Il fut soir il fut matin, de Pierre Ech-Ardour

Il fut soir il fut matin, poésie bilingue français/occitan, Institut d’Estudis Occitan Erau, mai 2021
Traduction en occitan par Florian Vernet
Encres de Chantal Giraud Cauchy

 

Plus encore que dans ses précédents recueils Pierre Ech-Ardour poursuit dans Il fut soir il fut matin une aventure personnelle très singulière, à travers les labyrinthes du langage et de la mémoire. Une aventure poétique – en l’instant suspendue – incarnée dans les lieux familiers ou lointains, dans l’histoire proche ou ancienne des cultures et des sensibilités de la Méditerranée.

 

EXTRAIT

À la lisière des arbres
aux fruits de la terre
des célestes demeures
du jardin d’Eden
du rocher à la vie
de la pitié aux
suprêmes hauteurs
irrévocable serment
veilleur de vie
sous la langue
d’un nuptial lieu au
goût lacté de miel
apparaît l’informe au
crépuscule des mots Lire la suite…

Projet d’activités triennal 2021-2023, Occitanie Livre & Lecture

une présentation de Joëlle Wintrebert

On y retrouvera la plupart des actions en cours et à venir, comme les opérations « Dis-moi dix mots », « Total Festum », les coopérations interprofessionnelles et avec des structures nationales, les bourses de création et de résidence, et toujours l’assistance juridique.

Consulter et télécharger ici le projet d’activités triennal 2021-2023 d’Occitanie Livre & Lecture.

Au chapitre formation tout d’abord 

— Encore deux ou trois places pour la formation « Négocier au-delà du contrat » qui se déroulera en distanciel et en deux demi-journées les 11 et 18 juin. Tout ce que vous pouvez négocier avec votre éditeur pour la valorisation de votre livre, le marketing qui lui sera consacré, les rencontres et festivals où vous pourrez le défendre, etc.
Détails et inscription ici.

— En septembre et en présentiel, une formation abordera l’autopromotion des auteurs et les outils de valorisation qu’ils peuvent utiliser, sur le Net essentiellement. Dates à venir. Cette formation se poursuivra en 2022. Lire la suite…

Nos langues ne sont pas « régionales », édito PEPS Culture, 28 mai 2021

Une communication de Yves Frémion sur PEPS Culture, édito du 28 mai 2021
(transmise par Joëlle Wintrebert)

Serpent de mer de la politique, le débat entre Jacobins et Fédéralistes a repris de plus belle après les déclarations stupides du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Déjà, Lionel Jospin, bon jacobin lui aussi, avait torpillé l’avancée du Parlement en refusant de ratifier une loi qui ouvrait les portes… en se conformant aux directives européennes.

Il faut donc rappeler quelques éléments essentiels.

La France : un pays linguistiquement riche.

« Autant de langues parle un homme, autant de fois il est homme » a écrit un grand poète français de la Renaissance, Agrippa d’Aubigné. En ce sens, les Français sont des hommes et des femmes multiples. Car notre pays est le plus riche en langues de toute l’Europe. Lire la suite…

Roselyne Bachelot en question… 18 mai 2021

Réponse à la ministre de la Culture sur les divisions des artistes-auteurs, 18/05/2021

Madame la Ministre,

Interrogée sur la situation sociale des artistes-auteurs le 6 mai dernier par madame la députée Albane Gaillot, vous avez affirmé :
« C’est un secteur extrêmement divisé, on peut écouter les uns et les autres, encore faut-il les écouter toutes et tous et ne pas choisir son camp ou son clan dans ce domaine. Il y a des artistes — auteurs de toute sorte, peut-être que l’on entend surtout les écrivains, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des plasticiens, des sculpteurs, des vidéastes, des peintres, et que vouloir mettre tout le monde à la même jauge c’est avoir une vision monarchique et autocratique. Il faut d’abord tenir compte de la diversité du secteur. Il s’agit d’être pragmatique, opérationnel, j’ai lancé un plan artistes-auteurs, certains m’ont reproché de n’avoir pas repris les 23 propositions du rapport Racine, j’ai repris les 15 propositions qui font l’unanimité. Quant au reste, régler les conflits qu’il y a entre les artistes-auteurs, je préférerais régler les conflits territoriaux en mer de Chine, ce serait plus simple pour moi. »

Nous regrettons, Madame la Ministre, que vous repreniez à votre compte des arguments éculés, maintes fois mis en avant pour freiner toute réforme qui permettrait de mettre un terme à la situation sociale dramatique que vivent aujourd’hui les créateurs et les créatrices en France. Au-delà de la diversité de nos créations et des circuits de diffusions de nos œuvres, l’ensemble des artistes-auteurs et artistes-autrices est uni par un même régime et par une même activité économique : la conception et la création d’œuvres. Lire la suite…

600 SMIC/h au lieu de 900 SMIC/h pour accès à la SS, 18 mai 2021

Mesdames, Messieurs,

Le programme de travail à destination des artistes-auteurs pour 2021-2022 annoncé par Madame la ministre de la culture, et qui vous a été présenté le 12 mars dernier, prévoyait une mesure visant à adapter la réglementation afin que le seuil d’ouverture des droits aux indemnités journalières maladie et maternité soit temporairement abaissé pendant la durée de la crise.

