Errances ludiques, de Simone Salgas

Errances ludiques, pochette de 22 planches format 20×30, éditions Coffinières (Toulouse), mars 2021
Illustrations de Bénédicte Coffinières

Historiettes, contes, fabliaux ? Rien à voir avec le Divin marquis, mais tout cela à la fois : ici, l’imagination est au pouvoir. La “folle du logis” n’en fait qu’à sa tête. N’en fait qu’à leur tête, même, car elles s’y sont mis à deux : Bénédicte Coffinières pour les images, Simone Salgas pour les textes. Avec la complicité d’Hubert Beauchamp en metteur en scène pour habiller l’ensemble… Une errance ludique réjouissante et poétique.

 

Simone parle de Bénédicte : « elle pose devant moi un tas de photos. Elle les a prises à la Vieille-Nouvelle (…)
Elle explique : je les colorie
Directement, ce verbe “colorier” ramène à l’enfance, crayons étalés sur la table, espaces dessinés, rouge, vert, jaune, la rage quand la main maladroite dépasse la ligne…
Elle prend une photo, au hasard. Un arbre règne sur la surface : je colorie avec des feutres.
Elle a colorié la photo. Un poteau rose, quelques fleurs vertes. Le bel arbre disparaît.
Elle dit : je m’amuse, c’est un délice. Le coloriage détourne le regard. Ce sont des moments jubilatoires. (…) À chacun son chemin. Prenons le temps. Divaguons en poésie avec elle ! 

 

(les images de Bénédicte Coffinières ont été réalisées à Roquefort-des-Corbières sur des papiers lignés et jaunis appartenant à sa grand-mère.)

 

    

Entre le Zéro et le Un, de Gérard Zuchetto

Entre le Zéro et le Un, poésie occitane, collection Votz de Trobar n° 28, éditions Troba Vox, mars 2021

 « Dans ce second volume d’œuvres poétiques, Gerard Zuchetto explore les chemins de la vie et observe de l’intérieur les chemins de l’âme humaine. Les deux chemins s’y poussent, s’y bousculent, s’y fuient, s’y lient et s’entremêlent, selon l’élan des mots qui ont leur sagesse, reflétant l’anti-hasard duquel René Nelli chanta l’évidence discrète.
L’auteur s’engage dans les pas de Raimbaut d’Aurenga, se jouant de ces mots-mêmes qui se jouent de nous, avec la clarté dans ce qu’il y a de plus clos et mystère dans ce qu’il y a de plus clair, selon un gré poétique franc et limpide. Poèmes de maturité et de jeunesse tenace s’y enchaînent harmonieusement, pour le plus grand plaisir du lecteur. »
(Franc Bardou)

 

Entre le Zéro et le Un
je me suis perdu à te chercher
dans l’univers
de ma folie
et pour l’amour d’un tourbillon.

 

Dans les mots du Trobar, de Gérard Zuchetto

Dans les mots du Trobar, poésie occitane, collection Votz de Trobar n° 31, éditions Troba Vox, mars 2021

La poésie des troubadours est un jardin ouvert où l’on cultive l’excellence, l’art de trobar dans toute sa splendeur, le chant, la joie, la jeunesse, les dames, le plaisir de trouver, et celui de chanter et de courtiser… pour que l’amour ne décline pas.

Gérard Zuchetto nous entraîne dans les méandres de l’élaboration d’un art raffiné dont les chansons abordent les thèmes essentiels d’un mouvement culturel qui, aux XIIe – XIIIe siècles, plonge ses racines dans le monde du sentiment… une façon d’élever l’homme du Moyen Âge vers son avenir.

 

 

D’amor es totz mos cossirier
per qu’ieu no consir mas d’amor…
que d’amor mou qui qu’o dia
so que val mais a foudat e a sen
e tot quant om fai per amor es gen.

D’amour est toute ma pensée
car que je ne me soucie que d’amour…
car, c’est d’amour, quoi qu’on dise que s’élève
ce qui a le plus de valeur dans la folie et dans la sagesse
et tout ce que l’on fait par amour est noble.

