La Mère amère Mer Méditerranée, texte en ligne de François Szabo

La Mère amère Mer Méditerranée, texte en ligne, poésie, Obsidiana Press, janvier 2021

Déclinaison de vingt et un poèmes en faveur de S.0.S. Méditerranée

Après Non à la peste brune (pamphlet contre le nazisme, 2012) et après Visa Permanent (poèmes en faveur des migrants, 2017)

accessible en ligne ici

 

La Lorita, de Simone Salgas

La Lorita, roman, éditions 19, janvier 2021

L’écrivaine…
Silvina aime les jolis mots, elle les roule dans sa bouche, les retourne, les répète, leur invente une histoire… Elle finira bien par être cette écrivaine qu’elle a toujours voulu devenir.
Silvina écrit dans de grands cahiers mauves. À l’encre mauve, toujours. C’est une adorable petite peste – bavarde, très bavarde. Volubile ! – entourée d’amis, dans ce lycée français de Santiago du Chili, de professeurs attentifs, de parents aimants – père taquin, mère câline -, d’un petit frère aimé.

Entre l’azur sans nuage du désert d’Atacama et les vents glacés de la Terre de Feu, Simone Salgas mène le récit, tout de digressions, de bavardage espiègle, avec les mots de l’enfance, avec ses douleurs. Sa fraîcheur aussi. (…)
Silvina, une enfant encore, presque une adolescente, vive, rêveuse. Sa vie commence ici… Ce sera à elle d’écrire la suite !

 

EXTRAIT (pages 37-38)

Je préfère écrire de la science-fiction. On peut inventer sans que personne nous mette en doute, on peut vraiment faire du n’importe quoi. On peut former ou déformer des visages, créer des villes, des paysages, des machines de guerre bien entendu. On peut même inventer des mots. J’ai démarré comme ça mon deuxième roman. Plus facile que de raconter la mort des hommes vrais, ceux qui ont été des maris, des papas, des frères. J’ai abandonné les 50 pages de mon premier roman que j’avais intitulé : « Confidences à moi-même ».
Je serai écrivaine d’autres espaces, d’autres mondes.
Écrivaine intersidérale. Ce sera dur. Il y en a beaucoup qui veulent faire comme moi. J’ai intérêt à avaler toutes les vitamines qu’on me présentera.

Démocratie : Oniris, Carole & Hóc, de François Szabó

Démocratie : Oniris, Carole & Hóc, poésie, Obsidiana Press, décembre 2020

A PROPOS (extrait)

Si les miscellanées sont un genre de livre qui peut se lire et consulter à volonté c’est parce qu’il recèle une multitude d’informations. Démocratie : Oniris, Carole & Hóc n’est drôle quasiment que par les citations de 100 Titres de Clémentine Mélois aux éditions Grasset, qu’elle en soit remerciée et je vous engage à acquérir tous ses livres.
Mon petit livre, carnet amoureux et sensible d’une ville, Montpellier, d’un régime politique, la Démocratie, d’une femme, Carole… N’est pas exhaustif, loin de là. Il se veut incitatif, à voir et visiter ma ville, aimant et sensible, offert.

Il en ressort des affinités électives, pourtant, même ainsi, tout le monde n’y est pas, même si dans cette ville de Montpellier la Maison de la Poésie dénommée Jean Joubert en est un axe affectif.
Bienvenue dans un monde d’amour et de tolérance, de culture et d’échange, dans un monde viable et juste.[…]

Entre femmes, tome 3, de Paula Dumont

Entre femmes, tome 3,  250 œuvres lesbiennes résumées et commentées, dictionnaire de littérature lesbienne (1ère de couv : Odile Barrière), éditions L’Harmattan, octobre 2020

 

