‘Auteurs, autrices en lecture’, Comédie du livre | Auditorium du Musée Fabre, Montpellier, 19 mai 2024

AUTEURS, AUTRICES EN LECTURE
Comédie du Livre – 19 mai 2024
CHOC DES IMAGINAIRES

dimanche 19 mai de 11 h à 12 h 30
Auditorium du musée Fabre, Montpellier

Comme chaque année à l’occasion de la Comédie du livre, Autour des Auteurs et Occitanie Livre & Lecture ont le plaisir d’organiser la représentation Auteurs, autrices en lecture. Elle sera donnée le dimanche 19 mai de 11 h à 12 h 30 à l’auditorium du Musée Fabre. La Comédie du Livre faisant part belle aux littératures de l’imaginaire, six auteurs, dont trois Adaïstes vont proposer des lectures extraites d’une de leurs œuvres autour du thème « Choc des Imaginaires ».

– Chantal Armagnac : La Femme-lune
– Jérémy Behm : Cora, la légende du lac
Philippe Castelneau : Motel Valparaiso
– Amélie Louis : Tuer le loup
– Pascale Thomas : Une odeur de chant d’oiseau
Luminitza C. Tigirlas : Le dernier cerceau ardent

Ils seront accompagnés du Handpaniste Laurent Sastre. Nous espérons vous y retrouver nombreux.

Sylvie Léonard est coordinatrice de l’événement pour ADA.

    

 

Motel Valparaiso, de Philippe Castelneau

Motel Valparaiso, roman, éditions Asphalte, mars 2021

Suite à une rupture amoureuse, un homme décide de quitter sa vie en France et part pour les États-Unis réaliser le road-trip qui redonnera un sens à son existence. Alors qu’il traverse en car une ville inconnue dans le désert de Sonora, il va apercevoir une femme qui semble lui faire signe, à une fenêtre. Happé par cette vision, il décide sur un coup de tête de poser là ses valises. Installé au Motel Valparaiso, il entreprend d’explorer Cevola, cette localité écrasée par la chaleur qui semble avoir connu mille vies au cours de l’histoire. D’abord fasciné, puis inspiré, il prendra conscience que la ville semble avoir une emprise sur ceux qui y vivent… Motel Valparaiso est un rêve éveillé nourri d’American way of life et de grands espaces, un premier roman sur lequel plane « une voix de sable mêlée de vent ».

Un avant-goût : « Cevola est une ville… particulière, disons. Vous pouvez y vivre des années, vous y découvrirez toujours des choses que vous n’aviez pas vues auparavant. C’est un peu comme une carte, vous voyez ?
Chaque fois qu’on en déplie un pan, le territoire s’agrandit. C’est ce qui fait son charme, et son mystère. »

 

EXTRAIT

J’ai roulé des heures pour venir jusqu’ici. Aux confins de l’Arizona, la Californie n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. Autour de moi, dans toutes les directions, le désert s’étend à perte de vue.

Mais l’ouragan de flammes qui ravage les forêts loin derrière semble avoir contaminé le ciel, attisé par la sécheresse et les chaleurs caniculaires, poussé par des vents violents, les Diablo winds.
La Californie brûle, mais c’est l’Amérique qui est en feu, me dis-je. Mon rêve américain que je laisse derrière moi et qui part en fumée. Je lève les yeux et contemple un ciel nouveau. Une vision lumineuse. Un horizon alchimique, étang brûlant de braises et de soufre. Des flammes logent entre les nuages sombres. L’atmosphère frémit. La pupille irradiée, je fixe une étendue d’ocre rouge, de cuivre et de terre d’ombre, d’oxyde de chrome et de cobalt, striée d’altostratus, nappes fibreuses gris cendre comme tracées au couteau. Dans le frémissement de l’atmosphère et de la lumière, je me perds un instant dans cette chimère d’un monde transfiguré quand, alors que je zigzague dans les montagnes des réserves indiennes, l’horizon devient tout à fait noir, le ciel s’ouvre et la terre disparaît, engloutie sous une pluie d’enfer…
Je ferme les paupières. Mon corps vibre. Je suis pris de vertige. Quand je rouvre les yeux, la nuit s’étire derrière une pluie d’étoiles. Il arrive ici que la nuit surgisse en plein jour. Les cellules orageuses se déchaînent. Accélération du signal électrique vers les zones synaptiques : l’esprit s’abandonne à la rêverie en contemplant le ciel qui se déchire. Quand la vraie nuit rejoint enfin la part noire du jour, il faudrait s’abriter, mais le ciel dessine une voie magique. L’espace d’un instant, l’âme est au diapason du monde. Des choses volent qui ne devraient pas voler. L’univers se retourne. Une ville apparaît, surgissant du désert.

