Rencontre ouverte à tout public dans une librairie très dynamique
qui offre un apéritif-discussion à l’occasion de la naissance de Martienne ?
un article sur le site ActuaLitté due Nicolas Gary, 16 mai 2023
Cinq ans maintenant que le projet Booktracking a émergé dans l’interprofession, à l’initiative du Syndicat national de l’édition (SNE). Derrière ce nom de code se cache un outil informant sur les sorties de caisse — autrement dit, les ventes de livres en quasi temps réel. Un effort de transparence promis, désormais doublé d’une mission d’écoresponsabilité.
Autre lien : Dossier du 11 mai 2023 : Booktracking, outil de suivi des ventes de livres
Photographie site Actualitté, 16/05/2023
une communication de Joëlle Wintrebert
On s’en rendra compte probablement plus tard, il est l’écrivain français le plus important de la période. Il propose une vision du monde complète et homogène, sans rien laisser de côté, en rassemblant et harmonisant des univers aussi vastes et divers que la Chine, la Grèce, le 18ᵉ, la peinture, la poésie, la musique, la religion catholique, la sexualité ou la politique. Toujours sous forme d’ouverture, il offre à lire ou regarder, notamment grâce à un sens consommé de la citation, nombre d’écrivains, penseurs et artistes : « Il n’y a qu’une seule expérience fondamentale à travers le Temps. Formes différentes, noms différents, mais une même chose. Et c’est là, précisément le roman. » Audace de pensée, originalité, esprit critique, sens de la formule, de l’esquive et de l’attaque. Avec lui, la poésie n’est pas séparée de la pensée, ni de l’action. Il ajoute, provoquant : « La poésie, c’est la guerre. » S’inspirant de Sun Tzu : « Si vous connaissez vos ennemis et que vous vous connaissez vous-même, mille batailles ne pourront venir à bout de vous. » Sa stratégie est clairement posée : « Ce que l’ennemi attaque, je le défends, ce qu’il défend je l’attaque. » Le difficile bien sûr est de connaître l’ennemi. Il le décrit dans Éloge de l’Infini : « Car l’Adversaire est inquiet. Ses réseaux de renseignement sont mauvais, sa police débordée, ses agents corrompus, ses amis peu sûrs, ses espions souvent retournés, ses femmes infidèles, sa toute-puissance ébranlée par la première guérilla venue. Il dépense des sommes considérables en contrôle, parle sans cesse en termes de calendrier ou d’images, achète tout, investit tout, vend tout, perd tout. Le temps lui file entre les doigts, l’espace est pour lui de moins en moins un refuge. Les mots « siècle » ou « millénaire » perdent leur sens dans sa propagande. Il voudrait bien avoir pour lui cinq ou dix ans, l’Adversaire, alors qu’il ne voit pas plus loin que le mois suivant. On pourrait dire ici, comme dans la Chine des Royaumes combattants, que « même les comédiens de Ts’in servent d’observateurs à Houei Ngan ». Le Maître est énorme et nu, sa carapace est sensible au plus petit coup d’épingle, c’est un Goliath à la merci du moindre frondeur, un Cyclope qui ne sait toujours pas qui s’appelle Personne, un Big Brother dont les caméras n’enregistrent que ses propres fantasmes, un Pavlov dont le chien n’obéit qu’une fois sur deux. Lire la suite…
Le festival s’ouvre avec lectures de la pièce « Puissent nos voix résonner » d’Adnan Lugonic.
Mise en lecture Béla Czuppon, avec Danielle Helme, Alice lacaze, Farida Remada, Noémie Nicoposo, Julien Poncet, Michelle Achour, Lucie Clémens. De l’atelier de La Baignoire.
& « La sœur de Jésus Christ » de Oscar de Summa, lecture Béla Czuppon et François Ceccaldi.
(Re)-présentation des Auteurs et des autrices d’Occitanie dans le cadre de la Comédie du Livre
AUTEURS INTERVENANTS : Sarah Marty, Anna Milani, Gilles Moraton, Muriel Morelli, Didier Thurios et Hélène Zimmer.
ILLUSTRATION MUSICALE : Marion Diaques
PRÉSENTATION : Sylvie Léonard
Juan Pereyra est polyinstrumentiste, créateur du Club de Gamelan de Buenos Aires.
La intuición del agua, L’intuition de l’eau ou Panta Rhei, poésie bilingue, espagnol d’Argentine – français, Editorial Leviatan, Buenos Aires
avec 10 photochimères de Hugo Heredia
/ Panta Rhei / attribué à Héraclite signifie « Tout s’écoule » dans le sens de « Tout passe, tout change ». / Dans les mêmes rivières, nous entrons et n’entrons pas, et sommes et ne sommes pas (les mêmes) /…
Avoir l’intuition et la force de l’eau, s’écouler et pénétrer le moindre interstice pour créer, générer, vivre.
article dans La Gaceta,San Miguel de Tucuman, Argentine, pour le 19e Mai des lettres
EXTRAIT – On Voudrait
… et les si permettent d’attendre en suspens
que la réalité soit en une vision agrandie
la forme phare du désir
le meilleur instant
séparation ou union
au détour d’une rue
au cœur d’un parc
le silence
la conjecture pressée d’exister
parfois avec des lignes molles
appartenant aux zombies
avec l’incertitude de la métamorphose
en peut-être rien
où se profilait l’heure exquise
ou berçant le miracle
au commencement de l’ère du Verseau
Lecture des extraits : Passe Ouest / Ikaria LO ( Ikaria le nom de son bateau, LO pour Lorient son port d’attache), Comme du vivant d’écume, Papy Beat Generation co-écrit avec lui et Lucien Suel.