Dans ce troisième tome d’Entre Femmes, Paula Dumont ajoute 250 œuvres lesbiennes aux 550 qu’elle a résumées et commentées dans les deux premiers volumes de son dictionnaire de littérature lesbienne.
Le livre le plus ancien qui figure dans cet ouvrage a été publié en 1925, le plus récent en 2020. Paula Dumont a découvert des écrivaines de différentes nationalités, l’Allemande Carolin Emcke, la Chinoise Qiu Miaojin, la Nigérienne Chinelo Okparanta, la Suédoise Sarah Lovestam, la Norvégienne Anne Holt et l’Islandaise Lilja Sigurdardottir. On trouve aussi dans ce tome des notices concernant l’intégralité des œuvres de certaines autrices dont le lesbianisme est clairement revendiqué : Cy Jung, Julie Lezzie, Manon Loisvaine, Anne et Marine Rambach.
Convaincue qu’il est important de contribuer à la mémoire lesbienne, Paula Dumont aimerait que de nombreux livres mentionnés dans les trois tomes d’Entre Femmes figurent non seulement dans les bibliothèques des associations LGBT, mais encore dans les bibliothèques fréquentées par un large public.

 

EXTRAIT

ALTMAN Claire, Deux Femmes et un couffin, Ramsay, 2005.

RÉSUMÉ du LIVRE
Dans ce témoignage sous-titré Une Histoire d’adoptions homoparentales, Claire, la narratrice, vit avec sa compagne Sophie depuis des années. A trente-trois ans, ces femmes décident d’avoir des enfants. Alors que Sophie projette d’en adopter un, Claire aimerait être enceinte. Comme elles forment ce projet à la fin des années 1980, elles ont deux domiciles, l’adoption n’étant possible en France qu’à des couples hétérosexuels ou à des célibataires. Claire, fonctionnaire de l’Éducation nationale, a un logement de fonction où elle passe beaucoup de temps afin de rendre crédible son célibat et celui de Sophie. L’ouvrage est le récit bouleversant de leurs deux projets parallèles. En 1989, Sophie adopte en Amérique latine une fille de six mois qu’elles appellent Aurore. Quant à Claire, après de nombreuses rencontres avec des donneurs de sperme et de tout aussi nombreuses inséminations qui ne débouchent pas sur une grossesse, elle décide elle aussi d’adopter un bébé après avoir vu de près la misère des enfants d’Amérique latine. C’est ainsi qu’en 1991, elle adopte une fille de six mois qu’elles appellent Chloé.

COMMENTAIRE
Ce témoignage se dévore comme un roman. On sait qu’il est déjà très difficile d’adopter un enfant quand on fait partie d’un couple hétérosexuel. Or ici, on a affaire à deux lesbiennes qui doivent se faire passer pour célibataires afin de former une famille où elles accueillent deux orphelines. On comprend mieux la revendication du mariage homosexuel après avoir lu un tel récit. Claire et Sophie souhaitent qu’on voie en elles « deux femmes sortant, tour à tour, ou ensemble, avec une poussette où sourit un enfant heureux. Et non deux homosexuelles élevant ensemble un enfant adopté ». La nuance, qui est de taille, mérite d’être citée.
Claire Altman, née en 1954, est cadre de la fonction publique et membre de différentes associations à caractère humanitaire.

 

L’Alphabet de ma vie, de Claude Ecken

L’Alphabet de ma vie, Ours éditions, collection 22 222, juin 2020 (2€)

 

L’autobiographie d’un roboticien déclinée de A à Z.

A lire dans l’ordre qu’on veut, tant il est vrai que toutes les époques se bousculent lors de bavardages, au détriment de la chronologie.

 

EXTRAIT

SENSORIALITÉ

Saisir ses jouets dans le parc ou ramper à quatre pattes dans le salon :

Hugo explore son environnement, dit Gaëlle. Je lui réponds qu’il expérimente plutôt ses capacités sensori-motrices, comme il teste, en portant tout à la bouche, la variété des réponses gustatives plus que le goût de l’objet. Soudain, j’embrasse mon fils et sa mère, ravi par ce qu’ils m’ont inspiré.

