Éros en rit encore, de Régine Nobécourt-Seidel

Éros en rit encore, poésie amoureuse érotique, éditions Cap de l’Étang, février 2023
illustrations : Éthel Muniz, Nathalie Fuster, Bruno Salgues, Michel Seidel

 

Une découverte de la volupté amoureuse et du corps masculin par une sensibilité féminine.

Amour, Poésie, Érotisme riment avec Fantaisie, Humour et Féminisme. Dans l’urgence d’une guerre, c’est une rencontre amoureuse dans un climat de clandestinité…une très jeune femme écrit ses émotions

 

 

EXTRAIT

Homme
Homme nu homme fier
Homme d’os et d’écume
D’aujourd’hui et d’hier
Toi qui ne bois ni ne fumes

Homme nu homme d’eau et de chair
Homme dur fesses offertes
Sexe à cru tête en l’air
Le regard en alerte

Homme noir homme blanc
Lèvres sang Pensées vertes
Cœur mûr Corps brûlant
En suspens vannes ouvertes

Homme bis homme blanc
Tu la veux tu l’empoignes
Cette vie emperlant
Ta source de cocagne

Homme feu homme franc
Tu bandes et appelles
Arc tendu ferme dans l’élan
Cupidon en nacelle

Homme vrai homme froid
Lame à vif Mains trop douces
Mots de miel Nuits d’émois
Le désir te détrousse

Homme vrai homme pieu
Homme dru tu es maître
Elle est soif tu es Dieu
Ton ardeur la fait Être

 

 

Art de Trobar / Cantar dels Trobadors / Cançonetas Occitanas pels drollets, 3 livres CD de Gérard Zuchetto, aux éditions Tròbar Vox 2022

Art de Trobar, Livre CD, Troubadours Art Ensemble, collection Vox de Trobar, éditions Tròba Vox, 2022

« De 1071 à 1292, durant deux siècles, chaque génération a défendu le principe de ‘‘trouver’’ et d’œuvrer des chansons nouvelles avec des mélodies nouvelles, c’est à dire originales, et mis en avant la technique de chanter, écrire, inventer : maestria et nouveauté du trobar. Les poètes ont affirmé des courants d’idée et des choix esthétiques. Trobar e chantar sont les maîtres-mots qui devraient définir pour nous l’art et la manière d’interpréter les œuvres. Cet élan de fraîcheur, contenu dans chaque acte d’écrire, devrait éveiller chez nous curiosité et sensibilité. » G.Zuchetto

Cantar dels Trobadors, Livre CD, Troubadours Art Ensemble, collection Vox de Trobar, éditions Tròba Vox, 2022

« Interpréter les troubadours pose à tout chanteur d’aujourd’hui les incontournables questions de re-création et de création : Chanter ? Réciter ? Dire ? Jouer ? Improviser ? Avec ou sans instruments ? Quels instruments jouer et comment ?… sont parmi les interrogations pressantes qui interpellent les passionnés du répertoire du Trobar. A ces questions s’ajoutent, en dehors du parti-pris artistique, celles de la fiabilité des sources manuscrites et d’une ‘‘authenticité’’ qui reste à inventer. » G.Zuchetto

Chansonnettes occitanes pour les enfants / Cançonetas Occitanas pels drollets, livre CD, avec le Grop Dosamonda, éditions Tròba Vox, 2022

« Ces enregistrements, à partir de nos collectages et de nos re-créations de chansonnettes et des comptines traditionnelles occitanes, encore chantées en pays audois représentent, avec quelques autres, un témoignage de nos réalisations et de notre engagement dans le “revival” des années 80 ainsi qu’une réflexion sur la pédagogie musicale et son application à mettre en oeuvre dans les classes à partir des musiques de tradition » G.Zuchetto.

Casse-tête, d’Anne-Marie Jeanjean

Casse-tête, poésie écriture visuelle, éditeur Plaine page, collection Les Oublies, mai 2022

 

Enfance, société, faits constatés pas tout un chacun, tout est sombre. Malgré tout, l’incitation de la fin tente d’autres perspectives.

NOTE : À la plupart des textes dactylographiés en page de gauche correspond la version visuelle en page de droite. Et ici,  « visuel » ne signifie pas « joli »… ou illustration. C’est une façon d’exprimer, prolonger la révolte, susciter la réflexion « sans sacrifier son intégrité esthétique et intellectuelle » (comme l’affirme Orwell) ; c’est inlassablement ce que je tente de faire par des approches différentes.

 

une critique de François Huglo à découvrir ici

La partie de plongeons, de Marie-Hélène Lafond

La partie de plongeons, album jeunesse, éditions Averbode / Erasme, collection Ouistilivres, novembre 2022
Illustrations : Dankerleroux

 

Dans la chaleur estivale de la savane, Lion, Gazelle et Singe se prélassent à l’ombre des baobabs. « Et si on allait se baigner ? » propose Singe. Mais Hippopotame voudra-t-il partager sa mare, elle est si petite…

Traitée de façon humoristique, une histoire qui fait la part belle à la notion de partage et de vivre ensemble.