Cette mesure a été prise au travers d’une instruction de Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, en date du 19 avril 2021, adressée aux directeurs de la Caisse Nationale d’Assurance maladie et des Caisses primaires d’assurance maladie ainsi que des caisses générales de sécurité sociale.

Le seuil de d’ouverture des droits, fixé à 900 SMIC horaire, est ainsi abaissé à 600 SMIC horaire au titre de l’année 2020. Cette mesure permet aux assurés ayant eu des revenus inférieurs à 900 SMIC horaires en 2019 de bénéficier de conditions d’ouvertures de droits plus favorables au titre de l’année 2020. Lire la suite…

Naïs et Totoche au temps des pharaons, d’Isabel Lavarec

Naïs et Totoche au temps des pharaons, roman jeunesse 9/12 ans, éditions Ex-aequo, mars 2021

Chefs de groupes adverses dans leur collège, Naïs et Totoche s’apprécient pourtant plus qu’on ne le pense. Lorsque leur classe gagne une croisière sur le Nil et que Naïs défie un cobra royal, l’aventure commence. Mordue par le serpent venimeux, Naïs se retrouve dans le coma et son esprit se dissocie de son corps.
Elle remonte ainsi le temps et Totoche la rejoindra ; ensemble, ils devront voyager dans l’Égypte de Cléopâtre et accomplir la mission ordonnée par Uræus, le cobra royal.
Livrés à eux-mêmes dans un pays aux mille dangers, pourront-ils venir à bout des obstacles et atteindre leur but ?

Un questionnement clôture chaque épisode de ce roman-feuilleton en quatre parties. Le lecteur est ainsi invité à imaginer la suite, à proposer des hypothèses et pourquoi pas, à échanger avec l’auteur (c’est ici)

 

EXTRAIT

Dans les bateaux naviguant sur le Nil, le spectacle « serpent à lunettes », est le plus prisé de tous. Les élèves de l’institut Pierre de Rosette ne font pas exception. La représentation tant attendue arrive enfin.

Sur ordre de leur capitaine, les M’zelles occupent les places de devant du petit théâtre. Les garçons essayent de se faufiler entre les filles. Quelques minutes après leur installation, le charmeur de naja s’assied en bas de l’estrade, sur le tapis qui lui est réservé.
— Pantalon blanc, remarque Clémentine, l’artiste du groupe, chemise et turban orange avec des touches de vert. Il en jette ! vous ne trouvez pas ?
Le dompteur de cobra ne leur laisse pas le temps de répondre, il pose le panier en sisal devant lui et commence à jouer du pinje, cette drôle de flûte. Adolescents, profs et invités du bateau font silence.

Le dresseur ôte le couvercle de la corbeille et les regards se figent sur le couffin qui bouge tout seul. Quelques secondes plus tard, une créature sombre, brillante, écailleuse sort la tête et se balance au son de la musique. Le naja, arrogant dans sa collerette, langue bifide et œil glacial, ne s’intéresse qu’à son maître.
— Brrr, ça donne froid dans le dos ! murmure Totoche à sa voisine.
— Oui, surtout quand il ouvre sa grande gueule et découvre ses longs crochets à venin ! réplique Gaby.
— On n’est pas trop proches ? demande Sam. Il ne faudrait pas qu’il s’échappe…

Le serpent sorti maintenant de sa bannette glisse lentement vers le centre de l’arène. Les spectateurs se contractent, retiennent leur souffle… Mais déjà, le reptile bon acteur, obéit au metteur en scène et rejoint son panier.
Totoche remarque, subitement, l’absence de Naïs. Il en demande la raison. Le mutisme des filles l’intrigue d’abord, puis lui met la puce à l’oreille. « Elle prépare quelque chose ! » En rusant, il essaye d’interroger quelques camarades. En vain. Comme il s’attend à tout, il reste sur le qui-vive. »

Création&Psychanalyse : réverbérations – La poésie à gorge déployée, 10 juin 2021

