Anomalies de l’humanité, de Jeremi Sauvage

Anomalies de l’humanité et autres histoires dérangeantes, nouvelles et poèmes, les Éditions du Désir, septembre 2024

 

Le fil rouge de ce recueil de 16 nouvelles est la question des « anomalies », des « aberrations », propres à notre monde, souvent en lien avec le milieu universitaire. Aux frontières du fantastique, de l’étrange et du bizarre, les textes sont tous en lien avec l’actualité d’une manière ou d’une autre. Les nouvelles sont présentées dans une progression alternant humour et dramaturgie, toujours aux carrefours des aspects étranges de nos vies et de nos sociétés, avec beaucoup d’intertextualité et de références à divers niveaux.

 

EXTRAIT (1ère page)

 

– Voilà pourquoi ceux qui ont survécu sont coupables. Ils sont des anomalies de l’humanité. Merci pour votre attention.

*

Mon nom est Ajna Singh et je dois écrire mon histoire car je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait, ni même si j’aurai un avenir. Je ne sais pas non plus comment réagira la partie de ma famille qui vit à Bricklane, London Tower Hamlets, et j’ai bon espoir que mes cousins restés à Delhi n’entendront jamais parler de ce que j’ai découvert récemment. Je vais soutenir ma thèse de médecine demain. Mais mon superviseur, après une longue hésitation, m’a fait comprendre que le huis-clos sera obligatoire, eu égard aux conclusions de mon travail. Aucune communication sur le sujet, pas de public, un titre large (Étude épigénétique chez les enfants atteints de leucémie myéloïde chronique), un résumé volontairement évasif…

Mes parents m’avaient prénommée Ajna en pensant que la Nature me doterait de ce fameux troisième œil du Chakra. Je ne suis pas certaine de bénéficier d’un don ou d’un pouvoir qui fait de moi une personne exceptionnelle, mais j’ai l’impression d’avoir toujours voulu être Médecin, d’aussi loin que je puisse m’en souvenir. Soigner, aider, comprendre… les trois préceptes de mon enfance. Quand on grandit à Bricklane, au risque de choquer une certaine bien pensance, je vous jure que l’on part avec un sacré handicap sur le plan de la réussite scolaire. Mais je garde comme motivation toutes les insultes que […]

Lire la suite…

Françoise Renaud en lecture-concert et en conférence autour de Colette Richarme | bibliothèque multimédia du Grand Guéret | 30 & 31 août 2024

En clôture de l’exposition Colette Richarme, « Jardins transfigurés » (28 juin – 31 août 2024), deux beaux événements vont se tenir à la bibliothèque multimédia du Grand Guéret en cette fin d’été.

 

en savoir plus sur la lecture concert AU-DELÀ DU BLANC
avec le musicien Frédéric Tari

 

« Écrire Richarme, une expérience sensible » | samedi 31 août 2024, à 16 h | durée 1 h
Françoise Renaud évoquera sa rencontre avec l’artiste à travers les témoignages de ses deux filles et la découverte de son œuvre. Comme un dialogue, un partage sensible entre deux femmes à distance dans le temps. Elle écrit : « Richarme a croisé ma route. Par hasard. J’ai eu envie de comprendre pourquoi elle avait consacré sa vie à l’art de peindre. Pas à pas, j’ai senti vibrer sa voix, sa passion, ses chagrins. »
Richarme (1904-1991) – Au-delà du blanc (CLC éditions, 2010)

 

Du Fol Amour à la Grâce, de Régine Nobécourt-Seidel

Du Fol Amour à la Grâce, poésie, éditions Constellations, juillet 2024
Encres et aquarelles sur papier de JAPA (Jacqueline Lou Pâris)

 

Amour, Fantaisie Humour vibrent à l’unisson dans les premiers poèmes du recueil. C’est « Aimer la vie », la chanter, la provoquer, dans une continuité du recueil précédent Eros en rit encore !

« Et puis la Grâce » invite à une redécouverte de soi, de l’autre. Les problématiques actuelles y sont palpables. Mémoire mêle Passé, Imaginaire, Conscience, Inconscience comme pour secouer en chacun de nous ces poussières d’étoiles qui font Vie et Lumière.