 

Cantique de Pierre Ech-Ardour

Cantique, recueil de poésie, Ségust Editions, mars 2021
Illustrations : encres de Chantal Giraud Cauchy

 

Sollicité par l’éditeur en quête d’un recueil « solaire », le projet d’écriture devait défier la morosité générée par la difficile période sanitaire traversée et offrir en lecture un petit ouvrage de poèmes d’amour, enluminé d’œuvres lumineuses, propice à remonter le moral.

Si le « Cantique des Cantiques » a inspiré l’écriture de la poésie du recueil, Abishag la Sulamite chemine ici par de cosmologiques poèmes jusqu’à l’acmé de sa féminité.

Chantal Giraud Cauchy a créé pour ce recueil de flamboyantes enluminures encrées.

 

 

 

Verte sera la Chine, de Danielle Ferré

Verte sera la Chine, roman, éditions Librinova, 2021


Marion Vonnac est écologue. Lorsque son frère, expatrié en Chine, lui demande de sauver un « trésor inestimable » en aidant trois étudiantes à transformer un vieux quartier de Shanghai en écoquartier, elle n’hésite pas. Pour l’Agència, son entreprise, c’est une opportunité.
Mais ce Plan-Shanghai provoque la colère de la Triade, la mafia chinoise…

Un roman intense et inclassable pour voir la Chine autrement.

 

 

EXTRAIT
Où l’on entend le Chien de Terre pousser son premier jappement

Jeudi 15 février. Shanghai, sur la terrasse du 701

Demain, les Shanghaiens iront par milliers faire résonner la cloche du Temple Longhua. Mais pour la soirée du Nouvel An, la plupart d’entre eux – à l’instar de huit cent millions de leurs compatriotes – dînent en famille au son des facéties de CCTV.

Pour autant le Bund est loin d’être désert. Des touristes asiatiques et occidentaux, et aussi des « sans attaches », s’y pressent. Les pétards et les feux d’artifice sont interdits pour cause de pollution, mais les lasers et les publicités sur écrans géants font scintiller le fleuve. Publicités en mandarin ou en anglais, qui rivalisent de rouge pour promouvoir : « voitures pour la campagne », « yaourts amaigrissants », « crèmes pour garder la peau blanche », vrai ou faux « vin château français » … Lire la suite…

Webinaire SCAM SGDL, 9 mars 2021

article publié sur Livres Hebdo, 9 mars 2021

La relation entre auteurs et éditeurs se détériore

Les tensions s’accentuent entre auteurs et éditeurs. Près d’un tiers (31%) des écrivains rapportent entretenir des relations non satisfaisantes, voire conflictuelles, avec leurs éditeurs, selon le 8e baromètre de la Société civile des auteurs multimédias (Scam), élaboré avec le concours de la Société des gens de lettres (SGDL) et publié le 9 mars. Ce taux d’insatisfaction est en hausse de 7 points par rapport à 2018.
Le document, basé sur les réponses de 1086 auteurs à un questionnaire en ligne, dresse un état des lieux détaillé de la situation de la profession et du rapport contractuel et financier qui lie ses membres aux éditeurs. Un auteur interrogé sur trois (32%, en hausse de 3 points par rapport à 2018)  estime que ce lien s’est globalement détérioré au cours des trois dernières années, quand un sur dix pense le contraire.
Dans le détail, les auteurs jugent plus sévèrement le travail fourni par l’éditeur en aval de la production du livre. La diffusion, la reddition des comptes et la promotion sont les tâches les moins bien notées par les sondés. Cette dernière cristallise le plus l’insatisfaction des auteurs : 47% d’entre eux estiment que la mise en avant de leurs livres est principalement le fruit de leur propre travail sur les réseaux sociaux. La note moyenne de satisfaction sur toutes les tâches accomplies par l’éditeur est de 6 sur 10.

