Janine Teisson lit au jardin, quartier des Aubes, Montpellier, 15 mai 2022

Janine Teisson sera dans un joli jardin du quartier des Aubes
avec une chanteuse arabo-andalouse, un photographe et une bijoutière
le dimanche 15 mai, à partir de 13h30

Elle lira  les textes que vous choisirez et vous pourrez, au cours du circuit, visiter ainsi 14 jardins pleins de fleurs et d’artistes.

Bilan de mandat pour les écrivain·es et illustrateur·ices : une série d’enterrements de première classe

une communication de La Charte, 05/05/2022

© Marc Daniau

En 5 ans, l’action publique s’est beaucoup occupée de la situation des artistes-auteurs.
En 5 ans, pourtant, nos droits ont beaucoup reculé et nos gosiers se sont élargis à force d’avaler des couleuvres.
En 5 ans, nous avons assisté à beaucoup d’enterrements.
La publication du rapport Racine, « L’Auteur et l’acte de création », a fait naître de nombreux espoirs au début de l’année 2020.
À peine sorti, il est aussitôt enterré. Pourquoi ? Sans doute trop de vérités. Trop de solutions opérationnelles. Et beaucoup trop de justice.

Un « Plan artistes-auteurs » peu ambitieux est annoncé par le ministère, prévoyant la mise en place d’un « un portail artiste auteur », la création d’un observatoire de la profession, et de quelques autres gadgets.
Les mesures centrales, telle la mise en place d’un véritable statut et d’une représentativité professionnelle, restent lettre morte.
Enterrement de première classe pour ce rapport et ses propositions sensées.

Autre rapport très attendu : celui sur le contrat de commande, confié au CSPLA. Il s’agissait d’étudier les conditions de la rémunération d’un travail commandé par un éditeur. Et oui, on en est encore là. Aujourd’hui un éditeur peut demander à un auteur de travailler pendant des mois pour lui dire non à la fin sans aucun dédommagement. Conclusion de l’étude ?
Enterrement de première classe du contrat de commande. Lire la suite…

La toute petite grenouille, de Marie-Hélène Lafond

La toute petite grenouille,album jeunesse, collection Première Feuille, éditions Feuille de Lignes, mai 2022
Illustrations : Grégoire Durupt

Sur le bord d’une mare, une toute petite grenouille verte contemple avec envie de magnifiques nénuphars au milieu des eaux. Mais comment les atteindre ? Elle est si petite… Seul le canard accepte gentiment de l’amener sur une feuille.

Le soir venu, il faut bien rentrer. C’est alors que la petite grenouille rassemble ses forces et accomplit seule le chemin du retour. Elle a réalisé qu’elle savait sauter et atteindre sans aide la rive. Elle a grandi et est devenue autonome en mettant en œuvre ses propres ressources.

EXTRAIT

Sur le bord d’une mare, une toute petite grenouille verte contemple cinq magnifiques nénuphars, au milieu des eaux.
– Je serais si bien à me reposer sur une de ces grandes feuilles, avec ces jolies fleurs pour me faire de l’ombre.
Mais comment atteindre ces nénuphars quand on est si petite grenouille ?
– Tu n’as qu’à voler, lui dit la libellule posée sur un brin d’herbe.
– Voler ? Mais c’est impossible, je n’ai pas d’ailes ! s’exclame la toute petite grenouille.
– Bah ! Alors je ne peux rien pour toi, dit la libellule en s’envolant.

SOCRATE MÉDECIN pour temps de crises et catastro-phes, de Jean-Louis Cianni

SOCRATE MÉDECIN pour temps de crises et catastrophes, essai, éditions Le Relié, mai 2022

Les crises actuelles nous amènent à ne plus rien savoir, plus rien comprendre, plus rien espérer. Comment et quoi penser dans un climat aussi turbulent qu’anxiogène ? Comment ne pas sombrer dans la peur et la tristesse et réactiver l’envie de vivre ? Cet essai propose de remonter aux sources, auprès de Socrate, qui quatre siècles avant notre ère, dans une Athènes en plein désastre, invitait ses concitoyens au soin à travers le questionnement philosophique. D’une actualité saisissante, les remèdes que Socrate proposait à l’individu et au citoyen sont plus que jamais indispensables.