Je sais dans ma chair quel objet connecté est mien. J’ai repensé à la question de Séverine. Qu’en sait l’objet ? Une machine incapable de changer de propriétaire pour avoir trop longtemps appartenu à un autre n’a pas plus développé un début de conscience qu’un canapé déformé au fil des ans. Pour devenir un même organisme, l’entité pensante et son extension doivent faire ensemble leur apprentissage et ne pas dépendre d’une programmation sophistiquée. Question de réciprocité.

chez l’éditeur

 

Tatouages, chez Ours éditions

Tatouages, recueil de nouvelles, collection 22 222, Ours éditions, 2020 (2€)

 

Six auteurs ont tenu la gageure de composer une anthologie sur le thème du tatouage. :

Janine Teisson : C’était écrit !
Philippe Caza : Adagio Tatoo
Henri Lehalle : Changements dialectiques
Joëlle Wintrebert : La faim justifie les moyens
Pierre Hébrard : Quatre kanjis
Claude Ecken : Palimpseste de la douleur

 

22 222 c’est une collection de textes de littérature (noire, blanche, multicolore…) et d’essais en sciences humaines et sociales, chaque ouvrage tient sur une page A3 pliée en un cahier de 16 pages.
22 222 c’est le nombre de caractères que l’éditeur s’était fixé l’à l’origine pour la taille des textes de la collection mais un plan de bataille ne résistant pas aux premières secondes du combat, l’éditeur adapte en permanence la mise en page pour honorer les beaux textes qui lui sont confiés.

 

Présentation de l’ouvrage par Janine Teisson :

« Mon texte est le plus court, le plus gentil, et le plus rigolo. Les autres textes sont très forts. La nouvelle de Philippe Caza m’a émue comme chaque fois que la musique et le plaisir s’incarnent. Celle d’Henri Lehalle lui va très bien : une réflexion amusée sur les goûts qui changent, de génération en génération. Celle de Joëlle Wintrebert est magnifiquement horrible et féministe. Le texte de Pierre Hébrard est un douloureux paradoxe et Claude Ecken fait du tatoué un tableau vivant puis une nature morte, chatoyant des émotions d’une vie entière. Je vous assure que ces tatouages vont en profondeur! »

chez l’éditeur

 

Trois histoires un peu noires, de Janine Teisson

Trois histoires un peu noires, trois courtes nouvelles, collection 22 222, Ours édition, 2020 (2€)

Trois p’tites tranches de vie qui traversent la nôtre, juste des moments capturés délicatement dans le filet à histoires de Janine Teisson. C’est sûr, l’épingle qui les fixe dans la vitrine de ce recueil pique un peu, mais bon… C’est si bien présenté.

 

EXTRAIT – in Insomnie

Quand vous êtes venu l’été dernier demander si vous pouviez prendre de temps en temps un bidon d’eau au robinet du forage pour arroser vos légumes et abreuver vos poules et que vous nous paieriez en nature, il a dit non, pas question. Vous avez dit excusez-moi avec un sourire. Comme si cela n’avait pas d’importance. Il n’y avait ni humilité ni rancœur dans votre attitude. J’en ai été contente. Moi j’ai baissé la tête quand vous avez dit : « en nature ». Et si je montais demain jusqu’à votre mazet ? Si je venais vous dire, sans baisser les yeux : « En nature, oui, s’il vous plaît. » Vous auriez votre sourire nonchalant, lèvres prune.

 

chez l’éditeur

 

L’espion français de George Washington, d’Hervé Pijac

L’espion français de George Washington, Chronique huguenote III, roman historique, éditions de Massanne, octobre 2020

Comment un jeune Huguenot d’origine française se retrouve, dans des circonstances inattendues, mêlé à la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique en devenant en quelque sorte l’espion privé de George Washington alors général en chef de l’Armée continentale, un stratège extrêmement attentif au renseignement

Cette position privilégiée le conduira à côtoyer la plupart de ceux qui seront à l’origine du nouvel État et à vivre des expériences exaltantes mais aussi à percevoir de l’intérieur les difficultés et les paradoxes ayant présidé à cette naissance. Sa culture calviniste associée à ses engagements maçonniques lui permettront de cerner les faiblesses inhérentes qui marqueront de façon indélébile toute l’Histoire du pays.
S’étant lié d’une profonde amitié avec le marquis de Lafayette, celui-ci le convaincra de retourner en France où l’Histoire, à nouveau, le happera…
Un livre d’aventure et d’espionnage, mais également une réflexion sur le passé pour servir le présent.