 

Présentation vidéo

Le désenchantement, nouvelles de Philippe Castelneau

Le désenchantement, nouvelles, autoédition, février 2019

Les seize textes qui constituent ce livre ont été écrits à des moments différents, souvent espacés dans le temps. Noirs ou fantastiques, tour à tour microfictions ou nouvelles, il me semble pourtant, qu’en dépit de leurs différences, ces récits tournent tous autour de la même obsession, relèvent tous du même questionnement : comment vit-on aujourd’hui dans un monde aux repaires fluctuants, quand c’est la loi du marché qui régit jusqu’au plus intime de nos existences ?

On peut se résigner, au point de perdre ce qui nous reste d’humanité. On peut aussi faire le choix de se battre, avec les seules armes à sa disposition : la littérature et les livres, par exemple. S’émerveiller du monde et vouloir le réenchanter, se prendre pour Don Quichotte, voir des châteaux magiques dans les plus modestes auberges, démasquer les princesses grimées en paysannes, affronter les monstres maléfiques tapis derrière les moulins à vent : passer derrière les apparences, et voir enfin le monde tel qu’il est.

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Une chronique de Philippe Castelneau

François, portrait d’un absent, de Michaël Ferrier
(Gallimard, 2018)


C’est lorsqu’il apprend la mort de son ami d’enfance François et de sa fille Bahia, tous les deux emportés par une vague sur l’île de La Graciosia un 26 décembre, que Michaël Ferrier entreprend d’écrire ce récit dans lequel il retrace leur histoire commune, qui est celle d’une magnifique amitié.
Les souvenirs ressurgissent au fil des pages : une jeunesse heureuse, la camaraderie des années d’internat, les premiers pétards et les filles, jusqu’à la découverte de la littérature, du jazz, de la radio, du cinéma italien et de la Nouvelle Vague… Si le livre est empreint de mélancolie, il n’est jamais triste. En dépit de l’évènement tragique qui a conduit à son écriture, ce livre est d’abord un hymne à la vie !
Michaël Ferrier évoque aussi de manière poétique le Japon et, entre l’Asie et la France, trace le portrait au plus juste de son ami absent, loin de toute idéalisation. Enfin, il montre que si l’amitié ne tient parfois qu’à un fil, ce fil, quoi qu’il arrive, ne rompt jamais.

le blog de Philippe Castelneau

L’éternel et l’éphémère, appel à contributions, revue graphique et littéraire LA PISCINE

« Mais comme ça, de temps en temps, une chose vulgaire me paraît belle et je voudrais qu’elle fût éternelle. Je voudrais que ce bistrot et cette lampe Mazda poussiéreuse et ce chien qui rêve sur le marbre et cette nuit même — fussent éternels. Et leur qualité essentielle, c’est précisément de ne pas l’être. »
Raymond Queneau.

« Je cherche en même temps l’éternel et l’éphémère. »
Georges Perec

L’appel à contributions pour le numéro 3 de la très belle revue La Piscine est désormais lancé. Rappelons que La Piscine est une revue graphique et littéraire.

  • Date limite d’envoi : 30 mai 2018
  • Toutes les contributions sont à envoyer par mail uniquement à l’adresse suivante : revuelapiscine@gmail.com

Pour absolument tout savoir, c’est ici

Photographie : Alain Mouton

 

 

Rencontre autour de La Piscine, 27 octobre 2017

Plusieurs auteurs de ADA seront présents à cette rencontre-lectures, ayant eu un texte publié dans ce nouveau numéro… sur le thème Incidences, coïncidences.
Raymond Alcovère, Philippe Castelneau, Louise Imagine, Françoise Renaud…

Expo photos, Philippe Castelneau, Louise Imagine, Alain Mouton, du 9 au 30 avril 2017

À l’occasion de la parution du n°1 de la revue La Piscine, une exposition des photos de trois des membres fondateurs de la revue.

Détails sur l’évènement à retrouver ici

 

50 Nuances de Générateur, de Philippe Castelneau

50 Nuances de Générateur, cut-up, mars 2017

50 nuances de générateur a pour objectif de se réapproprier les mots, de tordre le texte pour y réinjecter de la littérature.

Le principe en est simple :

  • générer un fragment aléatoire, en anglais, inspiré du livre 50 nuances de Grey
  • faire traduire le passage en français par Google
  • passer le résultat obtenu dans une machine à cut-up
  • réécrire le texte
  • répéter l’opération 50 fois

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L’été entre deux sommeils, de Philippe Castelneau

L’été entre deux sommeils, poésie, février 2017

De juillet 2015 à juillet 2016, inspiré par la lecture d’un petit livre, The haiku year, compilation de poèmes brefs écrits quotidiennement en 1996 par sept amis (Tom Gilroy, Anna Grace, Jim McKay, Douglas A. Martin, Grant Lee Phillips, Rick Roth et Michael Stipe), Philippe Castelneau a publié chaque jour sur twitter un texte d’inspiration poétique, sous le mot clé #haikuyear.

Il a voulu en reprendre quelques-unes en recueil, 253 au total, qui forment un livre écrit au moment où la nuit étreint le jour et où l’esprit, pas encore tout à fait réveillé, est justement propice à l’éveil.
Alors, poésie ? Il ne sait pas. Éclats de rêves ? Oui, assurément.

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