 

 

EXTRAIT DE LA CONCLUSION  :
Poison, en grec, se dit pharmakon, d’où est extrait notre pharmacie. Le mot porte une ambivalence. Il signifie à la fois le poison et le remède. Socrate a voulu guérir les Athéniens malades dans leur âme et dans leur cité. Il leur a proposé son antidote, inoculé son vaccin philosophique. Son traitement associe les ressources de la pensée, la critique du discours, la recherche en commun de la vérité et d’un bien supérieur. Socrate en est mort, pourrait-on objecter. Mais nous, à sa différence, nous sommes désormais nos propres juges et nos propres accusés.
Bien avancé, notre procès est toujours en cours Nous approchons peut-être du moment où nous aurons à boire notre ciguë. À ce point de tension extrême, nous restons libres de ne pas nous condamner.

Carte blanche à Danielle Helme, Mille poètes en Méditerranée, Narbonne, 6 mai 2022

Mille poètes en méditerranée donne carte blanche à Danielle Helme

une rencontre lecture dédicaces de son recueil « Temps Modifié » Ed. de l’Aigrette

le vendredi 6 mai à 21h

Nils Oriard au piano. Présentation : Philippe Lemoine.

la Place des Arts / 10 Place Voltaire / Narbonne

 

Négociation auteurs-éditeurs sur la rémunération : Les demandes des auteurs ont été entendues ! – 15 avril 2022

une communication de la SGDL

En réponse à la « Lettre ouverte au Président de la République » publiée le 2 avril dernier dans le journal Le Monde par Séverine Weiss (ATLF) et Christophe Hardy (SGDL) au nom du Conseil Permanent des Écrivains (CPE), et à la demande que nous avions formulée quant au lancement immédiat d’une mission, placée sous l’égide des pouvoirs publics, destinée à faire aboutir l’accord négocié avec le Syndicat national de l’édition en février dernier, et à examiner la question de la rémunération des auteurs de l’écrit, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot vient de confier au Professeur Pierre Sirinelli une nouvelle mission. Son objectif  :

1- Finaliser l’accord négocié en début d’année 2022 par les organisations d’auteurs et les représentants du SNE afin de procéder, dans les meilleurs délais, à sa transposition législative. Les mesures prévues par cet accord viendront améliorer l’information des auteurs sur l’exploitation de leurs ouvrages et permettront la mise en place de deux redditions de comptes par an, accompagnées d’un paiement semestriel des droits.

2- Engager sans délai une concertation sur les conditions de rémunération des auteurs, à la lumière des derniers rapports et des études récentes, qui ont mis en lumière la situation de grande précarité où se trouvent aujourd’hui nombre d’auteurs, ainsi que la dégradation constante de leurs revenus artistiques depuis trente ans. Lire la suite…

Une nouvelle clause dans le modèle de convention de la Charte, avril 2022

Une communication de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, 13 avril 2022

Cela fait maintenant deux ans que nous subissons la pandémie, et avec elle, son lot de conséquences : annulations de rencontres ou dans le meilleur des cas décalages, explosion des visios, retard des sorties de livres, et bien d’autres choses… Tout cela influe non seulement sur votre rémunération mais également sur vos rapports avec vos diffuseurs.

À la Charte, nous ne pouvons pas vous promettre d’en finir avec la pandémie. Nous aurions aimé avoir cette force de super-héroïnes, mais il n’en est rien.
Néanmoins, nous pouvons vous proposer de l’aide pour peser dans vos futures négociations avec les organisateur·rices d’évènements. Notre modèle de convention a été revu et la clause annulation y a été modifiée pour vous aider dans ce sens.

Intégration d’une nouvelle clause annulation au modèle de convention

Lorsque vous effectuez une intervention dans le cadre de votre métier d’auteur ou d’autrice, il est indispensable de signer un contrat avec le diffuseur qui vous accueille. Il stipule les modalités pratiques de votre échange : montant de la rémunération, dates, durée de l’intervention, hébergement, restauration et depuis peu, les conditions d’annulation plus précises. Cet dernier ajout peut s’avérer utile par les temps qui courent…
Le modèle est téléchargeable sur le site internet de la Charte ici : modèle de convention à télécharger

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Les Trois Livres du tendre, de François Szabó

Les Trois Livres du tendre, poésie, Obsidiana Press, avril 2022

 

À chaque Sant Jordi, François Szabo sort une publication célébrant Carole.
Et c’est ici avec une immense tendresse que se conjugue la poésie : L’Abri côtier, L’Éventail inventorié, Semer semaine après semaine. Textes qui se succèdent et indéfiniment recomposent la vie amoureuse, une offrande lyrique en quelque sorte…

(un livre électronique gratuit)

 

Les Trois Livres du tendre, c’est ici

consultable à volonté, demeure parole délivrée, à vous de la goûter.