Si la trame romanesque de ce livre est bien présente, le regard personnel et original porté sur les faits historiques, souvent méconnus mais toujours très documentés, concourt à créer une atmosphère d’authenticité particulière.

chez l’éditeur ici

 

Po.ms, de Janine Teisson

Po.ms, recueil, collection 22 222 poésie, Ours éditions, septembre 2020

 

Délicieuse dresseuse de mots, Janine Teisson nous entraîne dans une farandole de sonorités et de lettres, à consommer sans mot dérations !
Qu’est-ce que c’est que ces Po’Ms? 9 poèmes farfelus, poèmes pour rire, pour jouer avec les mots, pour les envoyer en l’air, des poèmes à dormir debout, qui ne mangent pas de pain et  ne manquent pas d’air.
 
 
 

EXTRAITS

Lettre M

Tu veux
un po M?
Un po M du dix neuviè M
Ou du vingt et uniè M?
Un po M de Boh M?
Enfermé dans une gè M?
Un po M que tu aiMes
comme je t’M?
Ce sera très difficile,
je t’avertis.

 

La charcutière

Elle a couché tous ses lardons,
elle a lavé leurs pieds de cochons,
mais ce ne sont pas des gens bons.
A force de faire des sauts six sont KO.
Le dernier fait sa tête de lard.
Mes Jésus, ne me cassez pas les rognons,
leur dit-elle en leur tapant sur le museau.
Ils s’endorment en faisant rillettes,
alors elle se passe du fard à paupiettes,
bichonne son sein doux sous la bavette,
s’inonde de parfum numéro 5 de Quenelle
et va au bal des petits boudins blancs.

 

La brebis grise, de Francis Zamponi

La brebis grise, nouvelle, collection 22 222, Ours éditions, octobre 2020

Qu’allait donc faire le rigoureux pasteur américain Zacharius Franklin Jenkins à la feria de Pampelune ?
Un texte noir à la sauce Zamponi.

EXTRAIT

« – Bien sûr. Si cela vous tente, je vous recommande le rabo de toro. C’est une recette andalouse mais il y a aussi les criadillas, ce sont des…
N’osant être plus explicite sans choquer mon pasteur, je me tais.
– Vous me disiez que ces criadillas sont ?
– Et bien, mon révérend, il s’agit, comment vous dire… d’un plat composé de… de parties génitales du taureau.
– Ne soyez pas pudibond. Vous auriez pu me dire cojones. Vous croyez que mes Mexicains n’emploient jamais ce mot ?
– Et bien les criadillas sont les cojones panées et frites du taureau. »

 

chez l’éditeur

Le dragon du jour de l’an (album CD), de Marie-Hélène Lafond

Le dragon du jour de l’an, album CD jeunesse, collection Lire Écouter Rêver, Circonflexe éditions, octobre 2020
Illustration Suzy Vergez
(la version album seul a été éditée en 2016 chez le même éditeur)

 

Au temps où les dragons régnaient sur la terre et sur les mers, on ne célébrait pas le Nouvel An.
Dans un petit village de l’île de Taïwan, c’était même le jour le plus triste de l’année car, bien longtemps auparavant, un homme avait eu le malheur de tuer un dragon des mers. Et depuis, le fantôme du dragon revenait les hanter chaque année dans la nuit du Nouvel An, réclamant le sacrifice d’un fils premier-né, pour satisfaire son appétit vorace !

 

EXTRAIT

Pendant trois jours et trois nuits, la veuve Teng arpente fiévreusement son humble demeure.
« Que pourrais-je faire ? Je ne peux pas laisser ce dragon dévorer mon unique enfant ! » se désespère-t-elle en regardant Hui, son petit garçon, jouer dans la cour.
La nuit venue, elle s’assoit auprès de son fils endormi et caresse sa joue avec tendresse.
« Il faut que je trouve une solution. Il n’aura pas mon fils ! » pense-t-elle avec détermination.
Elle prie les dieux ainsi que ses ancêtres. Elle consulte les prêtres, les villageois… Mais personne ne sait comment l’aider.