Alain Jégou était un routard des mers, poète et auteur de polars, défenseur des pêcheurs bretons et de tous les « damnés de la terre », ami du poète cheyenne Lance Hanson et de Claude Pélieu. Il avait les embruns dans le cœur et la plume.
« Le vent propage sa hargne dans le ciel malléable, sème sa zone, violente l’espace et secoue le pucier des ondées lunatiques…Faut bouger, trépigner, piétiner, sans jamais relâcher, souffler sur ses doigts gourds pour éviter l’onglée, coller son dos à la cloison du tuyau d’échappement, ses arpions sur le panneau moteur et ses pensées dans le confort de quelques souvenances fondantes. »
En attendant 10 jours en mai/la Comédie du Livre – Maison de la Poésie Jean Joubert
En attendant 10 jours en mai/la Comédie du Livre – Maison de la Poésie Jean Joubert
Maison de la Poésie Jean Joubert
78 avenue du Pirée 34000 Montpellier
une contribution à « Les Poètes traduisent les Poètes » (Langues, frontières, poésie / Textes)
une thématique proposée par la Maison de la Poésie Jean Joubert Montpellier
Joca seria pourrait-on dire de la traduction comme de la poésie. La vraie transgression est la fidélité, mais quelle est-elle ? Est-ce sens, forme, rythme, musique ? Sachant que d’une langue à une autre, il n’y a souvent pas d’équivalence ni parfois des sonorités qui ne sont pas en commun. Alors il s’agit de transmettre, non pas des émotions, mais du sens propre à nous faire réfléchir et des images voire une vraie cinématique si le poème à traduire est conçu ainsi. C’est aussi vivre avec le poème, pour citer approximativement Christian Bobin : « Pour lire un roman il faut deux ou trois heures, pour un poème toute une vie ». C’est peut-être un peu excessif, mais pas vraiment faux.
Il me semble trois règles utiles voire indispensables :
Traduire engage entièrement le traducteur. Il a une dette envers l’auteur comme un devoir vis-à-vis du lecteur. Il doit pouvoir renoncer ou repousser l’échéance de la fixation du poème traduit.
Un exemple édifiant des variantes possibles en traduction : le poème La Loreley de Henri Heine, publié par les éditions La Pionnière, en mars 2020, regroupe plus de quarante versions françaises du poème ! Elles ne s’éliminent pas les unes les autres : elles sont complémentaires.
Une question importante : l’édition plurilingue s’avère fort précieuse, au moins le poème en version originale et sa traduction : ne jamais sous ‘estimer le potentiel lecteur.
Savoir que rien n’est figé et que rien n’est perdu quand l’exigence est là.
Ailleurs est plus beau que demain, roman, Éditions Maïa, avril 2023
C’est arrivé d’un coup et la vie de Dona a basculé. Après la sidération et le désespoir, elle choisira le combat et la liberté d’écrire son destin ou comment passer de l’aliénation à la volonté d’être soi.
Un bouleversant roman d’une renaissance, quitter la ville, découvrir les possibles et l’ailleurs, un voyage en soi et vers l’inconnu, écrit dans une langue où l’émotion côtoie l’humanité.
EXTRAIT
Comment supporter que le scintillement des étangs dans l’azur limpide continue après moi ? Je file vers la Méditerranée, Palavas et ses palmiers de riviera. La silhouette majestueuse de l’abbaye romane de Maguelone, souveraine en son île au milieu des eaux saumâtres, me donne envie de la bombarder. Exploser cette beauté, anéantir mille ans d’architecture et de foi, de Gloria et d’ex-voto pour qu’elle disparaisse avec moi, se disperse aux enfers, se pulvérise dans ma désintégration, noyée dans la vase lagunaire. Des flamants roses, comme s’ils pressentaient le vent du boulet, se sont élancés dans une envolée incarnadine et gracile. La beauté du monde me fait mal. De jeunes mouettes me survolent en riant quand l’une d’elles, trop jeune ou kamikaze, s’écrase sur mon pare-brise dans un bruit mat qui me fait gueuler. Elle laisse une traînée écarlate sur le verre qui ensanglante mon paysage. J’ai le cœur qui tape comme un bourdon dans ma poitrine. Cette bestiole était vraiment trop conne, son sacrifice ne m’a même pas défoulée. Je rentre chez moi.