Derrière les ponts, d’André Gardies

Derrière les ponts, roman, réédition revue et augmentée, éditions du Mont, 2018

Dans chaque ville, il existe ces quartiers éloignés du centre où les rues ne sont pas encore goudronnées, où le ruisseau sert de dépotoir. C’est là-bas « Derrière les ponts ». Il n’y a rien à voir. Mais tout est à vivre. Car l’enfance fait feu de tout bois pour construire l’imaginaire. De la période la plus lointaine, celle des toutes premières années, avec l’école et la maison, jusqu’à l’entrée dans l’adolescence avec ses découvertes de l’amour platonique et de la sensualité de l’été, en passant par les servitudes qu’impose l’économie domestique en ses lieux favoris (cuisine, cave, réserve alimentaire, W.-C., etc.) ou encore par ces espaces de liberté que sont les zones inventées pour le jeu, tous les jeux, Derrière les ponts explore, dans une langue riche de moments éclatants, l’ordinaire des jours, les émois du sexe et du cœur, tente de retrouver, non pas le temps perdu, mais ce qui était en train de s’élaborer peu à peu dans le silence de l’expérience intime et qui faisait sens à travers ce vécu.

 

On peut écouter un entretien autour de ce livre ici sur FM-PLUS, un entretien conduit par Guylène Dubois

site de l’éditeur

Questionner le vivant, la matière et les objets, d’Isabel Lavarec

Questionner le vivant, la matière et les objets, manuel scolaire, SED collection les nouveaux univers, octobre 2017
Illustrations : Nathalie Guéveneux / Domino
Sous la direction Isabel Lavarec. Coauteurs Catherine Janin ; Isabel Lavarec ; Valérie Lézaud.

  • Traiter le programme Questionner le monde du vivant, de la matière et des objets au cycle 2 de façon progressive et adaptée.
  • Aborder de façon dynamique, pratique et concrète le monde du vivant, de la matière et des objets, grâce à la démarche d’investigation.
  • Proposer des activités individuelles et collectives, à travers l’observation de documents, des expériences, des recherches documentaires.

 

Les tondues, de Perrine Le Querrec, chronique de Jean Azarel

Les tondues, texte Perrine Le Querrec, dessins Jacques Cauda, Z4 éditions, 2017
une chronique de Jean AZAREL

La quatrième de couverture donne le « la » époumoné de ces « Tondues » à qui l’écrivaine Perrine Le Querrec lègue ses mots et le peintre Jacques Cauda son crayon à dessin. « N’a-t-on jamais demandé aux hommes s’ils avaient couché avec une allemande, les a-ton transbahutés sur des charrettes à travers villes et villages sous les huées ? A-t-on jugé leur sexualité, a-ton jugé leur chair, leur pénis, leur cœur ? »
Ceux qui se targuaient de clamer hier « Je suis Charlie », auront-ils le cran (sic) de clamer aujourd’hui « Je suis tondu » ?  À défaut de tignasse, je n’en mettrais pas ma main à couper, mais qu’importe…
En un peu plus de trente pages courageuses (merci aussi à l’éditeur Z4), un épisode sinistre de l’histoire de France passe la mémoire enfouie des hommes à la Marie-Rose pour rendre moins lisse le crâne de l’infamie.

En même temps que tombent les chevelures tombent les masques des maîtres de l’exemplarité et rebondit le destin des femmes à travers les siècles. Le duo Le Querrec / Cauda scalpe au sécateur le non dit intemporel des outrages faits au « sexe faible ». Quand l’une écrit avec le vif de ses entrailles, l’autre fomente ses noirs dessins. Perrine s’exprime en urgentiste, Jacques décolore le trait. À chacun, chacune, sa partition dans un témoignage essentiel : donner à entendre pour effacer le silence de la langue, donner à voir pour gommer le silence des yeux.

« Le silence des femmes. Ce silence de la peur de la honte un silence séculaire la langue mordue la tête tondue. Silence reste à ta place attends mon retour attends ton tour sur la ligne brisée de ton départ sans espoir d’arrivée. Et les cheveux tombent et les femmes tombent et la raison tombe et l’humanité tombe et je tombe le corps attaqué au sommet ». Lire la suite…

Comment rémunérer les auteurs ? mise à jour 2017

Comment rémunérer les auteurs ? a été réalisé par l’Agence régionale du Livre Paca en 2008, mis à jour en 2011 collectivement (avec la Charte des Auteurs et illustrateurs pour la jeunesse, du Centre national du Livre, de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture et de la Société des Gens de Lettres) pour tenir compte de la mise en œuvre de la formation professionnelle continue des auteurs.

Pour  télécharger sa mise à jour, c’est ici

 

Bamako, là, de Marie-Laure de Noray-Dardenne

Bamako, là, roman, collection « Romans situés », éditions Yovana, décembre 2017

Jeune étudiante, Ina quitte Paris pour trois mois. En poche, l’adresse de la tante d’Oumar, son charismatique professeur à l’université. Ici, à Bamako, son nom sera désormais Ina Keita. Elle vagabonde, d’abord lentement, comme on s’éveille à un monde nouveau, se perd au gré d’un jeu de l’oie pour mieux apprivoiser la capitale. Sa mission : écrire, tout simplement, puis poster des fragments de sa ville natale à l’énigmatique Oumar.

