Bamako, là, de Marie-Laure de Noray-Dardenne

Bamako, là, roman, collection « Romans situés », éditions Yovana, décembre 2017

Jeune étudiante, Ina quitte Paris pour trois mois. En poche, l’adresse de la tante d’Oumar, son charismatique professeur à l’université. Ici, à Bamako, son nom sera désormais Ina Keita. Elle vagabonde, d’abord lentement, comme on s’éveille à un monde nouveau, se perd au gré d’un jeu de l’oie pour mieux apprivoiser la capitale. Sa mission : écrire, tout simplement, puis poster des fragments de sa ville natale à l’énigmatique Oumar.

Portraits de la jeunesse malienne, tableaux d’une cité entre modernité et tradition, récits de ses couleurs, de ses senteurs… En se faisant l’écho de la ville, l’héroïne se métamorphose, trouve sa voie et choisit sa vie. Le lecteur y trouvera lui aussi son chemin : une invitation au voyage, vers une Afrique sans fard.

EXTRAIT

Le petit soir, c’est ainsi qu’on appelle ces deux ou trois heures qui séparent le crépuscule de la nuit de la soirée, où se succèdent dîner, veillée, coucher. Le petit soir, sous d’autres cieux, c’est l’heure de l’apéritif. À Bamako, c’est l’heure où l’on a encore dans les yeux les trois temps qui ponctuent la fin du soleil. Le temps de l’heure jaune, vibrante et enflammée. Celui de l’heure rose, la plus furtive, quand le soleil fond et coule en une mince flaque le long de l’horizon. L’heure rose ne vient pas tous les jours, il faut que le ciel s’y prête, les nuages doivent se retirer juste avant, en s’effilochant. L’heure bleue enfin, comme un filtre, un ralenti. Un bleu d’abord intense, qui se dilue et s’atténue. À l’heure bleue, Ina se trouve presque chaque jour sur la route de Koulikoro, entre Railda et Korofina. Il règne alors une douce panique. Les gens quittent leur travail et se hâtent vers les quartiers excentrés. La route de Koulikoro les dessert sur une dizaine de kilomètres. La foule motorisée, dense et compacte, s’agglomère sur le ruban asphalté. Le changement de lumière rappelle irrémédiablement au motocycliste que l’éclairage de son engin fait défaut. Il faudrait arriver avant la nuit noire. Il y pense, il y pense tous les jours au même moment, à l’heure bleue, mais comme il n’y pense qu’à ce moment précis, il ne fait jamais réparer sa lumière. Harassé, collant, impatient de rentrer chez lui pour se reposer, prier, boire et manger, il se dit qu’il pourrait s’arrêter pour la faire réparer, il se le dit mais ne le fait pas.

Retrouver le goût des fleurs, de Françoise Renaud

Retrouver le goût des fleurs, roman, CLC éditions, octobre 2017

« Ils avaient décidé de quitter la ville comme on fuit un champ de bataille, une frontière incendiée. C’était venu au détour de la conversation, ils venaient de partager leur dîner. Elle ne s’attendait pas à une chose pareille.
Tout vendre et partir comme on tourne la page d’un livre, voilà ce qu’il disait. Entreprendre une nouvelle vie dans un nouvel endroit, une vie plus simple et naturelle. Et donc plus véritable. On a encore du temps. Tu verras, ce sera bien. […] »

Dans une langue exigeante et dépouillée, Retrouver le goût des fleurs raconte le parcours de Gil et Frida qui cherchent un lieu pour vivre, un séjour débarrassé des convulsions urbaines, pour exister pleinement. Une remise en cause des routines, non sans périls. L’auteur s’interroge ainsi sur le passage du temps et la nature fugace – néanmoins puissante – du bonheur.

 

PRÉSENTATION VIDÉO DE L’OUVRAGE

En Coulisses, de Caroline Fabre-Rousseau

En Coulisses, essai spectacle vivant, éditions Chèvre-feuille étoilée, septembre 2017

Genèse de la pièce Apparences et Dépendance, En Coulisses retrace le processus de création de la date de la commande (automne 2015) aux premières représentations (été 2016).

À partir du thème imposé « Vanités », chorégraphe, danseuses, musicien et auteure cheminent main dans la main, avancent, reculent, tracent dans l’espace des tableaux inattendus. Pour découvrir ce qui se passe avant le spectacle…

 

Brassens, Les jolies fleurs et les peaux de vache, de Bernard Lonjon

Brassens, Les jolies fleurs et les peaux de vache, de Bernard Lonjon, biographie, cahier photos, Éditions de l’Archipel, 20 septembre 2017

Qui était Brassens ?
Coureur de jupons ou fidèle absolu  ?
Tendre canaille ou amoureux transi ?
En fin connaisseur du beau sexe, il a chanté la femme à tous les âges de la vie, et dans tous ses états, qu’elle soit épouse modèle ou veuve éplorée, adolescente naïve ou fille publique et nous a dressé un bel inventaire de leurs vices et vertus.

Ce livre invite à rencontrer le troubadour sétois au « petit air frondeur » à travers ses amours déçues, ses conquêtes difficiles, à découvrir ses expériences féminines avec « les jolies fleurs et les peaux de vache » qui ont souvent inspiré son œuvre.

 

Le stage d’athlétisme poétique, d’Anne-Marie Jeanjean

Le stage d’athlétisme poétique, poésie, éditions L’HARMATTAN, collection Levée d’ancre, juin 2017 (préface de Michel Cassir)

Un stage étrange, une fête de la poésie qui finit bizarrement, tout cela pour guérir…
bien sûr, mais de quoi donc ?