 

 

EXTRAITS

De la source à la mer

L’eau que j’ai bue dans tes paumes était toujours fraîche
L’eau que j’ai bue à ta bouche était source de mes rêves roses et bleus
L’eau que je lape sur ta peau, sale le vert de mes nuits
L’eau qui s’évapore de nos corps nous emporte toujours trop loin
Mais c’est l’eau de mes larmes qui dessèche mes joues
Qui assèche mon cœur et a noyé mon bonheur
Éteint le feu de mes yeux
Quand dans l’eau putride de marais fangeux
Des amours sans lendemains
Tu as définitivement perdu ton âme.
Il paraît que c’est l’eau bénie par le prêtre qui lave
Tous les péchés de la Terre. Croire encore en elle !
Qu’importe tout cela aujourd’hui
Puisque je n’oublierai jamais l’eau du fleuve de mon enfance
Eau douce-amère tant lourde du passé.
Eau si lourde de mes ancêtres
Eau, dernier berceau de tant de jeunes hommes
Ô tous ces hommes venus du monde entier, tous ces sangs mêlés
Ô fleuve tranquille qui a bercé mes peines, recueilli mes chagrins au chanvre de
tes berges
Ô fleuve qui a guidé mes premiers pas et donné sens à ma vie
Ô fleuve tu couleras jusqu’à mon ultime nuit en mes veines au sang trop rouge
Jamais je ne t’oublierai, crois-moi, parce que toi tu es Amour, le vrai !

Lire la suite…

Danse avec les vivants, d’Amélie Louis

Danse avec les vivants, roman, éditions Hello, juillet 2024

Et si nos choix de vie étaient dictés par les désirs familiaux ? Et si le libre arbitre n’était qu’une illusion ?
Annie vient au monde après la mort de jumeaux. Comment les remplacer ? Elle s’évade du poids d’avoir à consoler ses parents grâce à l’imaginaire.
Dans la ferme familiale, le songe côtoie la violence larvée qui sclérose le couple parental. Bientôt la mort rode dans son cœur d’adolescente. Il faut une tornade pour choisir la vie, ce sera la maternité. Mais ses amours tournent court, sa vie effrénée est une fuite, sa passion d’enfance pour l’écriture reste dans l’ombre. Quand elle prend conscience que des non-dits familiaux lui imposaient ses choix, elle fait le premier pas vers sa liberté d’être…

Ce roman entraînera le lecteur à revisiter son histoire et à redécouvrir ses racines familiales.

 

EXTRAIT

Cet été-là, un endroit te fascine, le pré de la Mouille. Il tient son nom d’être coupé en deux par un bosquet humide. Récemment, tu as entendu dire par ton père que les broussailles recèlent une cavité dont plusieurs longues perches mises bout à bout n’ont pu toucher le fond. Il est interdit de descendre seule aussi loin sur le chemin, mais dès que la surveillance se relâche, tu y cours en frôlant de la main une frénésie de marguerites et de coquelicots. Haletante, tu t’appuies à la barrière.

Les grandes personnes n’en savent rien, mais assurément, sous le fouillis de ronciers dont tu étudies l’imbroglio en caressant des hallucinations, il existe un passage secret qui mène au pays des merveilles. Là-dessous, il y a des corridors ourlés de fleurs qui parlent et des champignons magiques, peuplés de chenilles qui fument et, tout au bout, un grand jardin où Alice t’attend. Oui, elle t’attend, car tout ce que tu cherches te cherche aussi, tu le sais.

Mais de blanc, pas de lapin, juste le poil luisant d’un énorme taureau tout en muscles qu’on a isolé là du reste du troupeau. Il semble toujours furieux, s’arrête de ruminer lorsque tu approches de la barrière et, si tu restes trop longtemps à le regarder, il se met à gratter le sol. Nombre de fois, tu t’es promis, lorsque l’atrabilaire serait occupé ou endormi, de rejoindre Alice avec qui tu as partagé mille aventures avant de t’endormir. Sous le soleil vertical de ce début d’après-midi d’été, le colosse est de l’autre côté du pré, cou tendu vers le mystère sauvage de la forêt qui délimite la propriété. C’est maintenant ! Il faut escalader la barrière faite de rondins lisses sur lesquels on a cloué des planches en diagonale. Ni adhérence ni point d’appui horizontal pour tes sandales. Tu t’agrippes aux planches qui meurtrissent tes paumes. Une sourde incertitude t’envahit à chaque glissade, tu te cramponnes. Tu poses enfin une main sur le rondin supérieur, l’autre la rejoint. Le ventre en appui, les bras serrés autour du cylindre lustré par le temps, tu parviens enfin à te hisser à califourchon au sommet. Alors que tu te concentres pour sauter de l’autre côté sans te tordre les chevilles, tu vois le colosse foncer dans ta direction.