Des rémunérations disparates

La majorité des répondants (52%) déclarent que leur situation financière tend à se détériorer, malgré une hausse du taux de rémunération moyen de droits d’auteur par rapport à 2018, à 8,2% pour l’exploitation papier. Ce taux global cache toutefois des disparités assez radicales selon le genre de l’ouvrage. Lire la suite…

Meurtres à Bayonne – Le crabe aux pinces bleues, de Pierre-Jean Brassac

Meurtres à Bayonne – Le crabe aux pinces bleues, roman noir, éditions Le Geste Noir, mars 2021

Marina Samoïlova, jeune lieutenante de police à Bayonne, se voit chargée d’une affaire aussi embarrassante que cruelle.
Deux élèves d’un institut médico-pédagogique des environs de Bayonne sont retrouvés sans vie sur la plage, tandis qu’un troisième a disparu de l’établissement.
Assistée d’un stagiaire atypique, elle mène son enquête dans la limite des faibles moyens dont elle dispose pour faire éclater la vérité.
La multiplicité des protagonistes, l’incite à faire davantage confiance à son intuition qu’aux « évidences » sur lesquelles on tente d’attirer son attention. Elle s’exerce comme nulle autre à entrer dans la tête des suspects.
Le fil conducteur de la tradition chocolatière de la ville guide son cheminement à travers certains réseaux interlopes. Elle devra mettre, dans la balance de la Justice, sa propre existence de policière qui doute.

chez l’éditeur Le Geste Noir

EXTRAIT

En ce matin d’hiver, ce n’est pas le disque pâle, fixé à l’encoignure du ciel bas qui rendra à l’air sa légèreté. Jeté sur les élèves disséminés entre les bâtiments épars, le jour naissant aplatit toute forme sous un drap trempé de grise clarté.

Deux post-ados sont assis sur les marches de pierre du grand escalier, devant l’Institut Médico-Pédagogique Peraspéra. L’un blond, aux épaules larges, répond au patronyme de Friedlander et se prénomme Thomas. On le surnomme Boboche. L’autre, au teint cuivré, est connu ici sous le diminutif de Moumou. Son nom ? Mouloud Moumen.

— J’avais dit à ma vieille que j’aurais des meilleures notes au second trimestre… Ben, ça va pas le faire. J’ai plus qu’à entrer en apprentissage. Faudra bien que j’ramène un peu de thunes à la maison… Elle y arrive pas toute seule.
— Elle fait quoi, ta mère, Boboche ?
— Elle vend des chouchous sur la plage, mais pas en cette saison, tu t’en doutes… — Ça évidemment !
— Alors on rame. On tire le diable par la queue, qu’elle dit. Toi, Moumou, t’as pas à te plaindre, y a du fric chez toi.
— Pas tant que ça. Mais quand même ça va. Sauf que si j’veux un scooter ou un voyage en Algérie pour aller voir mon oncle, ils me disent qu’il faut qu’je bosse pendant les vacances, que j’aide mon père sur les marchés… Hè, Boboche, si on y allait ?
— Dacodac !

Les deux ados quittent les marches du perron où ils s’étaient assis pour bavarder entre le cours de chimie et les deux heures de français. Mouloud Moumen, dit Moumou, aura bientôt dix-sept ans. Il en paraît cinq de plus. Ses grands yeux sombres trahissent un certain dédain ou une lassitude chronique : on ne saurait dire. Mouloud est entré à l’Institut Médico-éducatif (IME) Peraspéra suite à divers faits de délinquance, tels que siphonnage de carburant, vol de voiture et conduite sans permis avec récidive. Élève de 3e horticole, il est le fils d’un marchand de légumes. Quant à Thomas Friedlander, dit Boboche, il n’a que quinze ans. Il est doué d’une audace et d’une agilité verbale qui suscitent l’admiration silencieuse de la plupart de ses camarades. Il est orphelin de père. Issu d’un foyer familial privé de moyens, il est régulièrement accusé depuis l’âge de treize ans de pratiquer le chantage et l’extorsion, ce qui explique sa présence à l’IME Peraspéra.