Soirée avec Esther Tellermann

jeudi 10 juin à 19h30
1 rue Voltaire – 34000 Montpellier

INTERVENANTS : Luminitza C. Tigirlas, poète et psychanalyste, et Esther Tellermann, poète

Luminitza Claudepierre Tigirlas invite à l’Association Lacanienne Internationale du Languedoc-Roussillon la poétesse EstherTellermann pour son livre « Corps rassemblé », éditions Unes, 2020.
Entrée libre – S’inscrire au préalable auprès de Luminitza C. Tigirlas, responsable du séminaire (luminitza.tigirlas@gmail.com)

 

Fonds de solidarité – Mise en ligne du formulaire d’avril

une communication d’Aurélie Breton – Chargée de mission Artistes-auteurs – Délégation aux politiques professionnelles et sociales des auteurs et aux politiques de l’emploi – Direction générale de la création artistique

Nous vous informons que le formulaire du fonds de solidarité au titre du mois d’avril 2021, pour les artistes-auteurs déclarant leurs revenus en BNC et en traitement et salaires (TS), est désormais en ligne.

La demande peut être déposée jusqu’au 30 juin 2021.

Mise en place d’un contrat-type auteurs/organisateurs de rencontres

une communication de la SGDL, 7 mai 2021

Mise en place d’un contrat-type pour encadrer les relations entre auteurs et organisateurs de rencontres

 

Dans le contexte de la crise sanitaire qui, depuis un an, accentue notre fragilité économique, la SGDL s’est fortement mobilisée, ce qui a permis l’adoption d’un certain nombre de mesures destinées à nous soutenir : accès au Fonds de Solidarité, mise en place d’un fonds d’aide d’urgence CNL/SGDL, hausse du budget de l’aide sociale de la SGDL, exonérations et reports de cotisations sociales, abaissement du seuil d’accès au indemnités journalières compensatrices en cas de maladie…

La SOFIA, organisme de gestion collective pour les auteurs du secteur du livre dont la SGDL est administrateur, a pris part à cet effort en décidant de maintenir, en 2020 et 2021, ses subventions aux manifestations annulées ou reportées, à condition que celles-ci versent aux auteurs invités les rémunérations initialement prévues pour leurs interventions. Cette décision, unanimement saluée, fait suite à la mise en place, depuis 2015, d’une obligation de rémunération des auteurs pour leurs interventions dans toutes les manifestations soutenues par la SOFIA. Lire la suite…

Fille perdue, d’Adeline Yzac

Fille perdue, roman, collection Littérature, La manufacture de livres, 2021

Anicette était la petite dernière, la jolie poupée choyée par sa famille. Jusqu’au jour où on la surprend en train de commettre le plus indicible des péchés : poser la main sur son corps, se caresser. Petite fille devenue fille perdue, voici l’enfant chassée de sa famille et condamnée à grandir entre les murs de «l’institution». C’est là que des religieuses tentent de chasser le vice du corps et des esprits de ces filles de rien. Celles dont les mères se prostituent, celles qui sont nées de pères inconnus, celles dont le corps ne ressemble pas à ce que l’on attend d’une femme… Et si la foi ne suffit pas, c’est peut-être à Paris, entre les mains des médecins que ces enfants devront être conduites.

Roman construit sur un fond historique passé sous silence, Fille perdue nous parle d’une époque où la morale et la science conjuguaient leurs efforts pour maintenir le joug pesant sur le corps des femmes.

 

EXTRAIT

La longue table va d’un mur à l’autre, lourde la table, et haute. Vingt fillettes tout autour, des grandes mêlées à des petites, toutes à genoux autour du bois sombre et poisseux, têtes nues, le buste qui atteint à peine le rebord pour certaines, c’est que les bancs sont bas. Et ainsi de suite, trois tables dans le réfectoire voûté. Une volière. La petite transie parmi elles qui grelottent dans leurs bas usés et leurs bottines éculées, pieds nus quelques-unes. Elle joint les doigts, engelures éclatées. Ça brûle et ça ronge. Le sang du Christ suinte à même la peau. Elle dit le bénédicité d’avant repas, prend la contenance exigée, pleine de recueillement, remercie Dieu du pain quotidien qu’il offre, on récite en chœur, on chante en chœur.

–        Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, bénissez celles qui l’ont préparé et procurez du pain à ceux qui n’en ont pas, ainsi soit-il.