Nicole Barromé en Scène libre à Voix vives, festival de poésie de Sète | 26 juillet 2024

Nicole Barromé sera présente avec les relèvements poétiques
sur la SCÈNE LIBRE à 16H00 le 26 Juillet

COUR DU SEAMEN’S CLUB,
24 QUAI DU MAROC, à côté de la Capitainerie.

Elle lira des extraits de L’expérience de l’encre, La joy et le reste..

Traduction : le tarif minimum au feuillet du CNL passe à 23€

infos SGDL, 22/07/2024

Le Conseil d’administration du Centre national du Livre (CNL), au sein duquel siège la SGDL, a décidé de réévaluer le tarif de rémunération minimum au feuillet des traducteurs.
À compter du 22 septembre 2024, il passe de 21€ à 23€.

Pour être éligibles aux aides à la traduction du CNL, les projets présentés par des éditeurs devront être accompagnés d’un contrat de traduction faisant explicitement apparaître :
• Le versement d’un à valoir d’au moins 23 euros par feuillet dactylographié de 25 lignes de 60 signes (blancs et espaces compris), ou par tranche informatique de 1 200 signes espaces compris incluant une revalorisation de 15 % à 30% du nombre total de signes ;
• Des droits proportionnels aux ventes de l’ouvrage.

Dans un contexte inflationniste et de dégradation des conditions économiques pour les auteurs et traducteurs, cette réévaluation était indispensable. Ce tarif minimum de rémunération à vocation à être reconnu par l’ensemble de la profession.

On peut lire l’article de Hocine Bouhadjera sur ActuaLitté

 

La soupe de Potofeu, de Marie-Hélène Lafond

La soupe de Potofeu, album jeunesse, éditions CuiCui jeunesse, juillet 2024
illustrations Louki Soprano

 

 

À minuit, Potofeu, une sorcière farfelue, s´introduit dans les chambres des enfants pour voler leurs doudous. Son plan est d´en collecter cent pour en faire une soupe délicieuse. Mais ce soir-là, alors qu’elle vient chaparder le centième doudou, elle est surprise par un petit garçon bien éveillé.

 

 

EXTRAIT

– T’es une voleuse ?
– Bien sûr que non !
– Alors pourquoi ?
– Pourquoi quoi ?
– Pourquoi tu veux voler mon doudou ?
– D’abord je ne le vole pas. Je te l’emprunte.
– Parce que tu vas me le rendre ?
– Évidemment !
Comme le petit garçon fait la grimace, Potofeu ajoute :
– Il m’en faut 100.
– 100 quoi ?
– 100 doudous !
– Et pourquoi il en faut 100, des doudous ?

APPEL À TEXTE – PRIX HEMINGWAY 2025

Après avoir fêté dignement ses 20 ans, le Prix Hemingway repart pour une vingt et unième édition.
Depuis 2004 des centaines d’auteurs participants ont fait confiance à ce prix littéraire original, nous faisant parvenir leurs textes depuis les cinq continents. Les Avocats du Diable, la maison d’édition Au diable vauvert et Simon Casas Production lancent l’appel à texte pour ce Prix Hemingway 2025.
Les Avocats du Diable organisateurs du prix informent que la date limite pour cette vingt et unième édition est fixée au 15 février 2025. L’auteur(e) de la nouvelle lauréate recevra la somme de 2000 euros et un callejón aux arènes de Nîmes pour la temporada suivant l’année de la remise du prix, offert par Simon Casas production, partenaire du Prix Hemingway. Le recueil composé de la nouvelle lauréate et des meilleures nouvelles sera publié aux éditions Au diable vauvert, partenaire du prix Hemingway.

Lire la suite…