 

Les galops de Raïna, une lecture musicale de Janine Teisson, Gazette Café,15 avril 2022

Janine Teisson lira Les galops de Raïna

« Quand elle a entendu le violon, elle est passée par-dessus la grille. »

Par la musique, Raïna, jeune chanteuse bulgare, se sauve du cauchemar qu’était sa vie. Juan, le violoniste, la suit sans condition.

vendredi 15 avril à 19h

 

Le guitariste David Collado, avec des mélodies de l’est, musiques tziganes et flamenco, accompagnera  cette nouvelle où alternent violence et douceur, beauté et horreur,  amour et vengeance.

à découvrir aussi les éditions de l’OURS et ses merveilles !

 

 

Une courte histoire de la traduction… en une page web, sur ActuaLitté, 6 avril 2022

un article de Marie Lebert

Les traducteurs et traductrices ont toujours joué un rôle majeur dans la société, tout en contribuant à la richesse des langues et des cultures. Ils/elles jouent un rôle de passerelle entre les civilisations, façonnent les langues modernes et enrichissent notre savoir jour après jour. Cet essai doit beaucoup à Wikipédia, notre bible des temps modernes. Merci à Anna Alvarez pour son aide.

c’est ici

Petit air de cornemuse avant naufrage – Meurtre à La Rhune, de Pierre-Jean Brassac

Petit air de cornemuse avant naufrage – Meurtre à La Rhune, roman noir, collection le geste noir, La Geste éditions, mars 2022

Quatre doctorants en archéologie font une découverte capitale qui pourrait permettre le déchiffrement d’une très ancienne langue disparue. Leur succès à double tranchant risque fort de bouleverser non seulement les conceptions scientifiques en vigueur dans leur discipline, mais aussi, et peut-être surtout, leur propre existence.

 

EXTRAIT
Toute fin est un début

Une longue silhouette noire s’effondre sur le canapé. Dans l’immense salon du manoir, nul autre personnage pour l’instant. Seul dans ce théâtre du luxe et de la richesse familiale, la tête jetée en arrière sur le dossier de cuir noir, l’homme émet de faibles gémissements. Voici un instant, quelques sons inarticulés glissaient encore entre ses lèvres, tombantes de trop d’alcool. Il se nomme Jean-Guy Sancho d’Arastégui.
Son abdomen se soulève par intermittence. Outre la pâleur extrême du visage, ce grand corps longiligne enveloppé dans son vêtement moulant de peau sombre ne fait qu’un avec le canapé. Devant lui, sur une table basse, deux bouteilles d’alcool presque vides. L’unique éclairage du salon les fait scintiller. Ainsi la nuit n’assombrit-elle pas totalement le vaste espace où Jean-Guy Sancho d’Arastégui se tient depuis une dizaine d’heures.
Dehors, entre les oléandres, une femme en survêtement de sport, tente de comprendre le sens de la scène qui se déroule à l’intérieur de l’édifice, derrière la baie vitrée. Elle demeure immobile, les bras pendant le long du corps. Elle a parlé au téléphone à cet homme, voici un peu plus de vingt-quatre heures.
Sur le canapé du salon, une série de violents spasmes secoue le corps de l’homme. Sa chevelure désordonnée en émerge comme d’un obscur castelet. Son cou se tord. D’un côté. Puis de l’autre.
La femme garde le silence, écrase entre le pouce et l’index la fleur qu’elle vient de cueillir sans y penser. Elle ne peut détacher son regard des deux bouteilles, aussi brillantes que deux balises lumineuses marquant la sortie d’un chenal la nuit. L’alcool est sa mouture de chasteté ; au moins ne va-t-il pas chercher ailleurs son sursaut hormonal.
Quelles pensées traversent le cerveau de cet homme ? Sa matière grise imbibée en produit-elle encore ? Ou bien ne reçoit-elle plus que des sensations ? Des images, peut-être… Non, plutôt une pesanteur. Même pas une souffrance. Un décollement de la rétine intérieure. Un relâchement généralisé. Ce qui s’installe en lui peu à peu, vient se substituer à sa personne. À la fièvre succédera le froid que l’on ne sent plus. Ses tissus se préparent au gel de l’après.
Quelqu’un l’appelle par son prénom. Son père peut-être, de sa voix jeune d’il y a si longtemps. Ces syllabes procèdent encore de la vie. Avant le mur, la séparation, le terrain vague. Il ne verra pas l’autre côté du mur, là où la matière se défait, où l’esprit gélatineux abandonne à l’air du temps les idées qui l’animaient. Ce terrain vague n’est pas fait pour les vivants. Les vivants ne connaissent d’autre temps ou espace que celui de la vie.