Portraits de la jeunesse malienne, tableaux d’une cité entre modernité et tradition, récits de ses couleurs, de ses senteurs… En se faisant l’écho de la ville, l’héroïne se métamorphose, trouve sa voie et choisit sa vie. Le lecteur y trouvera lui aussi son chemin : une invitation au voyage, vers une Afrique sans fard.

EXTRAIT

Le petit soir, c’est ainsi qu’on appelle ces deux ou trois heures qui séparent le crépuscule de la nuit de la soirée, où se succèdent dîner, veillée, coucher. Le petit soir, sous d’autres cieux, c’est l’heure de l’apéritif. À Bamako, c’est l’heure où l’on a encore dans les yeux les trois temps qui ponctuent la fin du soleil. Le temps de l’heure jaune, vibrante et enflammée. Celui de l’heure rose, la plus furtive, quand le soleil fond et coule en une mince flaque le long de l’horizon. L’heure rose ne vient pas tous les jours, il faut que le ciel s’y prête, les nuages doivent se retirer juste avant, en s’effilochant. L’heure bleue enfin, comme un filtre, un ralenti. Un bleu d’abord intense, qui se dilue et s’atténue. À l’heure bleue, Ina se trouve presque chaque jour sur la route de Koulikoro, entre Railda et Korofina. Il règne alors une douce panique. Les gens quittent leur travail et se hâtent vers les quartiers excentrés. La route de Koulikoro les dessert sur une dizaine de kilomètres. La foule motorisée, dense et compacte, s’agglomère sur le ruban asphalté. Le changement de lumière rappelle irrémédiablement au motocycliste que l’éclairage de son engin fait défaut. Il faudrait arriver avant la nuit noire. Il y pense, il y pense tous les jours au même moment, à l’heure bleue, mais comme il n’y pense qu’à ce moment précis, il ne fait jamais réparer sa lumière. Harassé, collant, impatient de rentrer chez lui pour se reposer, prier, boire et manger, il se dit qu’il pourrait s’arrêter pour la faire réparer, il se le dit mais ne le fait pas.

Élections du RAAP / IRCEC, 14 décembre 2017

Les élections au conseil d’administration du RAAP (qui gère le régime de retraite complémentaire des artistes-auteurs) se sont tenues hier, 14 décembre 2017.
On trouvera tous les résultats du vote ici :

RAAP, renouvellement du Conseil d’administration #3

Et pour le commentaire, toujours bienvenu, on peut lire le billet de blog de Lionel Evrard / Léo Dhayer :

À noter que les candidats soutenus par le SNAC et La Charte (Alexis Sentenac et Bessora) ayant aussi été élus titulaires, les artistes-auteurs favorables à la réforme sont maintenant dix et y détiennent potentiellement la majorité absolue.

Informations transmises par Joëlle Wintrebert

Communiqué du SNAC, contrats d’édition

Le SNAC (Syndicat national des auteurs et des compositeurs) communique
site du SNAC

Le sujet :

Dans les contrats d’édition que les éditeurs font signer aux auteurs, il est généralement prévu une cession de la totalité des droits de l’auteur.
L’exclusivité des droits sur un livre et le périmètre des cessions consenties par l’auteur incluent a priori « les lectures publiques du livre » faites par l’auteur ou qui que ce soit, dans quelques lieux que ce soit et dans quelque contexte, commercial ou non.
Jusqu’à maintenant les éditeurs étaient incapables de gérer les autorisations et de contrôler les utilisations des œuvres sous forme de lectures publiques dans des lieux comme les bibliothèques, les librairies ou autres structures de ce genre.
Dans les derniers mois, la Scelf (société de gestion de droits des éditeurs de livres) a souhaité appliquer le mandat des éditeurs pour contrôler et percevoir au titre du « droit de lecture publique ».

 

Le problème pour les auteurs :

– ils devraient (ou les organisateurs qui demandent leur intervention) payer pour la lecture de leurs propres œuvres, ce qui peut avoir pour conséquence de diminuer le montant des interventions payé aux auteurs.
– la promotion de leur œuvre et leur travail d’auteur auraient à pâtir de cette mesure
– c’est une mauvaise idée, tant pour la lecture que pour la promotion du livre en France
– cela fournit des arguments aux adversaires du droit d’auteur et tout particulièrement au lobbying des bibliothèques qui souhaitent bénéficier d’une exception au droit d’auteur la plus large possible et qui trouvent un nouvel argument pour étayer leur point de vue.

 

Quelle solution ?

Les éditeurs sont peut-être un peu “revenus” sur leur projet de faire payer toutes les lectures publiques via la Scelf, mais le mieux pour régler le problème serait sans doute que les auteurs soient vigilants sur les termes de leurs contrats d’édition et qu’ils négocient, dans le cadre de la discussion avec leurs éditeurs, l’introduction d’une clause d’exclusion de la cession du “droit de lecture publique”.

À insérer dans un article du contrat d’édition « Conditions particulières » :
« Les parties conviennent expressément, et ce quels que soient les termes du présent contrat, que l’auteur reste seul titulaire du droit de présentation et de représentation de son œuvre sous forme de lecture à voix haute, notamment dans les lieux suivants : librairie, bibliothèque, établissement d’enseignement, salon, festival, etc.
En conséquence l’éditeur ou ces éventuels mandataires ne pourront en aucun cas réclamer une rémunération, à l’auteur ou aux organisateurs, du fait de la lecture publique à voix haute, dès lors qu’il n’y a pas de billetterie spécifique pour celle-ci. »

 

Transmis par Joëlle Wintrebert, 14 décembre 2017
Illustration photographique : Site SNAC