 

EXTRAIT

Comme tous les jours, Lion, Gazelle et Singe se prélassent à l’ombre des baobabs.
– Et si on allait se baigner ? propose Singe. Il fait si chaud aujourd’hui…
Ses compagnons dressent la tête, intéressés.
– Où veux-tu te baigner ? remarque Lion. Il n’y a pas un seul point d’eau à des kilomètres la ronde.
– Tu te trompes, Lion. Suivez-moi.
Singe les amène au bord d’une toute petite mare, perdue au milieu des hautes herbes. Mais voilà, dans cette toute petite mare, il y a déjà Hippopotame.
– Que venez-vous faire ici ? grogne Hippopotame.
– On voudrait bien se baigner, répondent en chœur Lion, Gazelle et Singe.
Hippopotame regarde les nouveaux venus avec méfiance.
– La mare est à moi. J’étais là le premier.

 

Il existe une version en néerlandais

Matière noire, de Bruno Lecat

Matière noire, livre d’artiste, édition Ubik-Art, décembre 2022

MATIÈRE NOIRE explore l’espace du papier blanc & l’encre de Chine.
Dans un écho intime aux encres de Henri Michaux, ce livre d’artiste propose deux séries, « La joie de vivre mais muette », « La chasse aux ombres ». Évider le blanc par la ligne claire, le creuser par la tache et le trait noir.


 

Dictionnaire Poétique de l’Urbex, de François Szabo

Dictionnaire Poétique de l’Urbex, photographies et poésie, Cap de l’Étang Éditions, décembre 2022
Photographies de Fabien Lebourgeois

 

Le livre Dictionnaire Poétique de l’Urbex de Fabien Lebourgeois et de François Szabó  est une réponse à la morosité, l’émerveillement peut ainsi jaillir de lieux non dédiés à la fréquentation telles que ces photographies nous le prouvent. Et la poésie est là non pour commenter mais pour vivre avec ce qui vibre en nous unique et inaliénable.  Il suffit alors d’en feuilleter allègrement les pages pour vivre des moments  rares dans l’espace et le temps.

 

Doubles, de Raymond Alcovère

Doubles, recueil de nouvelles, Les Tilleuls du Square / éditions Gros Textes, décembre 2022
Illustration de couverture : Jacki Maréchal

 

Je est un autre, a écrit Rimbaud. Certes ! Mais qui est-il ? Comment le découvrir, où chercher ? En laissant infuser le rêve…

Ces vingt nouvelles ouvrent des portes vers le mystère des doubles, de l’altérité, où surgissent des coïncidences, des correspondances, des éclaircies, un trouble… Le réel, l’Histoire, l’art en sont la trame, mais aussi une quête de la lumière, une possible transcendance…

 

 

 

EXTRAIT

Partir, en bateau, découvrir des aurores bleues, jaune pale, des matins calmes ou bouillonnants, les odeurs de rouille des ports abandonnés, me saouler dans des bars avec des filles faciles et puis partir toujours, pour pouvoir revenir, aimer à la folie la chaleur des nuits d’hiver dans les ports, et encore ce mouvement incessant des bateaux, trépidation, effluves, oublier, oublier le temps, juste une aurore nouvelle au bout du chemin avec l’horizon bleuté et la lumière mouillée du grand large. M’arrêter à Mindelo avec ses squares rectilignes et ses bateaux rouillés, abandonnés au milieu de la rade et les bars, boire du rhum jusqu’à ne plus rien voir, et penser que le monde m’appartient. Voilà ce que j’ai aimé, choisi. Tout plutôt qu’une vie régulière à terre où demain ressemble à aujourd’hui, où l’horizon est borné, les humains prévisibles, le mystère récurrent. En mer, il y a toujours un après, ce grand vent du large qui balaie tout, le sentiment cosmique de la vie. La terre ferme refroidit les hommes, les rend inaptes à vivre, la mer libère de tout, elle n’enferme rien, plus loin on peut toujours rêver une île inconnue, le déchaînement d’une tempête, une aurore boréale, une lumière étale, l’envol des fous de Bassan, un havre de paix. Les ports ne sont pas sur terre mais regardent dehors. Ils ne sont là que pour partir.

 

Si la guerre ne meurt, d’Alain Lasverne

Si la guerre ne meurt, poésie, anthologie Cordes tissées 38, éditions Inclinaison, octobre 2022

 

La guerre comme un avenir stationné pour le moment en Ukraine. Comme une attente d’événement. La guerre là-bas vit ici comme un accident de la route. Nous la contemplons derrière nos écrans. C’est l’avenir qui nous obsède. L’Ukraine comme proxy de nos avenir possiblement enterrés dans la guerre généralisée. Peur.

La guerre est un fantasme ici. Une réalité là-bas. Nous sentons sa puissance et sa gloire sombre.

Cet ouvrage s’insère dans l’anthologie au long cours Cordes tissées, dont il incarne le N°38.

