plaine entre les montagnes, entièrement déga-gée et offerte. Et voilà que l’autobiographie se laissait transcender par l’universel. Surtout ne pas attendre, continuer. Et ces bribes que je croyais éparpillées, ces fragments qui m’avaient échappé, semblaient tenir debout et se relier naturellement les uns aux autres, il suffisait de trouver le bon ordre et le juste équilibre, il suffisait d’écouter mon cœur se briser et se recomposer, de suivre la courbure de l’horizon lui-même pour accompagner ce qui était posé là et criait quelque chose comme : Est-ce que j’existe ?

En savoir plus ici

 

 

 

Elles venaient d’Orenbourg, de Caroline Fabre-Rousseau

Elles venaient d’Orenbourg, biographie, collection D’une fiction, l’autre, éditions Chèvre-Feuille étoilée, février 2020

Montpellier, 1894 : deux jeunes filles russes s’inscrivent à la faculté de médecine. Exactes contemporaines de Marie Curie, elles connaîtront elles aussi un destin exceptionnel. L’auteur rend hommage à ces deux pionnières, à qui aucun livre n’avait encore été consacré : Raïssa Lesk, la mère de Joseph Kessel, qui suit son mari dans la première colonie juive d’Argentine. Et Glafira Ziegelmann, première femme admissible à l’agrégation de médecine, interdite d’oral, car c’était une femme. Leur point commun ? Elles venaient d’Orenbourg. Deux parcours, contrastés et révélateurs de la condition féminine au tournant du 19e siècle, racontés avec sensibilité et érudition. Une biographie qui se lit comme un roman. « Aujourd’hui, 16 avril 1894, c’est simple, le nom est court. Lesk. Une syllabe. Plus simple que Ziegelmann avec un e. Le prénom lui est totalement inconnu : Raïsa, un s, deux s ? Trop tard, ce sera un s. Il ne va pas raturer une nouvelle fois. Glafira Ziegelmann était née à Orenbourg, ça c’était facile, Raïsa ou Raïssa Lesk va devoir lui épeler lentement cette ville russe dont il n’a jamais entendu parler : Po no ma rev ka. Heureusement, elle parle assez bien français, comme Glafira Ziegelmann d’ailleurs. Se connaissent-elles ? Il jurerait que oui. » Préfacé par le Professeur Michel Mondain, Doyen de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, qui inaugurera l’amphithéâtre Glafira Ziegelmann pour les 800 ans de la faculté.

Une biographie qui se lit comme un roman.

L’Affaire Stéphanie d’Isabel Lavarec

L’affaire Stéphanie, roman policier, collection rouge,  Ex Aequo éditeur, 2020

Ce roman policier situe l’action dans un contexte contemporain. L’héroïne, en classe de seconde, fait son stage dans un commissariat et un laboratoire de formation de police scientifique. Dans son carnet d’enquêtes, elle note ses ressentis pendant le déroulement de l’enquête qu’elle mène en catimini. Stéphanie, une étudiante a disparu. Un corps est trouvé dans la forêt urbaine avoisinante. Une instruction est ordonnée.
En stage scolaire au commissariat, Halinea, détective en herbe, décide de mener l’enquête en catimini. La considérant un peu trop investigatrice, le brigadier-chef Jacques la déplace dans un laboratoire scientifique et lui lance un défi. Elle le relève. Aidée par ses tuteurs João et Séverine, pour les connaissances, et, de ses amis Xavier et Caro pour les recherches, elle réussit l’épreuve avec brio… ce qui n’est pas du goût de certains qui réagissent parfois violemment.
Malgré les interdictions et les dangers encourus, la protagoniste réussira-t-elle à confondre le ou la coupable ?

L’affaire Stéphanie, nouvelle enquête menée tambour battant par l’héroïne, traite aussi du problème de la phobie scolaire.