Pas tout à fait la nef des fous, ouvrage collectif avec Anne-Marie Jeanjean

Pas tout à fait la nef des fous, Cadavre exquis démasqué, poésie, ouvrage collectif, éditions L’Harmattan, collection Levée d’ancre, octobre 2020
Préface de Michel Cassir / 4ème de couverure de Christian Cavaillé
Illustrations : Ahmed Ben Dhiab, Nadim Cassir, Saad Ghosn, Houda Kassatly, José Angel Leyva, Myrta Sessarego

Présentation : Douze auteurs pour un véritable cadavre exquis en trois temps sur l’invitation de Michel Cassir pour « non pas un journal de confinement, la subversion de l’idée même de confinement. Creuser ainsi dans le subconscient collectif une forme d’émancipation ».

 

Poètes participants : Ahmed Ben Dhiab, Antoine Boulad, Michel Cassir, Tristan Cassir, Pauline Catherinot, Christian Cavaillé, Anne-Marie Jeanjean, Claire Lajus, Catherine Lechner-Reydellet, José Angel Leyva, Philippe Raybaud, Antoine Simon.

 

Le Passage à gué du fleuve Amour, de François Szabó

Le Passage à gué du fleuve Amour, poésie, éditions de La Nouvelle Pléiade, février 2021
Illustrations : Monique Ariello Laugier / Préface de Jean-Frédéric Brun


 

Ces lignes pourraient paraître anodines, le journal d’un amour en mots tout simples. Ce serait méconnaître la flamme poétique qui habite François Szabó. Il faut aller plus loin, lire et relire ces pages limpides et frémissantes. Percevoir le souffle passionné qui les fait palpiter.

Chaque strophe est une amande poétique. Enrobée de phrases veloutées qui le mettent en situation, il y a en son cœur un noyau délicieux à savourer. Appréhendons chaque unité, décortiquons-la avec une extrême délicatesse, et nous y découvrirons un distique caché dont la musique et le mystère susciteront dans notre imaginaire de longs échos. On peut d’ailleurs à une seconde lecture voir étinceler une autre gemme enfouie… » (Jean-Frédéric Brun)

 

Quelques exemples :
Faire croître au terreau du monde
La Rosemonde éternelle

Ou encore
Fragilité délicate sublime de la fleur
Maturité rieuse du fruit dans sa plénitude

Ou encore
Toute tentative de vivre
Est signée d’une syllabe de cuivre

Une tribune à signer : « RAPPORT RACINE : NOUS N’OUBLIONS PAS »

Une communication de La Ligue des Auteurs professionnels, février 2021

Un an après la remise du rapport Bruno Racine, rien ne bouge plus. Notre situation économique et sociale n’a jamais même été aussi catastrophique ! Vous êtes donc nombreux et nombreuses à vouloir agir. Des actions sont nées spontanément de toutes parts (BD, audiovisuel, etc.), et ont été plus ou moins bien médiatisées. Mais, malgré des problèmes communs, rien n’avait encore été rédigé pour l’ensemble des créateurs et créatrices, qui sont pourtant unis par un même statut social et fiscal. C’est ce à quoi répond aujourd’hui la tribune « Rapport Racine : nous n’oublions pas » qui nous est proposée par des artistes-auteurs et autrices de tout horizon.

La Ligue des auteurs professionnels a toujours eu la conviction que nous avons intérêt à faire front commun avec l’ensemble des créateurs et créatrices. Nous vous invitons donc à lire cette tribune destinée à défendre tous nos métiers et pratiques artistiques au-delà de leurs différences. Et, si vous vous y reconnaissez, nous vous proposons bien sûr de la signer. Car, bien avant celle de leurs organisations professionnelles, c’est la voix des créateurs et créatrices qui compte !

Ne tardez pas trop, cette tribune doit paraître prochainement dans la presse.

La tribune à signer ici