 

Fragment : La consultation (1ère partie)

« Voyez-vous, à notre époque lyrisme, sensiblerie, pathos, beauté… ne prenez pas de risque inutile. Il suffit de choisir parmi les disponibilités acceptables par votre langue et votre société.
– Môsssssieur, j’écrirai ce qui m’plaît et je continuerai avec ma p’tit’ brocante familiale à faire joujou avec les coupables, les emprisonnés, les exclus les pas exclus et même les morts et j’ vendrai les vrais et les faux bib’lotscomm’ ça m’ chant’ et même avec l’horrible tribu du 19ème et même d’avant et de bien avant !
– Trrrès intéressant comme réaction huuummmmtrrrèsinréress… oui, le jeu est fondamental et avec un savant bricolage certains symptômes finiront par disparaître.
Ce stage va être une très enrichissante expérience pour vous…
Mon associé va vous conduire.

*  *  *

Derrière la porte, j’esgourdais le grand professeur Boulgaghen parler avec son secrétaire lalilenlairelalilenlaire et (j’) lorgnait la porte vitrée pour me tirer en loucedé mais Miss Drac’ (Ahhhh, cell’-là…) me retint fort solidement, m’embarqua plus encore rapid’ment et… me jeta tout’ crue dans l’ gymnase.
??????????!!!!!!!!!!!!!!
Bigre… que c’est grand un gymnase… c’est immmmmmmmense. (boules gorge + estomac + plas ????? bas + jambes flageollllll…)

Un jeune homme, style golden boy décontracté faisait un discours  »

Le douzième corps, de Janine Teisson

Le douzième corps, policier, collection « D’un noir, l’autre », éditions Chèvre feuille étoilée, juin 2017

Orléans 1941. Hans rencontre Marguerite. Ils s’aiment profondément dans le cataclysme de la seconde guerre mondiale, mais la dernière lettre que son amante a envoyée à Hans après la Libération n’aura jamais de réponse.
Qu’est devenu Hans ?
Soixante ans plus tard, alors que la mémoire de Marguerite est en ruine, sa petite fille Romane ouvre l’enquête.

Le douzième corps est surtout un roman sur la mémoire.

 

Repas de fiel, de Janine Teisson

Repas de fiel, nouvelles, collection Les Lunatiques, Le mot fou éditions, juin 2017

Vingt courtes nouvelles qui confrontent les personnages à leurs démons ― à moins que ce ne soient à leurs anges intérieurs dont le poids contraste avec l’air extérieur. Ici l’être profond se transforme, s’exprime ou crie. Un sourire deviendra salvateur, une coupe de cheveux propulsera Mathilde dans son passé : des mains interdites qui caressent ses cheveux, celles d’un allemand. La peur de l’enfant laid entraînera l’avortement à six mois de grossesse. Une naissance, devenue secret d’adulte, entraînera l’incompréhension d’enfants et laissera des séquelles… Et ces séquelles, et cette violence, ils en ont tous, subies ou provoquées comme Kourigba avec un trou à la place de l’oeil gauche, comme ces enfants trop curieux et impatients de voir la femme la plus grosse du monde… Kadjidjia qui tue les fourmis, cet homme qui s’acharne à tuer un chat, cette chenille avalée lors d’un repas professionnel, ce spectacle d’une marionnette, insoutenable. Tous ces êtres sont-ils manipulateurs ou manipulés comme cette pauvre marionnette ? N’auraient-ils pas avalés eux aussi une chenille de fiel pour être aimés ? Des personnages attachants enfermés entre libre arbitre et jugement des autres — voire jugement dernier. Les fées dans la dernières nouvelles nous avertissent « Tu te méfieras du MOI car il n’est pas fiable et tu le détesteras car le MOI est haïssable […] tu le transformeras, tu le repeindras aux couleurs qui plairont aux autres. […] Et si hélas, les fées s’étaient un peu trop penchées sur notre berceau !

Oh pas bien large, de Françoise Renaud

Oh pas bien large, prose, éditions Encre et Lumière, mai 2017

Un texte bref composé suite au décès récent du père de l’auteure.
S’y mêlent des échos du lieu d’enfance, la rumeur des personnages qui y ont vécu et le tragique de certains événements singuliers qui y sont attachés.

L’ensemble est sublimé par le talent du typographe imprimeur éditeur, Jean Claude Bernard, des éditions Encre et Lumière.

 

site Encre et Lumière
article de presse : MIDI LIBRE, 23 mai 2017

Un été cathare, de Nicolas Ancion

Un été cathare, roman jeunesse, éditions du Cabardès, avril 2017

Aude part en vacances au cœur des Corbières chez une vieille tante des plus originale. Est ce l’anneau qu’elle lui offre, ou bien l’ambiance mystérieuse qui règne, chaque nuit va entraîner Aude au Moyen Âge et lui faire revivre l’histoire des cathares. Et puis dans ces vacances pas ordinaires, il y a aussi Quentin avec sa moto, et leurs folles échappées sur les routes des Corbières.
Ces vacances marqueront à jamais Aude qui repartira chez elle mûrie, changée par tout ce qu’elle aura vécu. Un roman palpitant rempli d’aventures qui fera découvrir aux jeunes lecteurs l’histoire des cathares.

(à partir de 12 ans)

site des éditions du Cabardès
article de presse, L’indépendant, 14 mai 2017