 

 

EXTRAITS

Repose en paix

sais-tu où est le pays souverain
où est le pays souverain
qui connaît le pays souverain

pas moi je marche sans regarder derrière
pas moi je regarde les mouettes dessiner le ciel
pas moi je creuse mes pétales en espérant l’été

sais-tu pourquoi les hommes promettent le passé
sais-tu pourquoi tant d’hommes croient en la paix
sais-tu où est le carrefour qui mène à la paix

pas moi je ne sais qu’écrire entre les mots
pas moi j’invente des serments que je ne sais pas lire
pas moi j’ai tué la paix en moi

sais-tu si les bombes resteront au pays mort
sais-tu qui osera jeter les guerriers au pays mort
sais-tu s’ils inventent la guerre pour laisser le pays mort en paix

 

Message de lune

picore la lune
petit cœur de lune

quelque part du fer écrase des chairs
d’y penser j’invoque la lune

grimpe vers la lune
petit cœur de lune

tu ne sauras jamais danser sous le feu
image ne rime pas avec courage

entends-tu le fracas des mots dans le vide ?
supportes-tu la dernière étoile en carton ?

La chair du monde peu à peu pourrit
la brume à venir ne cachera pas l’odeur

tu sais le monde enfoui
bientôt grippé bientôt à l’arrêt

traverse la brume
lève tes ailes fragiles
au moment

ferme les yeux
caresse la lune

 

Entrelacs, de Pierre Ech Ardour

Entrelacs, poème à deux mains, co-autrice Iazel Vallorca, Jean-Claude Taïeb éditions, octobre 2022
première de couverture : « Deaming » (2021, 43×83) de Hadassa Wollman

 

« Un prestigieux jeu poétique à deux voix réussi. Deux auteurs qui par ricochets livrent leur parole. Chaque strophe écrite par l’un donne l’impulsion créatrice à l’autre. Ainsi surgit un entrelacs d’images et de pensées dont le sens se déploie à l’unisson. Tout le travail ludique consiste à ne jamais dévoiler au lecteur qui à écrit quoi. Chaque strophe déteint sémantiquement sur la suivante si bien que le critique littéraire, fin détective, ne pourra déceler quelle face du ruban de Moebius appartient à Iazel Vallorca ou à Pierre Ech Ardour. »

 

 

EXTRAIT

Depuis l’éphémère défigure l’ignorance
toute réalité. Du jeu des corrections,
irréel le vide est folâtre beauté.

L’éventail des possibles
dévoile à contre-ratures,
brise à l’ébauche du sens
les mots non advenus.

Hautes s’éteignent secrètes nos flammes.

Noir providentiel ouvre
claire-voie astrale,
blanche nacelle
où s’aimantent
les arpèges régentés
des cosmos.

 

Poésie Chirale, de François Szabó

Poésie Chirale, Cap de l’Étang Éditions, octobre 2022
couverture Bruno Salgues / ilustrations issues de la revue « Le Ballet au XIXe siècle », éditions de la Nouvelle revue française, numéro spécial de décembre, Paris, 1921

Ce recueil Poésie Chirale est dédié à Carole mais il n’aurait pas été écrit sans l’apport d’enfance de mes parents, de mon père chimiste et de ma mère artiste.
Ici, le poète persiste et signe, cette étrangeté de la poésie est cet ailleurs qui semble si familier et pourtant unique. Toute réitération est une tentative d’existence. Tout propos est d’une affirmation vitale : rien, rien n’est perdu.

Avant-propos

« La chiralité est une réalité pour moi, permanence des origines, une des notions et faits propres à la nature. Cela interroge l’origine, tout comme la gémellité, mais aussi les naissances triples et la différence de la gauche et de la droite. C’est également un champ d’exploration infini de création de molécules chirales pouvant avoir des applications infinies. C’est cette familiarité et ces ressemblances associées à la nuance de la latéralité qui permet de concevoir et de voir le monde différemment. Cela touche l’ensemble de la nature, de la vie, de l’existence, de la sexualité.
C’est également la vision permanente de l’empreinte de Chirotherium qui m’a hanté et continue de me fasciner depuis la plus tendre enfance. C’est une signature ressemblante, mais unique, c’est une affirmation : quel est notre semblable mais qui ne serait pas nous, séparé par cette chiralité ?… » (François Szabó)

 

Le long voyage de Souris, de Marie-Hélène Lafond

Le long voyage de Souris, album jeunesse, éditions Palanquée, septembre 2022
Illustrations : Charlotte Spagna

 

Lorsque sa maison s’écroule et qu’elle se retrouve seule au monde, Souris décide de partir reconstruire sa vie ailleurs. Commence alors pour elle un long périple, semé d’embûches et de craintes.
Trouvera-t-elle de l’aide pour réaliser ses rêves et ses espoirs ?

 

 

EXTRAIT

Elle regarde avec désespoir,
Là où se dressait de son ancienne vie.
Elle n’a plus rien, elle a tout perdu.

Souris farfouille dans les décombres.
Tout est cassé, broyé, déchiré.
Hormis un bouton, une épingle et un bout de ficelle.

Souris range précieusement ses trésors,
Ses maigres souvenirs d’avant.
Dans un petit baluchon fait d’un carré de tissus.

Souris s’en va au petit matin,
Le cœur gros, la gorge nouée,
Voir, si ailleurs, elle pourra refaire sa vie.