La petite marmonne son latin. Tout autour, chacune marmotte la prière, mains jointes, genoux au supplice, tournées vers la mère prieure. Et au-dessus, sur le mur, l’image peinte de la Vierge Marie, mère de toutes les pauvres perdues du réfectoire, mère des pécheresses et des autres, mère aimante. En face, Janeton, la plus jeune, la bouche vide, a tombé ses dents, une dans la soupe, deux en serrant les mâchoires la nuit, la quatrième en la tirant avec la langue alors qu’on lisait l’épître de Saint-Paul aux Pharisiens. Dieu n’est pas satisfait de sa mère, une coureuse, il a mis l’enfant au pilori. Janeton zozote et sourit en idiote, sa petite voix aigüe chante faux.

–        Bénissez Seigneur la table si bien parée, emplissez nos âmes si affamées, et donnez à toutes nos sœurs de quoi manger.

La petite se recueille, soigne son maintien devant le Christ, présent avec d’innombrables légions d’anges. Le Roi des rois, l’appellent les nonnes, le dispensateur de l’éternité. Oreilles attentives à la lecture, elle s’humilie en l’honneur de Celui qui pour elle est descendu sur la terre. Dieu a daigné se faire homme pour racheter ses péchés. Autour, les corpuscules maigrichons suçotent la prière. A perte de vue, des filles aux fers, le règne du mal incarné. Elle, va sur ses treize ans et tire les ficelles de ses raisonnements. Pour être considérée, il faut faire, dire, être ce que les sœurs veulent qu’on fasse, dise, soit. Lire la suite…

Le Fonds de Solidarité ouvert pour mars, 27 avril 202

une communication de la SGDL

Nous vous informons que le formulaire de demande d’aide au Fonds de Solidarité pour les artistes-auteurs déclarant leurs revenus artistiques en traitements et salaires est désormais en ligne au titre du mois de mars 2021. Il est accessible sur cette page.
Vous avez jusqu’au 31 mai 2021 pour déposer une demande.

Les artistes-auteurs déclarant leurs revenus en BNC peuvent déposer leur demande sur le site des impôts, dans leur espace personnel.
Nous vous rappelons que le mode de calcul choisi, lors de votre demande d’aide au titre de février 2021, pour déterminer votre revenu de référence 2019 (soit les revenus du mois concerné, soit la moyenne mensuelle des revenus 2019) est reconduit automatiquement pour les mois suivants. Si vous n’avez pas effectué de demande en février, vous pourrez faire ce choix dans le formulaire de demande au titre de mars. Il s’appliquera ensuite pour chacun des mois suivants.

Contes détournés au théâtre, de Brigitte Saussard

Contes détournés au théâtre, théâtre pour enfants, éditions Retz, avril 2021

Il s’agit d’un recueil théâtral collectif de pièces qui s’adressent à des enfants de 7 à 12 ans et à leurs animateurs. Les pièces partent des contes les plus célèbres de chez nous et les détournent de façon ludique et originale. Les enfants peuvent tout aussi bien les lire seuls que les jouer. D’une durée entre 5 et 40 minutes, ces pièces permettent de faire jouer de 4 à une trentaine d’acteurs.

 

EXTRAIT in Un drôle de Loup – Scène 1

On est dans la forêt. Le petit Chaperon rouge entre côté jardin. Elle se promène tout en jouant avec son ballon et rejoint ainsi l’opposé de la scène. Elle s’arrête.

Le petit Chaperon rouge
Tiens, tiens, une cabane ! Qui c’est-y donc qui peut bien habiter là ? (Criant et faisant mine de frapper.) Toc, toc, toc !… Y a quelqu’un ?

La voix du Loup 1, criant mal aimable.
Ouais ?!! Qu’est-ce que c’est ? (Le Loup 1 apparaît.)

Le petit Chaperon rouge
Oh, bonjour Monsieur le Loup ! Je ne vous reconnais pas. Vous êtes nouveau par ici ?

Le Loup 1, bougon.
Pfff !!! Qu’est-ce que ça peut te faire ? Nouveau ou pas, tu me réveilles là !!! Et je ne suis pas du tout d’humeur à causer !

Le petit Chaperon rouge
Oh, excusez-moi ! En fait, je viens me présenter. Je suis le petit Chaperon rouge et je suis votre voisine. Enfin j’habite pas très loin d’ici, vous savez, la maison à l’entrée de la forêt (Montrant l’endroit d’où elle vient.), là-bas.

Le Loup 1, mal aimable.
Eh bien qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Il y a belle lurette que je ne mange plus les petits Chaperons rouges ! Fiche le camp, tu me déranges. Et je ne veux pas d’histoire ! Va-t’en d’ici ! Allez file ! (Il rentre chez lui tandis que la fillette repart penaude.)

Le petit Chaperon rouge, traînant les pieds.
Pffffff ! Qu’est-ce qu’on peut s’ennuyer par ici ! C’était tout de même mieux avant ! Il faut que je trouve une idée… (Elle sort côté jardin.)